2.04 New Car Smell


Quand j’ai appris le renouvellement (non surprenant) de la série pour une troisième saison, je me suis dit que les scénaristes se trouvaient désormais à un carrefour et pouvaient suivre deux voies différentes :

- Jouer la carte Showtime et étirer leur intrigue sur la longueur jusqu’à ce qu’elle perdre toute saveur et vraisemblance (non Dexter, je ne reviendrais pas).

- Oser poursuivre le récit de manière plus vraisemblable et pour la troisième saison, même si cela voudrait dire se séparer de Damien Lewis (à moins qu’il ne retourne de nouveau sa veste), se recentrez sur l’action de Carrie et de la CIA contre les réseaux terroristes, en particulier celui d’Abu Nazir.

Après avoir visionné « New Car Smell », j’ai l’heureuse impression que les scénaristes se dirigent vers la voie la plus couillu. Parce que oui, il était bien couillu cet épisode. Déjà que le début de saison avançait à toute vitesse et ne laissait aucune place au surplace, voilà que Homeland passe à la vitesse supérieure lors de quinze minutes finales que je n’avais pas du tout vu venir. Pas aussi rapidement en tout cas.

Pourtant, lors de la scène d’ouverture de l’épisode précédent, on était plus proche de la première solution, de la carte Showtime. Mais Saul n’est pas né de la dernière pluie et cette petite frayeur à l’aéroport n’était qu’un leurre. Car le voilà déjà qui dévoile le contenu de la carte SD à Estes ce qui entraîne la mise en place d’une cellule spéciale destiné à surveiller Brody et le coincer. Exactement ce que faisait Carrie l’an dernier sauf que son salon mal rangé est remplacé par de la haute technologie. Heureusement, Virgil et son acolyte sont de retour et toujours aussi bienvenues, surtout lorsqu’ils détendent un peu l’atmosphère, bien tendue ces temps-ci…

La série tenait là une alternative aux deux solutions que je proposais plus haut. Je n’aurais pas détesté passer la saison dans ce nouveau centre d’observation à voir Carrie jouer à l’amour vache avec ce nouveau collègue aux répliques aussi clichés qu’efficaces (leur alchimie est indéniable) tandis que Brody s’empêtre de plus en plus dans ses mensonges et se laisse aller à la folie, histoire de raconter la même chose que l’an dernier, mais à l’envers. Au lieu de ça, on se retrouve dans cette chambre d’hôtel, avec une Claire Danes et un Damien Lewis au sommet de leur art, et même pas le temps d’avoir des frissons tellement ça va vite et que c’est jouissif. Tout comme Carrie, pas le temps d’être rationnel, c’est juste du plaisir télévisuelle.


Parce que c’est toujours chouette de voir les gentils remporter une victoire, surtout quand les gentils, ce sont Carrie et Saul, des personnages aussi attachants, et surtout lorsque le méchant, c’est un Brody auquel on a pourtant finit par s’attacher parce que c’est un Damien Lewis irréprochable. Parce que la série a même réussi à nous rapprocher de l’homme derrière le terroriste en utilisant un procédé aussi facile et tire-larmes que le gamin d’Abu Nazir. Ils m’ont eu et je ne leur en veux pas car à la fin de l’épisode, je me suis retrouvé avec le même sourire que Carrie à la fin du season premiere. C’était plutôt jubilatoire.

Maintenant, tout est possible et avec cette troisième saison en vue, la série peut très facilement se casser la gueule. Après quatre épisodes aussi réussis (où même les petites maladresses et invraisemblances ne sont pas venues gâcher mon plaisir), elle a pour l’instant toute ma confiance. Je suis même plutôt charmé par la romance adolescente tant qu’elle ne se transforme pas en triangle amoureux. Parce que les théories de Mike et de l’alcoolique resserrent joliment l’étau sur Brody. Parce que Monica Baccarin est belle lorsqu’elle se met en colère. Parce que je continuerais à suivre la série même si elle se concentrait sur la recherche d’appartements de Saul…

Mais que plus sérieusement, si Homeland passe les neuf prochains épisodes sur l’arrestation de Brody et le démantèlement de ses secrets, je serais satisfait et prêt à passer à autre chose.

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