Plus dure sera la rechute #2

D'abord, vous m'excuserez d'être peu actif en ce moment : je viens d'adopter un chaton. Comptez sur moi pour éventuellement partager avec vous tout ce qu'il fait de plus mimi et pour qu'il devienne, malgré lui, un personnage récurrent du blog. En plus de ça, je mange peu de séries ces jours-ci : le pilote de The Leftovers était superbe, Rectify est superbe et Wilfred toujours aussi sympathique. Mais c'est tout. 

Enfin, presque : il y a aussi la quatrième saison de Falling Skies. Et mon guilty pleasure estival est bien morose cette année : métaphore filée de la Seconde Guerre Mondiale bien lourdingue, retour à des status quo dont je me serais bien passé, décisions idiotes de personnages pantins et redondance toujours aussi frustrante. Et je ne parle même pas de Lexi, une sous-Kalheesi insupportable. Si ce n'était pas pour Noah Wyle, il y a longtemps que j'aurais arrêté. Et jamais je n'ai autant eu envie de laisser Tom Mason et ses compagnons se débrouiller sans moi. 


Me vient alors l'idée de faire à nouveau le point sur les rares séries que j'ai arrêté en cours de route. En octobre dernier, j'avais déjà tenté d'analyser tout ce que j'avais abandonné en cours de route tel un chien au départ des vacances. Depuis, à part une nouvelle tentative avec Battlestar Galactica et le visionnage en entier de la première saison de Legit, je n'ai pas donné de seconde chance à grand monde. J'ai plutôt accumulé d'autres cadavres dans le cimetière de mes séries. Comme l'été est la période propice à un peu d'indulgence, je vous propose un nouveau tour d'horizon de mes rendez-vous manqués, pour voir s'il est possible d'y trouver de quoi m'occuper. 

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Archer / La rupture : S01E03

Pourquoi ? Je regarde peu de séries d'animation (un South Park à l'occasion) mais comme tout le monde disait du bien d'Archer (le AV Club s'enflammait à l'époque, ainsi que mon coloc), j'ai voulu tenter le coup. En plus de son excellente réputation, la comédie d'espionnage avait un casting pas dégueu : Chris Parnell, Aisha Tyler, Jessica Walter et Judy Greer. Mais après avoir visionné trois épisodes à la demande insistante de mon coloc, je ne suis pas tombé sous le charme et la drôlerie de Sterling Archer et de son doubleur, H. Jon Benjamin. Sa répartie m'a laissé de marbre et l'humour de la série n'a pas eu d'effet sur moi. Seul l'animation m'a semblé vraiment réussie. 

Rechute possible ? Aujourd'hui, Archer est assurée d'aller au moins jusqu'à une septième saison et la critique est toujours enthousiaste. J'ai probablement abandonné la série trop tôt. Le sens de l'humour est subjective oui, mais il est également évolutif et dépend beaucoup du contexte. Il se pourrait donc qu'une nouvelle tentative d'infiltration dans les bureaux de l'agence ISIS ne soit pas impossible. 


Derek / La rupture : S01E04

Pourquoi ? J'ai déjà longuement expliqué ma relation amour-haine pour Ricky Gervais. Amour de The Office, Extras et du Ricky Gervais Show. Haine de son Twitter, de ses apparitions télé et de ses deux dernières créations en date : Life's Too Short et surtout Derek. Pourtant, il semblerait impossible de haïr une série qui, en suivant la vie d'une maison de retraite, ne veut que nous parler d'amour, de tolérance et d'humanité. Le truc, c'est que Gervais aime bien nous rappeler à chaque seconde que le plus important, c'est l'amour, la tolérance et l'humanité. Plus moralisateur que jamais, il ressasse le même format que d'habitude mais avec des personnages qui ne sont que ses portes-paroles et avec un aspect mièvre qui se mélange mal avec le ton habituel de son univers. Derek est une petite atrocité inoffensive que j'ai regardé pendant quatre épisodes comme si je ne pouvais détourner mes yeux d'un accident de la route. 

