DylanesqueTV S05E02

Le week-end dernier, alors que le monde retenait son souffle en attendant le season finale de BILLY et que j'avais enfin un peu de temps à moi, j'ai décidé de regarder quelques pilotes. Histoire de rester à jour et de ne plus seulement profiter de mes moments de repos pour avaler du Frasier ou du Gilmore Girls. C'est assez idiot de ma part car je me retrouve maintenant avec un planning de visionnage surhumain (28 séries hebdomadaires au compteur) et que j'ai accumulé un retard fou sur mes séries habituelles. Que mon patron se rassure, je saurais faire la part des choses. Mais je ne peux tout de même pas vous priver de mon avis sur toutes ces nouveautés...

THE AMERICANS S01E01/S01E02


Je n'ai jamais regardé MI5, je n'ai vu que le pilote d'Alias il y a bien longtemps sur M6 et à part pour Rubicon, je n'ai jamais regardé de séries s'intéressant au monde de l'espionnage. Par contre, des séries qui parle du mode de vie américain, de la famille et des secrets qu'il faut bien garder, j'en ai vu par légions. Alors devant The Americans, je me sens à la fois en terrain conquis et dans l'inconnu. Ajoutons d'ailleurs que Keri Russell et Matthew Rhys n'ont jamais squattés mon écran auparavant, n'ayant pas ressenti le besoin de m'intéresser à Felicity ou Brothers & Sisters. 

Et malgré quelques grosses ficelles et maladresses (le voisin qui emménage au bon endroit au bon moment, les accents, les plans qui soulignent aux marqueurs les émotions des personnages), ces deux premiers épisodes m'ont vachement divertit. D'abord parce que les deux comédiens principaux ont un charisme fou. Ensuite parce que, même si je ne vois pas comment ce concept peut durer plus d'une saison, je suis curieux de tout et hypnotisé par la tension omniprésente, par l'ambiance aussi froide qu'envoutante (des russes dans les années 80 quoi). Surtout dans un second épisode encore plus fort émotionnellement et où je n'ai pas vu le temps passer. Il est bien trop tôt pour aller chercher plus loin et tirer d'autres conclusions alors je vais en rester là et dire que ça m'a vachement diverti et que c'est drôlement bien foutu. Je n'en attendais pas moins de FX. 

Mais alors par contre, ce qu'il est moche ce générique ! Je suis l'une des rares personnes à apprécier celui d'Homeland mais on avait vraiment pas besoin d'un pastiche. Je sais que les Beatles coûtent cher mais un petit "Back in the USSR" aurait été parfait, non ? 

DEREK S01E01/S01E02


J'ai toujours supporter Ricky Gervais, même dans ses pires moments. Même quand il se sent obligé de rabâcher son athéisme à tout va, même quand il est lourd sur Twitter (tout le temps), qu'il présente les Golden Globes ou qu'il est condescendant au possible. Même quand il fait un truc aussi naze que Life's Too Short. J'écoute ses podcasts depuis déjà longtemps, The Office et Extras sont toujours des musts selon moi et je le considère comme un vieil ami à qui je pardonne les quelques maladresses et les égarements. Mais là franchement, je ne sais pas quoi penser de Derek. 

Une partie de moi se dit que c'est peut-être le truc le plus sincère et humaniste de tout les temps. Mais cette partie de moi s'écrase vite face à l'autre partie de moi qui se dit que : 1) Gervais a atteint les limites du mockumentary en montrant qu'il ne sait faire que ça et qu'il ne sait plus le rendre organique au récit, 2) que son interprêtation du personnage de Derek, autiste qui travaille dans une maison de retraite, est à la limite du bon goût (même si je sais qu'il y croit vraiment et ne se moque à aucun moment de cette condition), 3) les bons sentiments dégoulinent sans arrêt et les dialogues sont écrits à la pelleteuse, 4) le rythme est inexistant et on a vraiment l'impression de voir un truc en roue libre. 

En fait, et assez étrangement, le seul truc qui surnage de cette étrange fiction, c'est Karl Pilkington. Le souffre-douleur de Ricky joue un homme d'entretien toujours bougon et désabusé, très proche de sa véritable personnalité. Et sans avoir à se forcer, le bouffon à la tête ronde le rend très attachant. C'est lui qui me force pour le moment à continuer cette espèce de désastre qui est toujours à la limite entre bonnes intentions et ratage complet. Lire ensuite Ricky Gervais défendre son projet sur son blog de la manière la plus condescendante possible en accusant ceux qui n'aiment pas la série de ne pas aimer la vie et les gens, c'est quelque chose que je vous déconseille par contre... 

LEGIT S01E01/S01E05


Au premier abord, il est facile de comparer Legit à Louie : un comédien de stand-up sur FX qui nous raconte sa vie. Jim Jefferies est australien et on pourrait croire que son accent est la seule originalité du truc (bien que Wilfred nous a déjà bien servi à ce niveau). Et puis on regarde le pilote et les a-prioris idiots s'évaporent rapidement. Jefferies fait son truc à lui, difficilement comparable à quoi que ce soit et attachant de manière assez surprenante. Parce que qui aurait cru qu'un connard, son pote chauve et un handicapé moteur dans un bordel de Las Vegas pouvaient être aussi attendrissant.

