6.08 The Crash


Je crois qu'il va moi aussi me falloir une injection de super-vitamine pour me mettre à écrire cette review. Wow. Je ne sais pas par où commencer. C'était l'une des choses les plus étranges que j'ai pu voir à la télévision. Et en même temps, c'était un épisode classique de Mad Men qui voulait nous montrer des choses au sujet de l'amour, de la perte et de ce sentiment que tout est vain et que l'on va tous mourir. Wow. 

D'abord, il faut dire à quel point "The Crash" est divertissant. Depuis la saison précédente, la série navigue dans une atmosphère assez sinistre. Entre l'histoire de Joan ou ce qui est arrivé à Lane, on nous plonge sans arrêt dans une ambiance très fataliste de fin de règne. Et pourtant, Matthew Weiner n'oublie pas d'être drôle et je me suis marré franchement durant une grande partie de cet épisode, sans trop savoir pourquoi ni comment, juste en me marrant. C'est devenu une tradition dans Mad Men d'avoir un septième ou huitième épisode de la saison (ça dépend si le season premiere est double ou pas) qui sort de l'ordinaire dans sa forme. Après avoir passé la semaine dernière à installer cette fusion en tâchant de caser en une heure un tas d'intrigues nouvelles, "The Crash" prend le temps de la traditionnelle "expérience" et ne le fait pas qu'à moitié. Je pense que je n'ai rien compris à cet épisode. Je pense avoir tout compris à cet épisode. Je ne sais pas. Je ne veux pas le savoir. L'important pour débuter, c'est qu'il m'a hautement diverti et fait rire. 

Je tiens aussi à dire (car je n'ai pas pris le temps d'écrire quoi que ce soit la dernière fois) que la fusion me réjouit et que Ted Chaough est en train rapidement de devenir mon personnage favori (surtout depuis la scène de l'avion). Que le duo formé par Roger et Cutler mérite beaucoup plus de temps d'antenne et que le chaos qui saisit l'"agence sans nom" ces temps-ci est diablement excitant. Alors en rajouter une couche avec une drogue étrange dont on ne saura jamais l'identité, ce n'est pas de refus. Surtout si c'est l'occasion de plonger Don dans un état où il réalise tout un tas de trucs de manière complètement ahurissante et aléatoire. Tout comme le reste des mortels, il passe sa vie à rechercher l'amour de quelqu'un. Tout comme le reste d'entre nous, il ne peut pas compter que sur son génie mais doit parfois travailler jusqu'à l'épuisement. Tout comme vous et moi, il pleure quand il réalise ce qu'il a perdu. Et tout comme le monde, il est voué à disparaître. C'est ce que m'a inspiré cette suite de scènes empilées comme dans un rêve sans jamais être un rêve car (et c'est bien ça le plus dérangeant), ça n'en est pas vraiment un. Les contours sont en tout cas très floues et la constante présence de personnages sobres, qu'il s'agisse de Peggy ou de Ginsberg, n'aide pas à savoir si Kenneth est vraiment un pro de la claquette ou si la fille du défunt est aussi mystique qu'elle n'en a l'air. 

Complètement embarqué dans cette folle ambiance, on en vient même à se demander si ce qui arrive à Sally est réel et quand on réalise que oui, on se sent au beau milieu d'un cauchemar éveillé. Le crash, on ne sait pas si c'est le retour de Don à la réalité, si c'est l'accident de Ken ou si c'est quelque chose qui n'est pas encore arrivé mais vers lequel tout le monde se rapproche dangereusement. Et on s'en fout car l'épisode, s'il appelle comme d'habitude à toutes sortes d’interprétations, n'est selon moi qu'une succession de symboles et d'ambiances qu'il faut observer plutôt que de trop y penser. À nous de faire le tri, d'en retirer ce qu'on en veut, selon notre sensibilité. Je ne suis pas très sensible aux flash-backs (et je ne veux pas forcément revenir dans ce bordel honnêtement) mais lorsque Don colle son oreille à la porte de Sylvia et entend cette chanson, j'étais très ému. Et finalement, c'est Peggy qui m'a offert le plus d'émotions. D'abord car je suis un shipper ultime pour Stan et elle. Ensuite, parce que ce qu'elle lui offre comme conseil concernant la perte d'un être cher, ça m'a vraiment touché. 


"The Crash", c'était donc un sacré mélange, une expérience hypnotisante dont je retiendrais un tas de choses sans vraiment savoir les expliquer. Un voyage qui m'a gardé les yeux ouverts comme on en voit rarement à la télévision. Certains y verront de la masturbation scénaristique et on peut même interpréter la recherche désespérée de Don comme une métaphore du travail de Weiner et compagnie. Moi-même, il est possible que je revienne écrire un truc demain en vous disant que c'était n'importe quoi, une grosse farce que je ferais mieux d'oublier. Je n'ai pas de réponses. Personne n'en a vraiment et surtout pas Don Draper.

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