Parks & Recreation [2009-2015]

Avant de dire adieu à notre chère série, je vais faire la même chose qu'à l'époque où il fallait dire adieu à une autre chère série. Sauf que là, j'ai moins de temps et ce sera juste histoire de rappeler à notre mémoire les heures de gloire vécues à Pawnee. Et sauf qu'il s'agit pas de faire un classement dans un ordre particulier, seulement celui chronologique des épisodes qui m'ont le plus marqués durant ces sept années.

S02E01 Pawnee Zoo / Je n'ai pas revu la première saison depuis sa diffusion. À l'époque, j'étais comme tout le monde : vraiment déçu. Ce qui devait être un spin-off de The Office était devenu une série à part entière mais ressemblait finalement à une pâle copie de The Office avec une Leslie Knope en version féminine de Michael Scott, entourée de personnages pas très bien définis. Mais comme avec The Office, c'est dès le season premiere de la seconde saison que les scénaristes trouvent leur ton. "Pawnee Zoo" est la première plongée convaincante dans le petit monde de Pawnee et la preuve qu'on pouvait mêler du politique, du tendre et du rigolo avec originalité. Et oui, c'est en la voyant chanter du Lady Gaga que je suis tombé sous le charme de Leslie Knope !


S02E04 Practice Date / Tout coïncidait à merveille alors que je tombais peu à peu amoureux de la série : je venais tout juste de découvrir Louis C.K. au moment où il venait jouer le rôle de Dave, un attachant prétendant au titre de petit ami de Leslie. C'est aussi avec cet épisode que nous rencontrons Perd Hapley et le légendaire Duke Silver pour la première fois !

S02E08 Ron & Tammy / Le début d'une longue saga qui ne s’essoufflera (presque) jamais : la relation tumultueuse entre Ron et son ex-femme Tammy, incarnée par la véritable femme de Nick Offerman, Megan Mullaly. Et cette entrée en matière était si drôle qu'elle m'a fait déclarer à l'époque que Parks & Rec était devenu ma comédie favorite de NBC, devant The Office et l'autre petite nouvelle, Community. C'est aussi à partir de là que les rôles secondaires comme Jerry et Donna prennent du galon et qu'Andy commence à travailler comme cireur de pompes, n'étant plus seulement un personnage marginal tentant de reconquérir Ann Perkins. Un bel équilibre est en place donc. 

S02E09 The Camel / Le renouvellement d'une fresque murale à la mairie de Pawnee est l'occasion pour chaque personnage de proposer sa vision artistique dans un épisode où les vertus du travail collectif font leurs preuves. C'est souvent dans cette configuration que la série nous offrira ses meilleurs épisodes, ce qui ne l'empêche pas de garder un peu de place pour une intrigue secondaire où Ron apprécie plus que de raison les cirages de pompes d'Andy. Mention spéciale pour Tom et son amour des formes...

S02E16 Galentine's Day / Vous vous souvenez que Justin Theroux fut le petit ami de Leslie Knope ? En tout cas, ce premier épisode de Saint Valentin réussit à affirmer la créativité de la série, qui réussit à s'approprier n'importe quel passage obligé de sitcom avec panache. Si on relit ma critique de l'époque, je semble un peu déçu mais j'ai depuis tellement revu cet épisode que j'ai revu mon jugement : c'est un classique, point barre. ne serait-ce que pour la réapparition de Duke Silver, le concert de Mouse Rat et les cadeaux de Leslie, héroïne féministe plus progressiste que ne le sera jamais Britta Perry !


S02E22 Telethon / Encore aujourd'hui, "Telethon" figure dans mon panthéon des épisodes de Parks & Rec. C'est là que j'ai su une bonne fois pour toutes que je voulais rester à Pawnee pendant encore de longues années et que cette excellente deuxième saison n'était pas qu'une réussite éphémère. Il réunit tout ce que j'aime : un huis-clos, une nuit blanche, une intrigue où chaque personnage vient aider Leslie à accomplir son plan et un défilé d'habitants de Pawnee plus loufoque les uns que les autres. Et ce moment inoubliable où Leslie comble l'antenne en récitant son passage préféré de Friends. 

S02E23-24 The Master Plan/Freddy Spaghetti / Bien qu'on était loin de se douter que les deux personnages aller s'installer pour la durée, l'arrivée d'Adam Scott et de Rob Lowe fut dès le début une excellente surprise. Un excellent moyen en tout cas d'apporter du sang neuf à la fin d'une saison se terminant en apothéose avec une belle ouverture. On était d'ailleurs incapable d'imaginer qu'elle allait durer cinq ans de plus tant chaque season finale était un potentiel adieu à l'époque. "Freddy Spaghetti" fut aussi excitant et rafraîchissant qu'avait pu l'être la Michael Scott Paper Company pour The Office et la promesse d'une suite de qualité. En relisant ma chronique datant de 2010, vous découvrirez sans surprise que je faisais plein de fautes d'orthographes et avec surprise qu'Andy était alors mon personnage préféré. Le départ de Mark, lui, ne m'avais pas attristé plus que ça. Allez, quand même une petite pensée pour toi Brendanawicz !

