DylanesqueTV S07E06

Tiens, et si je vous donnais des nouvelles ? Il est chargé ce mois de février mais bientôt, j'aurais plein de temps libre, suffisamment pour exploiter au mieux les dernières heures de ce blog. Souvenez-vous de l'époque où je pouvais me permettre d'hiberner en hiver et de m'avaler des heures de séries pour ensuite pondre des pages de critiques écrite à la va-vite ! Cette hiver passé avec Scrubs ou celui qui m'a permis de finalement visionner Les Sopranos. Si tout ça est de l'histoire ancienne, ça ne m'empêche pas d'être à jour dans les séries que je suis actuellement. Alors, rapidement parce qu'ensuite je pars une semaine à la montagne, laissez-moi vous donner quelques nouvelles... 


Better Call Saul S01E03 Nacho

Putain, je m'attendais pas à ce que ce soit aussi bien ! Saul a beau être l'un de mes personnages favoris de Breaking Bad et la team Gilligan a beau être à nouveaux aux manettes, j'avais quelques inquiétudes. J'ai vu suffisamment de prequel sans intérêt et de fausses bonnes idées à la télé pour ne pas être trop optimiste. Qu'allait bien pouvoir nous raconter de nouveau sur l'avocat ? Combien de jolis plans du Nouveau-Mexique avons-nous besoin de voir dans notre vie ? Est-ce que Bob Odenkirk est capable de cabotiner aussi bien lorsqu'il est au centre du récit ? Et surtout, quel serait le ton de la série ? J'étais prêt à me résigner à un bon petit formula show amusant pour assouvir ma nostalgie de la série-mère. Dès le pilote, je me suis rendu compte que Better Call Saul visait plus haut que prévu. Avec une scène d'ouverture somptueuse qui parvient à dramatiser le personnage de manière très efficace, on réalise que la série sera feuilletonnante avec des enjeux sur le long terme. Pour ne pas que la descente aux enfers de Saul ne soit trop similaire à celle de Walter White, on peut compter sur Odenkirk qui livre une putain de performance et fait passer la pilule du déjà-vu. Qui se plaindra d'avoir déjà-vu une réalisation aussi impeccable ou d'avoir entendu une telle bande-son ? Qui regrettera de revoir Mike grommeler, surtout quand sa présence est aussi bien justifié que dans ce troisième épisode où le récit s'emballe ? Je ne sais pas si c'est la nostalgie qui parle et si je suis bien objectif mais franchement, je ne m'attendais pas à aimer autant. J'ai même grincé des dents en revoyant Tuco et finalement, voilà encore une idée bancale qui se transforme en carburant à créativité pour les scénaristes. On a affaire à des gens qui comprennent le symbolisme et la continuité et qui savent bien le doser. Et bien sûr, c'est très drôle. Bon, il est encore trop tôt pour dire que Better Call Saul est le meilleur spin-off depuis Frasier mais avec trois épisodes aussi maîtrisés, on peut dire que c'est bien parti. 


Homeland [Saison 4]

Je disais plus haut que je n'avais plus le temps de binge-watcher quoi que ce soit. C'est pourtant ce que j'ai fait avec la quatrième saison d'Homeland. Rien ne me motivait à la regarder au moment de sa diffusion à l'automne dernier : j'en avait franchement marre de Carrie Matheson et malgré la promesse d'un vrai changement, je ne faisais absolument pas confiance aux scénaristes. Surtout après avoir lu quelque part qu'une hallucination nous ramenait Brody d'entre les morts l'espace d'une scène atroce. Et puis lors d'un moment d'ennui, j'ai craqué et je le regrette pas tant que ça. Après des débuts un peu laborieux qui essayent lentement de changer le décor et les enjeux, le séjour à Islamabad s'avère un très bon divertissement. Autour d'une Carrie toujours écrite de manière aussi lunatique (mais qui a la chance d'avoir une Claire Danes qui fait le job), une galerie de nouveaux personnages joliment développés nous font rentrer dans un récit plein de rebondissements et de tensions. Lorgnant du côté spectaculaire d'un 24, la série nous rappelle qu'elle est passionnante quand elle suit des espions et s'intéresse à la géopolitique. Une prise d'otage à l'ambassade américaine est même l'occasion d'un mini-film d'action aussi peu probable qu'il est excitant à regarder. Bien sûr, l'aspect romantique est toujours aussi navrant et c'est bien séparément que Carrie et Quinn sont les plus avenants. Tout ça se regarde comme un bon vieil épisode d'Alias, avec un bon gros budget, des cliffanghers qui font frissonner bêtement et un Saul toujours aussi barbu. Dommage que ça se termine sur un road-trip familial sans intérêt. Je regarderais tout de même la suite de la même façon : sans avoir aucune autre attente que devant un téléfilm d'action de bonne qualité interprété par de bons acteurs. 


