9.02 Roy's Wedding

Lorsqu’une série touche à sa fin, c’est souvent l’occasion d’un défilé de revenants. Ce processus est à double tranchant : il peut être l’occasion d’un beau moment de nostalgie avec un personnage que l’on a beaucoup aimé et qu’il est bon de revoir (les anciens membres du cast dans l’ultime saison d’ER) ou ça peut être totalement gratuit. Je pense que l’apparition de David Demnan est quelque part entre les deux. Roy est un personnage qui sent bon la nostalgie puisqu’il ramène directement aux trois premières saisons quasi-sacrées de la série. Du coup, j’étais vraiment heureux de le revoir. Et en même temps, son mariage semble être un simple outil scénaristique pour poursuivre l’intrigue de Jim et Pam. Alors que le titre annonce que l’on va passer plus de temps à la cérémonie, Roy est écarté dès les cinq premières minutes et ne partagera aucune scène avec Pam, son ex-fiancée.


Je comprends bien que l’important ici est de donner de la matière pour rendre plus fragile notre couple phare et leur permettre de prendre du recul sur leur ennui. C’est même l’intrigue la plus cruciale de la saison, celle que l’on attend depuis le plus longtemps. Mais utiliser ainsi l’historique de la série de manière aussi frustrante, c’est encore la preuve que les scénaristes sont désormais incapables d’étudier une intrigue en profondeur, de se concentrer. D’avoir quelque chose d’un minimum structuré et qui ne touche pas seulement la surface du propos. Il est encore tôt dans la saison et j’espère que les questionnements de Jim et Pam seront traités avec moins de légèreté, car ils le méritent.

Il aurait été pourtant facile de mieux équilibrer cet épisode et d’offrir au mariage de Roy plus de place, plus d’impact. Les deux autres intrigues ne méritent franchement pas d’avoir atterri à l’écran, ce ne sont que des ébauches d’idées qu’un type comme Greg Daniels aurait dû refuser. Qui a vraiment envie de passer du temps avec les nouveaux alors qu’on approche de la fin ? À moins que The Office ne se la joue Scrubs 2.0. en proposant en avance un Dunder Mifflin repeuplée par du sang neuf, je me fiche pas mal d’apprendre à connaître Clark et Pete. Ce dernier a du potentiel, mais on a autre chose à foutre, surtout lorsqu’on sait ce que Erin finira inévitablement aux bras d’Andy. Ce pauvre Andy, qui baisse dans mon estime semaine après semaine. Quand à Clark Duke, il m’amuse aussi peu qu’il m’amusait dans Greek. Intrigue nulle à chier et énième tentative de romance vouée à l’échec.


Et alors que Rainn Wilson risque de partir plus tôt que les autres, pourquoi lui écrire un truc aussi stupide et régressif, alors que c’est le moment ou jamais pour lui offrir quelque chose d’un peu différent. S’il était devenu ami avec Nellie, pourquoi pas. Mais là, non, tout cette histoire de loi talibane est ridicule et se termine en jus de boudin. Et j’ai beau essayer, je ne me ferais jamais à Catherine Tate dans les bureaux de Dunder Mifflin, ça fait juste tâche. 

Attention aussi à ne pas se lâcher avec Creed. La formule « une réplique par épisode » a toujours fonctionné, pas la peine d’en faire plus et de ruiner le seul personnage encore intact. Là, seulement deux de ses interventions sur trois m’ont fait sourire. Histoire de pas être complétement négatif, je tiens à redire qu’un beau potentiel réside du côté de Jim et Pam, que Darryl est bien utilisé en tant que consigliere, que Bob Vance est toujours vivant et que le cold open fonctionnait.

Messieurs les scénaristes, vous n’avez plus vraiment d’excuses pour raconter des histoires aussi anecdotiques. C’est la dernière saison, c’est maintenant ou jamais pour explorer tout ce qu’il reste d’intéressant à explorer et je sais que les personnages ont encore du potentiel. Vous êtes sur la bonne voie concernant Jim et Pam mais bordel, CONCENTREZ-VOUS !

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