5.05 Hitting The Fan

Bonjour Dylanesque. 

Bonjour. 

C'est un honneur de pouvoir vous rencontrer et recueillir vos impressions. Vous tremblez encore, c'était une expérience aussi intense que prévue ?

Assurément. 


Afin de nous aider à mieux comprendre la réussite de cet épisode, j'aimerais savoir où il se place sur l'échelle des GENTLEMEN (Grande Séries de Networks Te Laissant Épuisé Mais Extasié Non-stop) ?

Les exemples de GENTLEMENT sont rares et bien connus de tout sériphile qui se respecte. Si rare qu'il faut remonter à 2011 pour en trouver : "Remedial Chaos Theory" (Community, S03E04]. Juste avant, parmi mes favoris (la liste n'est pas exhaustive, bien entendu), il y avait "The Son" (Friday Night Lights, S04E05), Casino Night (The Office, S02E22), "17 People" (The West Wing, S02E17), "The One Where Everyone Finds Out" (Friends, S05E14), "Three Men And Adena" (Homicide, S01E05) et bien sûr, "All In The Family" (ER, S06E14). Ce qui relie ces épisodes, pourtant tous uniques en leur genre, c'est leur capacité à utiliser tout ce qui est arrivé avant et tout leurs personnages pour arriver à une sorte d'apothéose, à ce que la série peut faire de meilleur. On a l'impression en les voyant que les scénaristes attendaient depuis le début de pouvoir se permettre un tel spectacle et leur patience (ainsi que la nôtre) se retrouve grandement récompensée. En voyant ce genre d'épisodes, on oublie tout le reste et à chaque fois que l'expérience se renouvelle, en particulier sur un network où réussir cet effort est encore plus une prouesse, on sait pourquoi on continue d'allumer son écran. 

Vous n'avez pas répondu à la question, vous avez simplement tenu un discours un peu pompeux et un peu trop subjectif sur des épisodes qu'on a déjà croisé à forte dose sur ces pages...

Vrai. Du coup, c'était quoi la question ?

"Hitting The Fan", il fait partie de la cour des grands ?

Il est sûrement trop tôt pour le dire. Mais avant qu'il ne soit trop tard, je vais tout de même répondre : oui. Car c'est clairement le moment où The Good Wife exploite tout son potentiel et nous explose à la gueule. Ce n'est pas la première fois qu'elle fait ça, mais elle ne l'avait jamais fait aussi bien. Surtout que, plutôt que de nous tomber dessus sans prévenir, cet épisode est la cerise sur le gâteau d'un âge d'or où on a vu s'enchaîner beaucoup d'épisodes grandioses (un âge d'or comparable à la dernière ligne droite de la seconde saison de The West Wing justement). Alors du coup, plutôt que de nous surprendre, "Hitting The Fan" est exactement aussi génial que ce qu'on nous avait promis. C'est une récompense, comme je le disais plus haut, une récompense qui vient "frapper le fan", pour traduire littéralement le titre de l'épisode. J'ai répondu à votre question ? 

Bel effort. Entrons maintenant dans les détails. Quel fut votre moment favori parmi ce déferlement quasi-parfait de scènes coups de poing ? 

Difficile de choisir mais allez, je vais vous donner la réponse attendue : toute l'introduction. De la première image jusqu'au générique. Avec comme point d'orgue la confrontation Will/Alicia (enlevons juste la seule mini-fausse note que fut le flashback des nuits d'amour des anciens amants). C'était de la virtuosité à tout les niveaux. Le point de rupture de toute une série. 


Dans quel camp vous situez-vous désormais ? Florrick-Agos ou Lockhart-Gardner ?

La beauté du truc, c'est que les représentant des deux camps sont tellement complexe et attachants qu'on peut difficilement choisir. Will a beau agir comme un salaud, sa ferveur et son amour du métier m'ont empêché de vraiment le détester. Surtout que Josh Charles était monstrueux. Diane a beau retourner sa veste, elle a suffisamment montré la semaine dernière pourquoi elle était le meilleur personnage de la série. Alicia devient dangereusement manipulatrice et se transforme malgré elle en Will 2.0. mais les scénaristes préparent ça depuis longtemps et c'est juste jouissif de la voir prendre autant son pied et en parfait contrôle de sa vie. Quand à Cary... Je n'ai rien à reprocher à Cary. Cary est juste ultra-cool et méritait une victoire. 

Et bien justement : suite à cette victoire, combien de temps les scénaristes vont pouvoir tenir avec deux agences à l'écran ? Autrement dit : est-ce qu'un essoufflement est désormais possible ?

Tout est possible mais je vais décider de continuer à faire confiance à une série qui a tout fait pour la gagner. Souvenez-vous : il y a un an, on était tous là à gueuler à cause du mari de Kalinda. Un putain de chemin parcouru depuis ! Alors soyons optimiste. Suivre Will lutter de toute ses forces contre Alicia, avec chacun leurs alliés et leurs ennemis devrait être passionnant. Surtout si les guest-stars, juges ou clients, continuent de se prêter au jeu, surtout si Peter d'un côté et Kalinda de l'autre continuent de tirer parti de ce duel passionnant. Et il semble que, suite au cliffangher final concernant Diane, celle-ci n'ait pas dit son dernier mot. Joie !

Si vous deviez résumer "Hitting The Fun" en trois mots ?

Apothéose. Jouissance. Victoire. C'est sympa comme sentiments à avoir lors d'une froide soirée d'automne, non ? Après la mort de Lou Reed, j'avais bien besoin d'autant de réconfort. En plus, c'était drôle. Merci David Lee. 

Merci Dylanesque. 

De rien. Ces moments sont tellement rare qu'il serait dommage de ne pas les savourer comme il se doit. Hier soir était de toute façon une soirée magique à la télévision US, où la plupart des séries que je suis étaient en grande forme. C'est un phénomène assez récurrent depuis septembre, comme si les dimanche étaient bénis. Enfin bon, je ne crois pas en Dieu. Pour l'instant, je suis juste un fervent adepte de The Good Wife, qui vient de réaliser un nouveau miracle.

Amen.

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