It's Always Sunny In Philadelphia S10E06 The Gang Misses The Boat 

Il suffira d'un bateau manqué pour la série soit à deux doigt de s'arrêter. Et bien oui, quand Dennis annonce son départ, que Dee et Charlie sont libre d'exprimer leur créativité tandis que Mac peut enfin explorer sa sexualité, je me suis dit "ça y est, c'est la fin et voilà un happy end que je n'avais pas vu venir". Bon, au bout d'une seconde, j'ai réalisé qu'il restait encore au moins deux saisons et que l'épisode allait forcément se terminer sur un status quo retrouvé. Entre-temps, c'est rafraîchissant d'explorer les possibilités de personnages libérés de l'influence néfaste des autres, réalisant peu à peu que l'esprit de groupe a complètement ruiné leurs ambitions personnelles. Sauf que rapidement, puisqu'il s'agit d'addicts aux mauvaises décisions collectives, un manque se fait sentir. Dee et Charlie le découvrent après avoir démontré leur liberté de manière trop embarrassante l'un envers l'autre (je me suis presque mis à rêver d'un nouveau couple mais ce n'est pas la bonne série pour ça il faut croire). Mac réalise qu'être refoulé est plus facile que de faire semblant. Dennis apprend qu'il est un psychopathe beaucoup plus raisonnable quand il peut dominer ses amis. Et Frank a bien du mal à recréer la magie des premières saisons en recyclant les vieilles intrigues de la série avec un nouveau gang. Encore un épisode qui redouble d'inventivité, de répliques cultes, de moments absurdes ("the man-cheetah!") et de clin d'oeils à l'historique du show. Cette dixième saison est pour l'instant un sans-fautes, car il y a aussi eu l'excellent plan séquence de "Charlie Work" et la farce très drôle de "The Gang Spies Like U.S.". Les types savent faire durer la magie tout en explorant avec créativité ce à quoi pourrait ressembler une fin. Mon pronostic n'a pas changé à ce sujet : tout le monde va mourir d'une mort atroce, ça me semble inévitable. Et tant mieux ! N'empêche... Dee et Charlie étaient adorables.


Justified S06E05 Sounding

Sam Elliott et Garret Dillahunt, c'est quand même autre chose que Michael Rapaport, hein ? Pour l'instant, l'intrigue de cette saison est classique au possible : le gentil (Raylan) essaye d'attraper le méchant (Boyd) en utilisant la copine du méchant (Ava) dont il semble aussi s'être amouraché. Pour compliquer les choses, le méchant veut s'attaquer à d'autres méchants encore plus méchants (la team d'Avery Markham) pour avoir encore plus d'argent. On sait depuis longtemps que Justified est plus à l'aise avec de petits contes western bien ficelés plutôt qu'avec de longs arcs vaguement complexes (bien que la deuxième saison ait réussi à mixer les deux et que la quatrième ne manquait pas de panache). Même si elle n'a pas grand chose à raconter, cette ultime ligne droite parvient quand même à susciter son intérêt car elle ne manque pas d'humour et dresse quelques jolis portraits. Moustache ou pas, Sam Elliott est franchement terrifiant et Mary Steenburgen presque autant. Revoir Patton Oswalt est un plaisir et le Boyd excité comme un gamin à la recherche de ses explosifs m'est fort sympathique. Et après une saison qui n'était pas tendre avec elle, Ava est au centre du récit. Certes, elle joue toujours les demoiselles en détresse et je ne sais franchement pas quoi penser de ce baiser, mais Joelle Carter ne s'en sort pas trop mal malgré toutes les limites de son jeu. Mon admiration pour le cast et pour des personnages bien plaisants permet donc de compenser une saison qui n'apporte rien de neuf si ce n'est un dénouement plutôt chouette à regarder et quelques beaux moments de tensions. Vivement que ça pète !


