9.16 Moving On

Un épisode de 40 minutes ? Dont le titre évoque un changement bienvenu ? Avec des guest comme Bob Odenkirk ou Michael Weston dedans ? Joie ! Et en fait non, pas tant joie que ça. Pas du tout même, la plupart du temps. Pour voir ce qui n'allait pas avec ce sixième épisode avant la fin, découpons-le par duo de personnages (car la série a oublié que son succès venait souvent tout simplement du regroupement de son cast dans la même intrigue de seulement vingt minutes et préfère en ce moment nous resservir chaque semaine la même dynamique)...


ANDY/ERIN/PETE : Et on commence par ce qui fait mal et ce triangle amoureux qu'on croyait enterré mais qui semble ne faire que commencer. Lors du cold-open, une phrase seulement aurait pu tout changer et sauver l'honneur d'un personnage et de toute la deuxième moitié de saison qui s'annonce : "Andy, i'm firing you". Et là David Wallace aurait tout compris et rendu un grand service à tout le monde, en particulier à ce pauvre Ed Helms. Au lieu de ça, l'ancien patron exigeant de Michael Scott décide de donner une énième chance à son incapable de protégé et ce qui s'en suit est ce que la série a pu servir de plus embarassant, au mauvais sens du terme.

Dans toutes ses incarnations, Andy n'a jamais été aussi détestable, au point qu'on en vienne à fermer les yeux à chaque fois qu'il apparaît à l'écran. Alors que Pete et Erin pourraient former un petit couple gentil et innofensif, voilà que leur romance prend une proportion bien trop importante en étant mêlé au fascisme d'un Andy qui n'est même plus humain, qui n'est même plus une variation plus méchante du Andy d'avant mais juste un pauvre type qui mérite de mourir. Bon, il a déjà dû subir les tromperies d'Angela, il a perdu son scrotum, sa famille est ruiné, son groupe a-cappela est devenu obsolète. Mais rien de tout ça ne peut excuser son comportement et cette grosse vacherie de la part des scénaristes, qui oublie que nous, on a aimé Andy à une époque, qu'il était attachant et souvent drôle. Qu'il était sensé être le nouveau taulier des lieux et qu'il en est devenu le boulet ultime. Ameutant avec lui le fantôme d'un Gabe dont seuls les pires côtés sont ressortis ici et bouffant tout l'espace qu'Erin pourrait utiliser pour briller un peu avant la fin. 


Si David Wallace avait eu des couilles, "Moving On" aurait pu offrir à Andy un adieu digne de ce nom et nous débarrasser une bonne fois pour toutes de cette histoire de jalousie qui envenime cette saison. Quand on loupe une opportunité pareil de changement, on risque tout aussi bien de louper son final. Et ça, ça me fait très peur...
JIM/PAM : Heureusement, on peut compter sur les Halpert pour sauver un peu la mise. Juste un peu. Il faut dire que Bob Odenkirk a bien aidé (comme il avait déjà pu remonter légèrement le niveau de certains HIMYM). On a donc Saul Goodman dans la peau d'un Michael Scott 2.0. (première fois qu'il est mentionné depuis son départ !) et on se souvient qu'à l'époque, l'acteur avait été envisagé en même temps que Steve Carrell pour jouer le manager de Dunder Mifflin. Non seulement on peut donc apercevoir ce que pourrait être Michael si les scénaristes avaient continué à plagier la version originale britannique, mais on réalise aussi que la vie de Pam a stagné pendant dix ans et que la revoilà au point de départ. C'était amusant et touchant, deux adjectifs que la série mélange rarement en ce moment. 

Mais plutôt que de voir ça comme une illumination et de vouloir changer de vie, Pam semble plus réfractaire que jamais à l'idée de quitter Scranton. Elle aime Scranton. Elle aime sa vie monotone dans son bureau où le patron est aujourd'hui bien pire que tous les Michael Scott du monde, elle aime peindre les murs des entrepôts d'une fabrique de papier. Alors je suis du côté de Jim dans l'affaire. Et même s'il faut oublier que la présence des caméras lors de ce moment d'intimité tient de l'absurde le plus total, leur repas m'a suffisamment ému pour que je pardonne aux scénaristes la création d'une tension artificielle qui voudrait nous faire croire que les Halpert sont en danger de séparation. 


On sait tous comment ça va finir. Maintenant, il faut savoir si ce sera à Scranton ou à Philly. Quoi qu'il arrive, je ne pense pas que ça vaille la peine d'étirer le truc tout le long d'une saison. Mais je ne m'offusquerais pas trop car Jenna Fisher et John Krasinski étaient au sommet de leur forme et Bob Odenkirk est toujours le bienvenu. S'il veut remplacer Andy pour le reste de la série, je suis preneur. 

DWIGHT/ANGELA : Fin de série oblige, il fallait bien raviver la flamme entre le deuxième couple phare de la série. Alors on invente une tante dégueulasse à Dwight et on envoie Angela à son aide. J'image qu'à l'origine, c'était encore un moyen de nous préparer à The Farm (que je ne regrette tellement pas) et au final, c'est un bon prétexte pour nous laisser envisager une réunion Dwangelina d'ici bientôt. Pourquoi pas ? Leur relation ne m'avait pas semblé aussi crédible depuis très longtemps et même si le tout était peuplé de gags bien lourds, c'est une conclusion qui serait satisfaisante pour chacun des deux personnages. Et vouloir conclure des choses, c'est la bonne direction à prendre à six épisodes de la fin...

TOBY/NELLIE : Cela dit, on peut aussi s'amuser avec ce bon vieux Toby, tenter de trouver une utilité à Nellie et nous ramener le Scranton Strangler sur le tapis. C'est un bon moyen de combler l'antenne, de gagner du temps et de nous offrir un sourire ou deux. Bon...


Meilleure réplique de l'épisode ? Pam qui renvoie chier Andy. J'ai horreur de voir les personnages être devenus aussi vaches entre eux, mais mon Dieu ce que ça m'a fait du bien d'entendre ça. David Wallace, tu as gravement manqué ton coup. En enlevant cette intrigue désastreuse, vingt minutes auraient consacrés aux deux couples phares de la série auraient suffi. Alors restons sur la bonne impression laisser par la toute dernière image de l'épisode, restons sur cette promesse apparue comme par magie sur l'ordinateur d'Oscar et vivement le mois de mai !

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