Au bout de cinq épisodes, la série est déjà peuplé de personnages secondaires savoureux, de moments uniques et mémorables et fait son bonhomme de chemin sans vraiment qu'on sache à quoi s'attendre. Alors pour ceux qui s'inquiète de devoir encore subir les conneries d'un connard, soyez rassurés : il s'agit là des conneries sincères d'un connard attachant. Et c'est pas encore aujourd'hui que FX va nous décevoir. Si ça continue comme ça, je vais finir par me mettre à American Horror Story... 

MONDAY MORNINGS S01E01


J'ai l'impression de connaître David E. Kelley par coeur alors que pourtant, je n'ai jamais suivi ses séries de très près. À mon compteur, on recense : trois saisons d'Ally McBeal, une saison de Boston Public, deux épisodes de Boston Legal, un épisode de The Practice et quelques minutes de Chicago Hope (en tant que fan ultime d'ER, j'ai toujours bêtement boycotté le show alors que oui, je sais, il était très bon). Mais j'ai tellement lu de choses sur lui, sur ses qualités et sur ses défauts que j'ai l'impression de le connaître aussi bien que mes vieux potes Joss Whedon ou Aaron Sorkin. En tout cas, j'admire son stakhanovisme (j'aurais aimé placé ce mot en parlant de The Americans mais je n'ai pas trouvé de rapport, navré). 

Monday Mornings, c'est son dernier bébé, proposé par TNT, avec des gens comme Ving Rhames, Alfred Molina, Jamie Bamber ou Bill Irwin, rien que ça. Mais qu'est ce qui me pousse en 2013 à finalement me lancer dans la toute dernière création de Kelley ? Qu'est ce qui le pousse lui à inventer un énième drama hospitalier où des chirurgiens doivent trouver un équilibre entre leurs responsabilités et leurs vies privées ? Est-ce que les quinze saisons d'ER que je connais par coeur ne m'ont pas suffi ? En fait, je crois que la télévision a toujours besoin de dramas médicaux de qualité et que moi aussi, sans vraiment pouvoir me l'expliquer. Une nostalgie d'ER probablement ("alors regardes Chicago Hope idiot !" me crie le type au fond de la salle) et surtout, une nostalgie des ensemble shows diffusés sur les networks dans ces bonnes vieilles nineties.

Avec une réalisation et une photographie qui détruit tout ce qu'on a pu voir à cette époque (pour la première fois, j'ai fermé les yeux devant une scène d'opération) et un cast qui n'a rien à envier aux séries cités plus haut, je dois avouer que ce pilote m'a séduit. Il est rempli de scènes que l'on a vu mille fois, de questionnements qu'on connaît par coeur, de clichés et de musique larmoyante, mais il remplit tout à fait sa mission et sans être parasité par les manies habituelles de Kelley (même s'il arrive finalement à nous écrire des plaidoiries et à transformer l'hôpital en tribunal et que son chirurgien coréen est inquiétant). Ce n'est qu'un pilote et l'excentricité du scénariste a le temps de venir s'infiltrer ici mais pour le moment, Monday Mornings me semble une série à suivre si l'on y recherche la même chose que moi : du confort et de la nostalgie.

Parce qu'elle ne révolutionnera pas le petit écran mais saura reproduire une formule avec beaucoup de panache et du coeur. C'est tout ce qu'on lui demande. Et Kelley, si jamais tu veux te laisser aller à ta folie, profites du fait que l'hôpital se situe à Portland pour organiser un petit cross-over avec nos amis Fred Armisen et Carrie Brownstein, ok ? 

NASHVILLE S01E01/S01E02


Quand j'ai entendu parler pour la première fois du projet Nashville, j'ai rêve d'un truc à la Treme, d'une immersion dans la scène musicale country traditionnelle et commerciale, avec des reprises d'Hank Williams à tout va, et une ambiance à la Friday Night Lights. C'est d'ailleurs la simple présence de Connie Britton au générique qui m'excitait. Et puis j'ai réalisé que c'était diffusé sur ABC et il m'a fallu plusieurs mois avant de m'y mettre. Résultat : c'est du gros soap qui tâche, avec des personnages ultra-caricaturaux, des intrigues prévisibles et un cast très inégal. Même ce bon vieux Powers Boothe fait de la peine dans son rôle de politicen machiavélique car il nous sert une parodie de Tolliver alors que Nashville n'est pas Deadwood, loin de là.

Mais bon, je ne vais pas cracher dans la soupe : ça me repose l'esprit, Connie Britton est parfaite, c'est très bien foutu dans l'ensemble et qui sait, peut-être qu'avec le temps, je vais m'attacher à tout ce petit monde et oublier mes attentes initiales pour me laisser prendre au jeu des romances et des machinations politiques à la con. 

***

La prochaine fois, je vous donnerais des nouvelles de New Girl, Parks & Rec, Community, Justified, Cougar Town, HIMYM, Girls, Enlightened et je parlerais peut-être de House of Cards si je finis par m'y mettre. Sachez aussi que je regarde Shameless depuis Noël dernier et qu'elle me divertit gentiment et que même si je n'ai pas grand chose à écrire dessus pour le moment, ma meilleure surprise fut Rev. une comédie anglaise qui raconte les péripéties d'un prêtre moderniste qui affronte son clergé. À suivre de près.

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