5.13 To'hajiilee

Les références à Jesse James, l'attaque du train, le repos du guerrier Mike au bord du fleuve... Il ne manquait plus qu'une fusillade dans le désert pour que l'hommage au western soit complet. Pas n'importe quel désert, celui de To'Hajiilee, celui des débuts de Walt et Jesse, celui où la boucle est bouclé pour le chimiste et son apprenti. Mais comme d'habitude dans Breaking Bad, avant d'en arriver là, il y a tout un concours de circonstances...


Et une tension qui ne cesse de monter. Je savais qu'en faisant appel à l'Oncle Jack et à sa bande de nazies, Walt allait entraîner une arrivée imminente de la violence. Je savais que malgré un plan pas si idiot, Jesse allait entraîner malgré lui Hank et Gomez dans un piège. Je savais qu'à partir du moment où Todd est impliqué, le bordel et la mort s'ensuit. Putain... J'ai bien failli mourir asphyxié à force de retenir ma respiration lors de ces cinq dernières minutes. Bien sûr, elles sont prévisibles. Connaissant l'impulsivité de Todd (Lydia fait bien de s'en méfier), on savait que sa bande finirait par rappliquer. Connaissant les codes d'un récit dramatique, on savait que la joie partagé par Hank et Gomez ainsi que cet appel (bouleversant) à Marie signait l'arrêt de mort du policier et sûrement de son co-équipier. Et connaissant cet enfoiré de Vince Gilligan, je savais qu'on allait passer au générique avant d'avoir pu reprendre sa respiration. Le pire, c'est que j'ai aussi perdu ma voix à force de m'égosiller comme Walt en criant à Jack de tout arrêter !

Ce qui est dingue, c'est que Walt venait de se rendre. Il s'était résigné, en l'espace de quelques secondes où toutes les émotions passent sur le visage de Bryan Cranston. Sans l'intervention des nazies, je ne vois pas comment il aurait pu s'en sortir en tout cas. Le moment où Hank lui passe les menottes et celui où Jesse lui crache à la figure sont des moments iconiques, qu'on attendait de voir sous nos yeux depuis longtemps. Quasiment depuis le pilote où, exactement au même endroit, les deux partenaires préparaient leur première fournée. Des temps plus innocents mais qui déclenchèrent une suite d'événements nous menant à ce duel qui fout les jetons. Parce que soyons honnête, je ne vois pas comment tout cela ne se termine pas en bain de sang, même si j'ai bon espoir pour Walt et Jesse de s'en sortir et de continuer leur petite guerre jusqu'au final.

Les cris d'alerte de Walt résonnent encore dans ma tête. Voilà une scène qui rejoint la longue liste de moments clés de la série, de moments qui sortent de ton écran pour rester avec toi le temps du prochain épisode. C'est ça la magie de la sérialisation. La capacité d’élever un moment, qu'il soit comique ou dramatique, de le laisser en suspens en attendant la suite. De jouer avec nos attentes et de toujours nous surprendre, même si ça veut dire jouer la carte du prévisible. Breaking Bad est maître du genre et j'ai même pas envie de dire vivement dimanche prochain tellement j'ai les boules...

"You did it". Oh, Marie, si tu savais, comme dirait l'autre...

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