Parks & Recreation S07E11 Two Funerals

Ça y est, je crois qu'on peut le dire : cette ultime saison est un sans-fautes ! Elle accumule tout ce qu'une bonne dernière ligne droite doit accumuler selon moi : nostalgie, inventivité et un récit qui a sa propre existence et n'est pas seulement un moyen de tout boucler. Comme l'a prouvé le coloré "Johnny Karate", on n'a peur de rien pour nous en mettre plein la vue et dire au revoir aux personnages avec un regain d'humanité que la série avait un chouïlla perdu à force de caricature paresseuse. C'est une belle récompense, un gâteau avec plein de cerises dessus (Bill Murray putain !) qui fait tout autant rire (Ron est en grande forme jusqu'au bout) que pleurer (Donna et Jerry, plus émouvants que prévu). Même les personnages que j'ai toujours le moins aimé remontent à fond dans mon estime, qu'il s'agisse d'une April moins relou ou d'un Tom plus attendrissant (et, il faut le dire, moins présent). Le défilé habituel des habitants de Pawnee a une saveur particulière alors qu'on approche de la fin et c'est si bien dosé que, d'ici la dernière minute, je crois que le moins figurant de la série aura refait une apparition justifiée. Il ne reste plus maintenant qu'à boucler la boucle tout en ouvrant la boucle, autre procédé que tout bon series finale se doit d'accomplir. Je tâcherais de prendre le temps d'un bel hommage dès que possible parce que, mine de rien, on a fait de la route ensemble Leslie Knope et moi. Croyez-moi : vu comment j'étais ému en voyant les dernières photos de Mad Men, je vais chialer comme un bébé.


Saturday Night Live 40 

Tout a été dit je crois sur ce Sunday Night Semi-Live. Toutes les qualités et les défauts de l'émission exacerbés dans un show à la fois beaucoup trop long et beaucoup trop court. On a pu s'y réjouir du retour de Bill Murray et être profondément déçu par le pétard mouillé qu'était celui tant attendu d'Eddie Murphy. Le tour d'horizon des chansons historiques du show fut aussi jouissif que l'énième épisode des Californiens fut naze en touts points. Le formidable trio féminin du Weekend Update a rendu bien ridicule ce pauvre Chevy Chase et ses héritiers (Norm McDonald, j'attendais mieux de toi). Certains cabotinaient mollement (David Spade, Wayne's World) tandis que d'autres jouaient mieux le jeu que prévu (Adam Sandler qui s'amuse bien avec Andy Samberg) et les montages étaient franchement corrects. Et le vrai hommage à Tracey Morgan était aussi touchant que le faux hommage à Jon Lovitz était un bon running-gag. J'aurais aimé moins de révérence à Lorne Michaels, un public un peu plus vivant et des guest-star (excepté Larry David) prenant moins de place pour en laisser plus aux vétérans mais que voulez-vous... depuis 40 ans, avec SNL, on est jamais content. De toute façon, il manque toujours Belushi et Hartman alors forcément, le potentiel comique était limité. Maintenant, si Kanye West pouvait arrêter de s'incruster partout, ça m'arrangerait. 


En vrac / Sinon, je me marre toujours autant devant Broad City surtout depuis que j'ai fait la connaissance de Val, l'alter-ego années folle d'Abbi. L'équipe de Cougar Town fait dans le classique pour une dernière ligne droite sympathique avec une Courtney Cox vraiment adorable. Je me suis à regarder la deuxième saison de Broadchurch comme on regarde une bonne saga de l'été et, bien que je n'arrive pas à m'enfiler plus d'un épisode toutes les deux semaines, c'est un divertissement de bonne facture, pathos à souhait. Tandis que New Girl continue de m'ennuyer plus que jamais, Brooklyn 99 parvient encore à livrer de bons épisodes, surtout quand ils s'intéressent à Andre Braugher. Le rire est garanti devant Portlandia, Workaholics et Mom. De son côté, Shameless tourne un peu en rond (avait-on besoin de revoir Jimmy/Steve surtout depuis qu'il est aussi odieux ?) mais parvient à me tirer de belles larmes au sujet de Ian/Mickey. Quand à Togetherness, elle s'impose peu à peu comme une chronique attachante et juste, qui explore sans aucun tabous la médiocrité d'un couple qui se défait et d'un couple qui se fait, tout en nous parlant avec humour d'amitié. Et sinon, elle revient quand The Good Wife ? J'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne l'ai pas vu. 

En tout cas, nous, on se revoit très bientôt pour dire au revoir à Pawnee !

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