Rechute possible ? Hors de question. La deuxième saison vient de se terminer, il n'y a que douze épisodes mais j'aimerais quand même garder une image positif de Ricky Gervais. Pas continuer à le voir jouer les bonnes personnes de la manière la moins subtile possible tout en continuant d'exploiter l'humour le plus gras. Beurk. Même Karl Piglinton mérite mieux que ça. 


Gilmore Girls / La rupture : S05E18

Pourquoi ? Vous vous souvenez des automnes où je regardais Gilmore Girls le dimanche après-midi sous ma couette en buvant du thé pour me sentir moins seul ? C'était un rituel très réconfortant, surtout quand lors des premières saisons de la série. Mais depuis que Rory est parti à l'université et que Lorelai et Luke ont résolu leur jeu du chat et de la souris, mon besoin d'aller me réfugier à Stars Hollow s'est amoindrie. Mon planning beaucoup plus chargé qu'à l'époque m'a fait abandonné mon visionnage en cours de cinquième saison et la perspective d'une sixième saison pas très réussi n'a pas aidé ma motivation. Avant, c'était au moins deux à trois épisodes par semaine. Peu à peu, c'était un épisode tous les trois mois. N'y voyez pas un désamour de la série mais plutôt une lassitude. Ou un traitement réussi : me sentant un peu moins seul et plus occupé, ma cure de Lauren Graham a fonctionné. 

Rechute possible ? Il se peut justement que, une fois Parenthood terminé, j'aille chercher une nouvelle dose de Lauren Graham. Il se peut aussi que je ressente de nouveau le besoin de me consoler face à une "feel-good série" d'ici l'hiver prochain. Je pense sincèrement que je viendrais à bout de la cinquième saison, qui était pas si mal que ça. Par contre, je ne promets rien pour la suite car on me l'a vraiment mal vendu. À vous de me convaincre ou de me conforter dans ces préjugés. 


Hannibal / La rupture : S02E01

Pourquoi ? La première saison d'Hannibal avait terminé à la vingtième place de mon classement annuel et j'expliquais pourquoi : "À défaut de m'être autant attaché aux personnages que je l'aurais voulu ou d'avoir vraiment envie de voir la suite de l'intrigue, Hannibal chope la vingtième place grâce à mes rétines." Sauf que je sur-estimais le pouvoir de mes rétines : si le season premiere de la seconde saison était toujours aussi beau à regarder, mon manque d'engouement pour l'histoire qu'on me racontait a eu raison de ma patience. Même quand l'image est belle et que les acteurs sont excellents, il est difficile de trouver un quelconque enjeu quand on se moque de la psychologie de personnages sombres et mystérieux n'ayant aucune emprise sur vous. J'admire le travail de Bryan Fuller mais je ne suis pas sensible à son récit. D'autant plus qu'on m'a gentiment spoilé tout ce qui se passe jusqu'au season finale.

Rechute possible ? J'en doute. C'est chouette que NBC donne encore une nouvelle chance au projet et que des gens s'enthousiasment autour de lui. Je peux le comprendre et encourager la démarche. Mais, malgré le casting incroyable (et l'ajour de Michael Pitt), je ne ressens vraiment pas le besoin de retourner à la table d'Hannibal où je ne vois plus rien d'alléchant à mon goût. 


Misfits / La rupture : S05E01

Pourquoi ? Je ne fais partie de ceux qui ont toujours rejetés Misfits suite au départ du casting original. Et c'est entièrement grâce à un Rudy qui est devenu rapidement mon personnage favori. Joseph Gilgun était formidable dans les troisièmes et quatrième saisons, malgré des intrigues qui l'étaient beaucoup moins. Il portait le truc sur les épaules de son double personnage drôle et attachant. Mais pas suffisamment pour que j'ai la motivation nécessaire à continuer l'aventure jusqu'au bout de l'ultime cinquième saison. Mise à part une Abbey intrigante mais sous-utilisée, plus grand chose ne m'intéressait chez les potes de Rudy et l'ajout d'Alex à la distribution principale n'augurait rien de bon. J'ai donc lâché l'affaire après un season premiere dont je ne garde aucun véritable souvenir. 

