Bilan Saison 4


Je crois que tout le monde a désormais eu vent de la déception générale à l'égard de cette quatrième saison. Ses défauts ont été disséqués partout : des épisodes inégaux, trop longs, un casse tête parfois difficile à suivre, une conclusion frustrante, etc... Ce qui m'empêche d'être vraiment d'accord avec tout ça et qui me pousse à rajouter moi aussi mon grain de sel, c'est que j'ai adoré le retour d'Arrested Development et que je n'avais jamais rien vu de tel devant mon écran. 

D'abord, je tiens à préciser que le binge-watching ne me dérange pas du tout avec cette série puisque c'est ainsi que je l'ai découvert en 2006, alors que FOX venait de l'annuler. J'ai donc savouré ces quinze épisodes à raison de trois ou quatre par jours et je ne le regrette pas, surtout que le toutéliage est tellement important que ça m'a permis de ne rien louper (ou presque). Alors oui, il est facile d'être perplexe face à un début de saison qui peine à instaurer un véritable rythme et qui enchaîne les épisodes les moins excitants du lot (en particulier le second et le troisième, qui sont des ratages, je vous l'accorde). Mais le plaisir de retrouver les Bluth, la douce voix de Ron Howard et l'ambiance si particulière du show m'ont rendu très indulgents et m'ont encouragés à poursuivre avec beaucoup d'enthousiasme. Et la sauce prend très rapidement, le puzzle se montre de plus en plus réjouissant et maitrisé, les clins d'oeils aux premières saisons et les nouveaux running-gags sont inspirés, on doit faire pause pour rire toutes les deux secondes et le défilé de caméo ne gâche en rien le plaisir. Oui, c'est trop long, oui ça fait parfois mal au crâne, mais c'est la comédie la plus stimulante, riche et originale que j'ai pu voir depuis... la troisième saison d'Arrested Development !

Alors comme les problématiques d'un tel exercice ont déjà été étudiés très justement par différents critiques (et je vous renvoie vers celle de l'A.V. Club), je vais plutôt m'amuser à répertorier ce qui m'a le plus amusé. Sous différentes catégories.


Le meilleur nouveau running-gag : "Hello silence my old friend..."

Le meilleur ancien running-gag : Her? (Honte à eux pour cette "chicken dance" avortée). 

Le meilleur personnage : Ron Howard. Aussi bien en tant que voix-off qui n'a pas une réplique de trop qu'en tant qu'observateur amusé/blasé de la déchéance des Bluth. 

Le meilleur nouveau personnage : Marky, Debrie, Rebel ou Herbert Love étaient plus des faire-valoirs que de véritables générateurs de drôlerie. J'hésite donc entre John Slattery et Mark Cherry. Sûrement parce que j'ai encore "Stay Away Getaway" dans la tête !

Le meilleur retour d'un ancien personnage : Celui de Bob Loblaw était efficace, celui d'Annyong était osé, celui de Jim Parmesan a fait mouche, Steve Holt était presque attachant, Andy Richter et ses jumeaux n'ont cessés de me surprendre, Ben Stiller était fantastique mais la grande gagnante est... Her ? Oui, elle !


Les Bluth qui s'en sortent le mieux : Il n'était pas mon personnage favori lors des premières saisons et c'est pourtant Gob qui m'a offert les moments les plus mémorables cette fois-ci. J'ai adoré ces deux épisodes, le premier avec sa parodie d'Entourage et son cycle d'auto-destruction à coup de "Forget Me Now" et le second qui parvient à rendre presque émouvante la relation ambigue qui naît entre le magicien et son nemesis de toujours, incarné par Ben Stiller. Mae Whitman et Simon & Garfunkel ne font que rendre ça encore plus génial. Ensuite, c'est Tobias qui m'a le plus convaincu mais il faut dire que David Cross me fait marrer à chaque apparition. Sa production des 4 Fantastiques sous forme de parodie de Smash et son inabilité à avoir un quelconque recul sur ce qu'il dit ou fait fait toujours mouche (et Anustart est la trouvaille de la saison !). Le duo des cousins dangereux vient en troisième position car leur jeux de manipulation et l'apprentissage par George Michael du mensonge sont les moments les plus surprenants et rythmés de l'ensemble. Buster a le droit à un seul épisode (Tony Hale étant occupé sur Veep et comment lui en vouloir) et c'est un épisode solide, qui enchaîne les gags visuels avec beaucoup de savoir-faire (je peux me remater les pauses clopes de Lucille en boucle). Et justement, Lucille s'en sort également très bien avec cet épisode qui rend parfaitement hommage à son habilité à enchaîner les catchphrases et les regards mesquins. 

Les Bluth qui s'en sortent le moins bien : Alors qu'ils sont excellents à petites doses, Michael Sr et Lindsay sont plus problématiques sur la durée. Et les épisodes qui passent 35 minutes à les suivre sont ceux qui sont les moins rythmés, les moins drôles et hélas, se suivent de trop près dès le début de saison. Quand à Michael, le problème est différent : Jason Bateman est tout à fait capable de porter sur ses épaules ces épisodes, surtout avec la farandole de guest-star qui l'accompagne. Mais le personnage en lui-même ressort beaucoup plus mesquin et pitoyable lorsqu'il ne passe pas son temps à supporter sa famille. À côté de ses frères ou de sa soeur, Michael est presque un saint. Sans eux, il est un Bluth. Ce qui est intéressant et participe au thème de la saison qui est de mener tout le monde vers une chute terrible mais qui est un peu étrange et nous empêche de vraiment être convaincu lors du season premiere. Heureusement, les gars de Workaholics sont là pour nous faire avaler la pilule !


La meilleure version du générique : Celui de Gob et ses guitares qui ne sont pas sans rappeler Europe, bien entendu. 

Le truc que je n'ai pas compris : Qu'est-il vraiment arrivé à Lucille Austero ? Est-ce qu'on nous l'a montré et je n'ai pas saisi ou est-ce qu'on nous a rien montré ? 

Ma nouvelle sonnerie de portable : "Stay Away Getaway"

Je ne sais pas ce que je retiendrais de tout ça si ce n'est une expérience assez inédite. Alors qu'un film ou une cinquième saison voient le jour, pourquoi pas. Mais si ce n'est pas le cas, on aura quinze épisodes de plus à se mater lors des intégrales de la série, ce qui est un vrai beau cadeau. Ceux qui ne sont pas content vont bientôt pouvoir jouir d'une version imaginé par les fans qui replacent tout dans l'ordre (ce qui est moins fun je trouve). Hurtwitz a beau se montrer un peu con vis-à-vis des critiques (en prétextant qu'ils ne comprennent pas son génie), les critiques ont beau se montrer un peu trop cérébrale vis-à-vis d'un pur moment de divertissement (qui fait appel au cerveau certes), j'ai donc kiffé ma race. 

Et ça, c'est le genre d'expressions que je peux me permettre d'utiliser car les amis, il s'agit de mon 1500ème article.

Commentaires