11.22 Crock Tales

Une fois n'est pas coutume, c'est Drum de pErDUSA qui m'a fait découvrir une série. Et à l'époque, je n'avais même pas Internet et pas assez d'argent pour m'acheter de coffrets DVD. Alors je connaissais Frasier, j'avais envie de voir Frasier mais je ne pouvais pas voir Frasier. Des années plus tard, me voilà qui approche de la fin d'un long rattrapage de onze saisons et plus de 200 épisodes, débuté à l'automne 2011. Drum m'a alors contacté pour que l'on discute de ces ultimes épisodes ensemble et nous avons sélectionnés les plus marquants pour dialoguer durant l'été. C'est à lire même si vous n'avez pas encore vu la série. Et c'est un fort encouragement à voir la série !

S11E22 Crock Tales

Dylanesque : À un épisode de la fin, on pouvait s'attendre à un clip-show. Ce ne serait pas la première sitcom à nous faire le coup. Mais au lieu de ça, c'est l'une des premières sitcoms à nous faire le coup du faux clip-show. À partir d'un pot en terre qui trône dans la cuisine de l'appartement depuis 1993, on voyage dans le temps jusqu'à l'épisode pilote, mais en découvrant des moments inédites dans la vie de Frasier. Des moments souvent drôles, écrit chacun comme de petites vignettes nostalgiques et bien ficelées, où l'on revoit en accéléré et à l'envers le parcours familial et sentimental de notre psychiatre favori. 


Drum : C'était une parfaite mise en bouche pour le finale. On note surtout que, pour une série qui joue sur sur les mêmes éléments et donne une sensation atemporelle, les personnages ont vraiment énormément changé depuis le pilote.

Dylanesque : Le premier flashback nous ramène au début de la saison, où Frasier était toujours à la recherche deséspéré d'une conquête amoureuse. Pour l'occasion, Rosie Perez (qui avait déjà prêté sa voix pour une voix-off dans la saison 2) joue une enième copine que Roz présente à son collègue. Le truc qui marque, c'est qu'il s'agit d'une femme métisse. Je me permets donc une parenthèse sur les personnages afro-américains qui sont plus nombreux dans Frasier que dans Friends, mais n'ont pas toujours eu des rôles gratifiants. En effet, les deux plus marquants étaient des antagonistes de Frasier : Cam, son voisin rival et Mary, la nouvelle animatrice de radio qui lui vole la vedette. À part pour la mère de Cam qui sera une romance éphémère pour Martin, c'est à peu près tout. Et c'est peu. Mais mieux que Friends. Ainsi s'achève ma parenthèse qui n'apporte rien et mes comparaisons incessantes avec Friends (qui, notons-le, diffusait au même moment ces derniers épisodes). 

Drum : Oui, mais cela nous a donné un excellent gag avec Kelsey Grammer dans une imitation de Mary. Mais oui, effectivement, beaucoup de sitcoms de NBC lavaient plus blanc que blanc. Du coup, j'aime beaucoup la blague de 30 Rock sur Black Frasier.

Dylanesque : Tout ça pour dire que le gag du "Enchanté/super" fonctionne très bien et il n'en fallait pas plus. C'est un peu comme si les scénaristes profitaient de "Crock Tales" pour raconter toutes les situations qui n'avaient pas assez d'envergure pour remplir un épisode entier mais étaient suffisamment drôle pour ne pas les garder dans les tiroirs. 

Drum : J'adore cette idée de mini épisodes au sein d'un épisode. Effectivement, ils ne fonctionnent pas tous aussi bien que les autres, mais le "Enchanté, enchanté, enchanté" était le meilleur pour moi.


Dylanesque : La première fois que Niles et Daphné couchent ensemble par exemple (même si c'est, je crois, une erreur de continuité, comme la rencontre entre Roz et Martin...). L'occasion de nous rappeler le couple lorsqu'il se tournait encore autour et que leur will they/won't they était une force de la série. L'époque où Daphné était un personnage que l'on se réjouissait de voir à l'écran. "Crock Tales" reste la meilleure performance de Jane Leeves cette saison. 

Drum : En parallèle de cette intégrale, je regarde aussi Hot In Cleveland avec Jane Leeves et Wendie Malick, et Leeves a le rôle de la copine sarcastique. Ca m'a fait bien plaisir de la revoir dans le rôle plus léger qui nous a fait l'aimer.

Dylanesque : Se faire enfermer sur le balcon le jour du 4 juillet était l'histoire la plus faible mais tout de même plaisante car tirant parti de toute la drôlerie de Mahoney tandis que l'histoire du Thanksgiving où Niles déprime était un best-of de David Hyde Pierce. 

Drum : Toujours compter sur Niles et Martin pour remonter le niveau d'une intrigue faiblarde. On ne le repetera jamais assez!


Dylanesque : Et bien sûr, la boucle est bouclée lorsqu'on revient en 1993, alors que Martin vient juste d'emménager chez son fils. Une nouvelle occasion de voir le chemin parcouru entre eux, d'avoir la première vraie apparition de Kenny (!) et un pacte très drôle entre Frasier et Niles, très drôle car il ne se vérifiera jamais. Et tant mieux car, comme on le sait aujourd'hui, la colocation forcé entre les deux Crane avait encore de belles heures devant elle. 

Drum : Je me serai bien passé de Kenny, je t'avoue! J'aurais préféré revoir Bulldog pour le coup. Mais il est vrai que l'évolution de la relation Martin - Frasier était l'aspect le plus fort de cet épisode. C'est un très beau chemin qu'ils ont parcouru en 11 ans.

Dylanesque : Bien avant les parodies de clip-show de Community, voilà un épisode au concept ingénieux qui résume bien l'un des thèmes majeurs de la série : "the tragedy of being clever and alone". Une tragédie pourtant très drôle. 

Drum : C'est pour cela que c'était l'un des 100 moments pErDUSA !


Dylanesque : Avec chacun de ces flashbacks (et malgré des perruques parfois un peu atroces), on se remémore également pourquoi on est toujours autant attaché à ces cinq personnages au bout de onze saisons. Et qu'il sera dur de leur dire adieu dans le final...

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