9.15 Couples Discount

Selon moi (et en même temps, je vois pas pourquoi ce serait selon quelqu'un d'autre puisque ce blog, c'est le mien), il existe deux manières d'appréhender cet épisode.

La première, c'est d'être constamment agacé par le manque de réalisme dans lequel s'est engouffré la série depuis qu'elle a révélé l'équipe documentaire. Qu'on soit d'accord, ce souci existe depuis déjà très longtemps, mais en voulant nous montrer les coulisses aussi tardivement, les scénaristes n'ont fait qu'intensifier leurs incohérences plutôt que de résoudre enfin ces problématiques. Alors qu'ils auraient pu utiliser cette fin de série pour justifier à peu près n'importe laquelle de leurs incohérences passés, ils ont finis par les multiplier et les rendre encore plus impardonnables. 


Je n'ai jamais regardé la série pour être témoin d'un réalisme radical et d'ailleurs, je regarde rarement une fiction pour ça (même quand je regarde du David Simon). Comme vous le savez si vous me lisez depuis toujours, l'un des facteurs qui m'attire le plus vers une création, c'est le procédé d'identification. Et pas besoin d'un cadre réaliste pour ça : je peux m'identifier à un personnage de Treme tout autant qu'à un personnage de Firefly. Par contre, j'exige (et c'est la moindre des choses) qu'une série soit en accord avec sa propre définition du réalisme. Qu'elle soit cohérente quoi, bordel. Je sais que c'est pas facile avec neuf saisons au compteur mais il y a des choses qui ne s'excusent pas. 

Ce cher Brian (que je hais) se fait renvoyer la semaine dernière par son équipe. Cette même équipe se pointe donc naturellement dans un restaurant pour le filmer alors qu'il déjeune avec Jim et Pam et Brian, ça ne semble pas le déranger. Il est même prêt à se laisser filmer de très près alors qu'il s'effondre en parlant de ses problèmes de couple. Ce type a déménagé à Scranton pendant neuf ans de sa vie et en à peine une semaine, il n'a aucun problème à devenir l'un des personnages de sa propre fiction. C'est assez déconcertant et très maladroit.

Et alors que ça ne m'avait jamais vraiment dérangé auparavant, je ne pouvais pas m'empêcher de penser à l'autre équipe qui accompagnent le reste des employés dans un salon pour les ongles (où la patronne est homophobe mais n'a aucun problème avec le fait d'avoir une équipe documentaire envahir sa boutique) et à la troisième équipe qui attendait bien gentiment à Dunder Mifflin en compagnie d'Andy. 

Donc je le redis et après je me calme : tout ce qui concerne l'équipe documentaire est un gros échec de la part des scénaristes. Tout ce que je voulais savoir c'était : pourquoi filmer ces gens-là pendant neuf ans ? Qui va regarder ça et quand ? Quelles sont les véritables conditions et droits à l'image ? Au lieu de ça, Brian continue de foutre sa merde entre Jim et Pam et c'est tout ce qui ressort d'une révélation que j'attendais depuis neuf ans. 

Dans le genre complètement incohérent, il y a également l'absence prolongée d'Andy. On sait que Ed Helms est parti tourner des films à la con, mais il y avait là aussi un meilleur moyen de justifier le départ d'Andy. Un meilleur moyen que "le patron n'est plus là et on s'en branle" et que "faisons d'Andy le pire personnage de la série et ruinons toute son évolution depuis la troisième saison (un processus que la huitième saison avait déjà bien entamé)".

Comment expliquer que David Wallace (qui est pourtant tellement concerné par l'entreprise que Pam doit demander son accord avant d'avoir une fresque murale) n'a jamais découvert l'absence du manager ? Comment avoir encore de la crédulité face à une série dont le point de départ était la survie d'une petite compagnie face à la crise avec un patron médiocre qui faisait tout son possible pour garder le cap à une série dont le patron se casse pendant trois mois, entraînant une hausse des bénéfices. Comment aimer une série dont le soi-disant personnage principal est devenu une telle enflure que tout le monde déteste, et que même Erin (à l'origine la plus crédule des crédules) finit par renvoyer chier ? C'est une honte. Et bien qu'aucune rédemption ne soit possible pour Andy, je suis certain que les scénaristes vont encore avoir le temps de perdre leur temps à essayer de nous faire avaler une nouvelle personnalité pour le Nard Dog. 


J'oublie de mentionner une structure déplorable (le truc du salon pour les ongles disparaît d'un coup), pas de cold open, un Pete qui commence lui aussi à m'agacer car je me rend compte qu'il n'a jamais eu d'autre fonction que l'intérêt amoureux d'Erin et pour finir, un plagiat de "Back From Vacation"...

La seconde façon d'appréhender "Couples Discount", c'est de se dire qu'il reste seulement une poignée d'épisodes à passer en compagnie de ces gens. Que le réalisme, il faut vraiment s'en foutre, ne pas se prendre autant la tête. Que les duos éphémères entre Oscar et Darryl ou Clark et Nellie sont sympathiques et raffraichissants, que d'avoir Jan au téléphone et David Wallace dans les parages rappelle gentiment les débuts de la série, que Dwight qui imite Andy est plus drôle que tout ce qu'à pu faire Andy depuis des années, que le conflit entre Jim et Pam est toujours intéressant quand il ne se concentre que sur eux et que Erin était formidable. 

Mais dans tous les cas, il m'est aujourd'hui impossible de passer outre les incohérences du concept et de supporter ce qu'est devenu Andy. Impossible d'avoir encore un espoir d'amélioration alors que dans moins de dix épisodes, ce sera terminé. Il y a tellement de choses à faire mais les scénaristes sont visiblement des incapables, de grosses feignasses. Il est grand temps que j'écrive une ultime fanfiction pour que tout rentre dans l'ordre...

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