Rechute possible ? Après tout, il ne reste qu'une poignée d'épisodes pour avoir vu l'intégrale de la série. Mon côté complétiste pourrait un jour me pousser à voir si la conclusion est satisfaisante. J'en doute. Sinon, vous savez si Gilgun joue dans autre chose ?


Orphan Black / La rupture : S02E05

Pourquoi ? À vrai dire, c'est trop frais pour parler de rupture. Je dirais plutôt que l'on avait besoin de prendre un peu de distance, de respirer un peu. La formidable surprise qu'était la première saison, je ne l'ai pas oublié. Mais la flamme s'est un peu éteinte avec une deuxième saison peinant franchement à renouveler mon intérêt. Bien sûr, c'est toujours chouette de voir Tatiana Maslany incarner chaque clone (en particulier Allison et sa comédie musicale) mais la formule se renouvelle peu ou alors de manière un peu tirée par les cheveux : toute l'histoire du culte religieux et des origines de Rachel m'a gonflé pour le moment. Et la narration fragmentée a mise à mal la tension habituelle. Je m'ennuie devant Orphan Black et c'est pourquoi je suis allé voir ailleurs...

Rechute possible ? Carrément. Tatiana, fais-moi confiance, je te donnerais une nouvelle chance. Cinq épisodes pour voir si, toi et moi, c'est pour toujours. 


Suburgatory / La rupture : S01E03

Pourquoi ? En manque de comédie et juste avant de me laisser tenter par Mom, j'avais voulu voir si Suburgatory avait du charme. Son pilote plein d'énergie et d'acteurs que j'aimais bien (Jeremy Sisto, Alan Tudyk, Cheryl Hines et, tiens, encore Chris Parnell) m'avait fait de l'effet. Mais dès le deuxième épisode, j'ai eu peur : peur d'une histoire trop classique, vue mille fois auparavant, que ce soit pour la partie familiale ou pour la partie lycée. Et peur d'une Jane Levy qui avait déjà le pouvoir de m'agacer. Il est rare qu'une comédie de ABC ne m'intéresse très longtemps. Et puis la chaîne a annulé la série au moment où je commençais déjà à l'oublier. 

Rechute possible ? À vous de me dire. J'ai loupé quelque chose en m'arrêtant aussi tôt ? J'aurais loupé quelque chose en abandonnant Cougar Town au troisième épisode mais je n'aurais rien loupé en stoppant Modern Family au même moment. Donc j'attends vos avis. 


Undateable / La rupture : S01E02

Pourquoi ? FX venait d'annuler Enlisted et je suis alors tombé sur une interview de Bill Lawrence qui vendait vachement bien son nouveau projet de sitcom multi-caméra : Undateable. Avec Chris D'Elia dans le rôle principal et une histoire tournant autour d'une bande de "bro" à la recherche de la fille idéal, j'aurais dû me méfier. Mais Bill Lawrence a toute ma sympathie et il expliquant à Alan Sepinwall à quel point la télévision avait besoin de ce genre de sitcom à l'ancienne, surtout avec un cast s'en donnant autant à coeur joie. Et Sepinwall lui-même disait que le truc avait du charme. Pourtant, après m'être enfilé les deux premiers épisodes (diffusés le même soir par NBC qui ne croit pas du tout au projet), j'ai bien dû me rendre à l'évidence : c'était vraiment nul. On peut y apercevoir une sorte d'ode à l'amitié et au passage à l'âge adulte mais mon Dieu, ce que c'était maladroit, lourdingue et sans intérêt. Que le casting s'en donne à coeur joie, je veux bien y croire, mais il n'y aucun personnages, aucun dialogue convaincant, aucune blague qui fait mouche. Bill, tu vieillis mon ami...

Rechute possible ? Non. Et NBC devrait annuler ça très rapidement. 


Voilà pour ce nouveau tour d'horizon. Si vous voulez me convaincre de mes erreurs, je vous en prie.

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