5.15 Dramatics, Your Honor

Je ne sais pas par où commencer. Je sais pas trop quoi penser. Mais je sais quoi ressentir. Alors je vous fait une review en cinq sentiments et je vous annonce un truc avant : SPOILERS !!!


Du choc / C'est le premier sentiment mais pour tout vous dire, j'ai pas vraiment pu le savourer. Maintenant qu'une génération entière de personnes n'ayant aucune éducation vis-à-vis des séries s'empare des réseaux sociaux pour commenter tout ce qui regarde avec le sens critique d'une interview sur TF1 (oui, je suis devenu réac au fait), j'ai bien peur de ne plus avoir de véritables surprises devant un Red Wedding ou un "Ozymandias". Heureusement que "Be Still My Heart" fut diffusé avant Twitter, heureusement qu'un jour, avec un peu de chance, je vivrais aux USA. En attendant, on me prive du choc et il fut remplacé par de l'angoisse.

De l'angoisse / L'angoisse de savoir ce qu'il va se passer, mais de ne pas savoir quand ni comment. L'angoisse de se dire qu'à chaque conversation ou regard échangé avec un autre personnage, celui dont on connaît le sort partage partage un adieu sans le savoir. L'angoisse de voir la fin venir à chaque fois que la caméra bouge un peu, que la bande-son s'excite ou qu'un silence vienne vous faire trembler. L'angoisse de se dire que merde, c'est la dernière fois que l'on voit l'un de ses acteurs favoris sur le petit écran avant peut-être longtemps alors qu'on l'aime de tout notre coeur depuis Sports Night et In Treatment. Et l'épisode est bon car malgré toute cette angoisse, j'ai quand même réussi à m'intéresser aux scènes concernant le scandale politique et à tout ce qui nous faisait patienter en attendant le drame. 

De la tristesse / Et la fameuse scène arrive et tu es impuissant. Elle est très bien réalisée et tu attendais ça depuis 40 minutes alors ça en devient presque froid, chirurgical. Il y a la chaussure, la chaussette et tu n'as plus aucun doutes. Malgré tout, les larmes viendront en même temps que celles de Diane et Kalinda devant le lit d'hôpital car là, c'est confirmé, c'est pour de bon. Et putain je me mets à écrire comme une gamine ou un texte de Fauve, mais vous me pardonnerez si, vous aussi, vous teniez à ce personnage. Surtout après avoir revu son humanité de plein fouet dans l'épisode précédent, surtout après avoir eu autant de frissons lors de son grand affrontement avec Alicia en début de saison. Mais je sèche mes larmes car je sais que j'en aurais besoin la semaine prochaine, que c'est après l'écran noir final que la douleur sera véritable. 


De la colère / Et en attendant, je rage. Je rage parce que je découvre une lettre ouverte de Robert et Michelle King à l'intention des fans. On les voit en train d'essayer de se justifier et de teaser le reste de la saison plutôt que d'assumer leur choix. On les voit dédramatiser la chose maladroitement alors que tout ça, c'est de leur faute. Et de la faute d'un Josh Charles qui a décidé de ne pas renouveler son contrat et de garder le secret. C'est bien beau de vouloir nous choquer mais, même si l'épisode est marquant et réussi (quoique je manque de recul temporel et émotionnel), ça ne fait pas tout : la séparation des deux firmes étaient déjà un gros chamboulement et en voilà déjà un nouveau. Tout ça est bien excitant mais attention à ce que ça ne devienne pas gratuit, pas spectaculaire, pas du Shonda Rhimes ou du ER dernière période (post-hélico). Il y avait encore beaucoup d'histoires à raconter sur Will, et c'est pas forcément de la romance avec Alicia dont j'avais envie, mais des choses professionnels, des choses personnels avec ses soeurs, avec sa relation à sa carrière, avec sa fougue légendaire et son passé. Je suis en colère car on vient de me priver de ça. Et je préfère qu'on aille jusqu'au bout en assumant plutôt qu'en venant s'excuser devant moi sur les mêmes réseaux sociaux qui ont gâché mon plaisir de téléspectateur. 

De la résignation / De toute façon, je suis bien impuissant et ce n'est que de la télévision. Ce n'est pas la première fois qu'on me fait le coup et ce ne sera pas la dernière car tuer un personnage central, c'est devenu un passage obligé. Si j'avais à choisir, j'aurais préféré me séparer de Kalinda ou d'Eli, voire même de Peter, mais je n'ai pas le choix et Josh Charles fait bien ce qu'il veut. Alors je me résigne et j'accueille ces nouveaux changements la tête haute, une larme séchée sur ma joue. Qu'on me ramène Michael J. Fox. Qu'on m'offre des funérailles bouleversantes. Qu'on me serve une fin de saison spectaculaire car c'est le mot d'ordre de la saison. Et que le spectaculaire, c'est aussi ce qui fait le charme de la télévision, qu'on soit devant un soap médiocre ou un drama judiciaire de qualité. Sautez le requin autant que vous voulez, nos petits coeurs survivront. 

Lui, il est parti et le sentiment qui reste au final, c'est tout sauf de l'indifférence. Ce qui est plutôt bon signe. Et comme la télévision, on peut la revoir à l'infini, il sera toujours un peu là. Après tout, The Good Wife, c'est l'histoire d'Alicia.

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