1.03 Manèges


Distribution : François Hervouët (ZIM), Elise Marquet (CHARLOTTE), Adrien Morel (SERGE), Margot Chevalier (LOUISE) et Antoine Philias (PABLO).

Le concept : J'ai écrit ça en deux heures alors que je buvais quelques bières dans un bar de Rennes, à l'époque où j'allais y rejoindre le camarade Aurélien pour le montage de BILLY. C'est une sorte de prequel à la série, où on se retrouve avec une saison entière de six épisodes à l'intérieur d'un épisode. Je tenais pas tant que ça à l'aspect méta, ce qui m'intéressait surtout c'est le travail d'exposition et l'envie d'affiner mon personnage principal (qui est le miroir de moi-même, je vous le rappelle au cas où). Parce que je me disais que vous alliez le détester dans les deux premiers épisodes et qu'il fallait que je me justifie et le défende à un moment ou à un autre. C'est peut-être trop chargé et maladroit mais au moins, c'est fait. Et tant qu'à faire, autant nous en montrer plus sur l'évolution de sa relation avec Charlotte, sur sa rencontre avec Serge, sa romance de longue date avec Louise ou sur son amitié avec Pablo. Un énorme bordel ce script, que je ne pensais jamais pouvoir retranscrire à l'écran. 


Le making-of : Comme d'habitude, le tournage a eu lieu en trois temps. On a commencé par tourner les scènes entre Zim et Charlotte en novembre 2012, à l'occasion de la Foire St Martin. J'étais à l'époque toujours accompagné d'Aurélien et c'est pour ça que l'image est belle et le cadre impeccable, merci Aurélien ! Il s'agissait d'une des premières fois qu'on tournait ZIM alors François et Elise découvraient gentiment leurs rôles, avec parfois quelques approximations mais toujours une jolie alchimie et de chouettes fulgurances, à mon sens. Il a fallu lutter contre le vent, les passants et le soleil qui descend, mais en une journée, c'était plié. 

Et puis ça a dormi pendant longtemps dans un disque dur, le temps que je relance le projet un an après. On a alors profité d'une visite de Louise pour tourner les scènes qui ont servi au montage la concernant et comme ce bon vieux Adrien était dans le coin, on a trouvé une ruelle bien glauque pour tourner la rencontre avec Serge. Je sais pas ce qu'il avait ce soir-là, mais Adrien ressemble plus que jamais à un clochard dans cette scène, c'est assez troublant. C'est moi qui tient la caméra dans tous les flashbacks, ce qui explique la tremblote habituelle et la mise au point aléatoire, LOL. 

Et c'est d'ailleurs lors d'une dernière session, début mars dernier, que j'ai filmé tout le reste avec un François assez génial : le concert des Funky Mirouf, le vomi au pied de la cathédrale d'Angers (il a vraiment vomi ce con, désolé pour les plus sensibles d'entre vous), les égarements à l'université et les différentes scènes de beuverie, bus, appartement, contemplation. Avec l'aide toujours précieuse de notre cher Gibet. Bref, un tournage étalé sur une longue durée, un peu la spécialité de la maison ces temps-ci. 


Le résultat : Bordélique mais moins bordélique que prévu. C'est tellement chargé que c'est sûrement inégal mais au moins, je l'espère, on ne s'ennuie pas trop et il y a assez de trucs différents à l'écran pour garder vos yeux vifs et éveillés. J'ai passé un weekend de montage marathonesque à réunir tout ça et je suis pas peu fier parce que ça aurait pu être bien pire. Et pour être honnête, c'est le ZIM dont je suis le plus content actuellement. J'ai lancé le projet avec trois buts : 1) me stimuler et stimuler mes potes 2) raconter ma vie pour assouvir mon égocentrisme 3) expérimenter gentiment. "Manèges" m'a permis d'accomplir ces trois trucs et ça me suffit. J'espère que ça vous suffira. Et que tout comme Charlotte, vous aurez envie de faire un investissement en continuant à suivre Zim. 

Bande-son : C'est un peu le parrain musical malgré lui du projet : Casiotone For The Painfully Alone ouvre et ferme l'épisode avec "Old Panda Days" tout comme il ouvrait le pilote. Comme j'écoutais le premier album des Vampire Weekend en boucle lors de ma première année de fac (il venait de sortir), j'ai choisi leur morceau "Campus" et si les mecs avaient voulu un clip qui colle littéralement aux paroles, ils auraient pas trouvé mieux. J'ai fait appel au fantôme de Fats Waller et à sa complainte "I'll Never Smile Again" pour faire pleurer dans les chaumières lors du montage consacré à Louise. Quand on rencontre Serge, il y a un instrumental bien distordu de Julie Byrne et quand on fait le bilan de la saison, il y a un instrumental bien mélancolique de The War On Drugs. Quelques notes du morceau "Avalanche" de Cohen pendant l'hibernation. Le montage de beuverie est rythmé par la batterie des Stooges. Et les Funky Mirouf reprennent comme ils peuvent "Rocky Racoon" et "If I Fell" des Beatles. 


La prochaine fois : On fêtera Noël en mai ! Ou en juin ou en juillet ou jamais. Le tournage prend beaucoup de retard mais quand on reviendra, on reviendra avec plusieurs épisodes sous le coude !

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