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Jon Hamm n'a jamais été un aussi grand acteur que lors de cette scène dans l'ascenseur. Il est rare de voir Don aussi désemparé et vulnérable. Et même s'il n'a aucune excuses, Jon Hamm parvient à nous le rendre touchant. Don aura réalisé pas mal de conneries durant six ans mais jamais quelque chose d'aussi terrible. Et tout comme nous, il ne sait pas comment réagir, il ne sait pas ce qu'il va se passer ensuite. Bien sûr, il arrive à raisonner Sally, qui même si elle grandit, est encore trop jeune pour saisir les ramifications de ce qu'elle a vue. Mais ce qu'elle a vue est claire pour elle : la trahison de son père. Un père qu'elle a toujours idéalisé et qui vient de la traumatiser à vie. Tout comme lui le fut. Il n'y a rien de plus terrible que d'hériter ainsi des maux de ses parents. La relation entre Don et sa fille a toujours été à l'origine de beaucoup de scènes fortes dans Mad Men, mais celle-ci et plus précisément, Don désemparé dans l'ascenseur, reste la plus forte à ce jour. 

La chute de Don continue et le moment où Arnold, son fils, Megan et Sally sont réunis autour de lui alors qu'il est ivre de culpabilité ressemble presque à un vaudeville tellement c'est énorme. Mais plutôt que d'avoir le chirurgien cocu ou Megan découvrir la vérité, la pire tragédie est d'avoir perdu la confiance de sa fille. Car c'est du long terme, pas juste un nouveau divorce ou une querelle de voisinage. Don a l'habitude de créer du malheur dans son entourage, mais jamais sa fille n'en avait été la victime aussi directe. C'est d'autant plus triste quand on repense au monologue qu'il a tenu au sujet de ses enfants à Megan, dans "The Crash". Encore une fois, l'épisode se termine sur une porte qui se ferme. Je ne sais pas ce que ça signifie, je ne sais pas si ça signifie quelque chose. Je sais juste qu'à mesure que Don est pris au piège et de plus en plus inexcusable, Jon Hamm est de plus en plus touchant. 

Et j'ai l'impression qu'à force d'établir un parralèle entre Don et Ted, on nous demande de comparer et de choisir notre camp. Alors forcément, c'est Ted qui remporte le match cette semaine, aussi bien d'un point de vue professionnel que personnel. À l'agence ou à la maison, il grandit, apprend de ses erreurs, fait des efforts. Il a beau être clairement toujours amoureux de Peggy, il ne succombe pas à la tentation. Il a beau être obsédé par son travail, il parvient à garder la tête froide et à faire correctement son boulot tout en tâchant de rentrer plus tôt à la maison. Ce n'est peut-être qu'une phase. On sait que Don peut lui aussi agir comme ça à l'occasion. Mais pour ce qui est de septembre 1968, c'est Ted qui l'emporte. Voyons combien de temps cette compétition dure et quelle en sera le prix et la récompense pour l'ultime vainqueur...

Pendant ce temps, le mystère autour de Bob Benson nous est révélé. Bien que je sois encore convaincu qu'il soit un serial-killer ou un extraterrestre, on nous dévoile qu'il a des sentiments pour Pete. Ou en tout cas, et c'est ce qu'on apprend lors d'une tirade qui donne la chair de poule, qu'il n'exclut pas le fait qu'en satisfaisant tous les besoins de quelqu'un, on peut obtenir son amour. C'est beau et très troublant venant de sa part, et cette scène met foutrement mal à l'aise. Je crois que Bob n'aurait pas pu trouver pire que Pete Campbell pour se livrer comme ça. Un Pete Campbell toujours aussi vulnérable, qui ressasse le passé avec Peggy, perd l'amour de sa mère (dans un scénario inversé de ce qui se passe chez les Draper) et se retrouve plus seul que jamais. J'ai l'impression de dire ça à chaque fois et c'est toujours plus triste à chaque fois. Courage Pete, il y au moins quelqu'un qui t'aimes en ce bas monde ! 


Tout cela est très pesant et je remercie mademoiselle Olson pour ces quelques moments de légèretés en compagnie de la souris qui ont ravivés mon ship Peggy/Stan. Jonesy, le portier, est lui aussi un personnage amusant et fil rouge d'une saison pleines de portes ouvertes et fermées. 

Et comme toujours dans Mad Men, je me retrouve à deux épisodes de la fin de saison sans aucune idée d'où on veut m'amener. Je suis comme Don dans l'ascenseur, sauf que je n'ai pas encore eu l'occasion de ruiner la vie de mes enfants...

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