5.14 Ozymandias

Fuck. Je suis sensé écrire quoi là ? Déjà, je conseille à ceux qui n'ont pas l'habitude de lire mes reviews et qui n'ont pas encore vu l'épisode de dégager immédiatement. SPOILER ALERT !

Je répète... SPOILER ALERT !


Bon. Comme l'a très bien dit Donna Bowman sur The AV Club, on avait la semaine dernière du pur western et cette semaine, un film d'horreur. Et elle utilise le mot horreur non à cause du gore, mais parce que chaque chose horrible à laquelle on ne voulait même pas penser avant se réalise lors d'un épisode vraiment difficile à regarder sans fermer les yeux et trembler de son corps. "Ozymandias" est l'épisode que l'on attendait depuis le début et quand on le voit, on réalise qu'en fait, on ne voulait pas voir ça. Que c'est trop dur à regarder, presque insoutenable. Et qu'en même temps, bien sûr que si on voulait le voir, parce que même dans les pires circonstances, nous sommes des sériphiles assoiffés qui ne peuvent s'empêcher de prendre leur pied quand nos attentes sont comblés. Avec une série comme Breaking Bad, on attend le "payoff". 

Ici, le "payoff" est violent, sanglant, bouleversant, aussi prévisible qu'il te fout une claque dans la gueule. Au vu du cliffangher de l'épisode précédent, on sait qu'à la fin d'"Ozymandias", plus rien ne sera comme avant. Et à la fin d'"Ozymandias", plus rien n'est comme avant et bien qu'on a tout vu venir, c'est un sentiment affreux. Le fatalisme est en marche et on est impuissant. Impuissant face au sort de Hank. Impuissant face au sort de Jesse. Impuissant face au sort de la famille White. Impuissant face aux larmes de Marie. Impuissant face aux cris d'Holly. 

Impuissant face à ce qu'est devenu Walt. L'épisode débute sur le commencement, nous rappelle pourquoi on a pardonné Walt si longtemps, ce qui le rendait si attachant. Et au fur et à mesure que l'horreur d'"Ozymandias" se déroule, on repense à cette scène d'ouverture et au début de la série et ça rend le tout encore plus tragique. Voilà, Walt a atteint la destinée à laquelle le menait le titre de la série. Sa retraite anticipée dans "Gliding All Over" était la fin idéale. Celle-ci est la vraie fin et après ça, il n'y a plus qu'à partir. Comme un lâche. Comme un roi déchu. Il parlait de ça le poème "Ozymandias" et ces images sublimes du désert qui servaient de promo à la saison. Il parle de ça cet épisode, même si on sait qu'il en reste que deux et que plus dure sera la chute. 

Je ne m'explique toujours pas ce qui pousse Walt à sacrifier Jesse ainsi. Juste à cause de ce cadeau d'Oncle Jack qui lui redonne l'espoir de s'en sortir ? Je n'arrive pas à savoir ce qui m'a le plus ému. La dignité avec laquelle Hank décide d'affronter la mort ? L'ultime acte de rébellion d'une Skyler qui sait qu'elle devra vivre avec ses choix jusqu'à la fin de ses jours ? Le visage de Marie qui se décompose quand elle comprend le sort de son mari ? La position terrible dans laquelle se retrouve Walter Junior puis sa soeur ? Le moment où Jesse aperçoit cette photo accroché au mur ? Je crois que ce qui m'a achevé, c'est ce coup de téléphone finale, probablement la scène la plus poignante de toute la série. 


Dois-je rajouter que la réalisation est parfaite et que ce montage au son du "Take My True Love By The Hand" des Limeliters égale presque celui de "Crystal Blue Persuasion" en terme de contraste coup de poing ? Dois-je rajouter que j'ai jamais ressenti autant d'émotions contradictoire à la fois devant un épisode de série ? Il serait idiot de dire qu'il s'agit du meilleur épisode que j'ai jamais vu, c'est pas vrai. Mais je peux aisément dire, même sans aucun recul, que c'est l'épisode de Breaking Bad le plus incroyable à ce jour. L'horrible aboutissement. Et l'apothéose d'une équipe de scénaristes, d'acteurs et de réalisateurs. 

Il en reste deux.

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