S03E02 Flu Season / Une épidémie de grippe suffit à nous donner l'un des meilleurs épisodes de la série, lançant un tas d'intrigues capitales pour la suite : l'admiration mutuelle qui naît entre Ben et Leslie, l'évolution d'April vers un personnage moins caricatural ou Ron qui découvre peu à peu l'amitié. Et même pour les détracteurs de Chris, il sera dur de renier la drôlerie de Chris : "Stop. Pooping". 


S03E03 Time Capsule / Dans ma critique de l'époque, voilà quelques exemples de choses qui m'ont plus dans cet épisode et qui sont valables pour l'ensemble de la série : les différentes combinaisons de personnages, le travail de continuité sur l'univers de Pawnee, le microcosme de l'Amérique et l'excellente utilisation de la pop-culture (ici, Twilight). "Time Capsule" fut un peu oublié des best of de Parks & Rec alors je tenais à réparer cette erreur !

S03E04 Ron & Tammy: Part Two / L'épisode qui donne tort au lieu commun "les suites sont toujours moins bonnes". Le retour de Tammy donne lieu à un festival Nick Offerman qui donne de nouvelles couleurs à son personnage en totale roue libre. Tandis que mon ship pour Ben et Leslie était à l'époque grandissant, le duo April/Chris s'avère plutôt gagnant et Bert Macklin s'impose comme personnage incontournable. On vit clairement l'âge d'or de la série avec un début de saison sans fautes et dont chaque épisode est devenu une mine d'or de répliques cultes à collectionner. 

S03E07 Harvest Festival / Si cette première moitié de saison est aussi réussie et maîtrisée, c'est qu'il ne faut pas oublier un truc : ces sept épisode furent tournés à la suite en prévision de la grossesse d'Amy Poehler. L'Harvest Festival est donc presque un season finale (et aurait très bien pu être la fin de la série vu les audiences de l'époque). Il permet donc de conclure en beauté les arcs en cours tout en lançant de nouvelles idées dont les scénaristes ne semblent jamais être à cours. Et puis tout épisode consacré à Lil'Sebastian mérite une place dans cette liste !

S03E09 Andy and April's Fancy Party / "Fancy Party" est un épisode qui réchauffe le coeur et vous colle un sourire pendant vingt minutes non-stop (Dylanesque, 2011). Encore une déclaration qui s'applique à beaucoup d'autres épisodes mais celui-ci, où Andy et April se marient sans prévenir, fut particulièrement remarquable. Notamment par son traitement couillu d'une relation qui avait débuté comme un will they-won't they quasi parodique et qui s'avère être une romance aussi unique que solide. Si je commençais déjà à l'époque à questionner l'intérêt d'Ann Perkins en dehors de son amitié avec Lesie, Jean-Ralphio m'amusait encore et Mouse Rat était mon groupe favori. Je n'entendrais plus jamais "April Come She Will" sans repenser à ce mariage avec émotion. 


S03E10 Soulmates / "Les différents ingrédients de la série se mélangent à la perfection pour nous offir du rire et de l'émotion dans un chaleureux épisode." Ce que je pouvais être dithyrambique à l'époque... et je le regrette pas ! Encore une preuve que la troisième saison est la meilleure avec le duo Leslie et Ben à son meilleur, de nouvelles combinaisons de personnages (Ron versus Chris) et un Tom qui sait encore surprendre. 

S03E13 The Fight / À chaque fois qu'on commençait à trop désespérer de voir Ann Perkins ne pas servir à grand chose, la série savait nous justifier son existence avec un épisode de cette trempe. Ecrit par Amy Poehler, celui-ci est un classique, une très belle étude d'une des plus belle histoire d'amitié à la télé. C'est également dans "The Fight" que l'on trouve la fameuse scène de beuverie général menée par Burt Macklin et Janet Snakehole, avec un Ron guilleret au possible et un Ben complètement qui se lâche enfin. Et c'était aussi l'époque où Jean-Ralphio me faisait encore beaucoup rire. Culte. 

S03E16 Lil Sebastian / On croyait que "Harvest Festival" était une apothéose, un aboutissement en soi. C'était sans savoir que la série nous réservait son meilleur season finale et l'un de mes meilleurs souvenirs : les funérailles de Lil'Sebastian. Il y avait tout de réuni sans que ce soit ni trop forcé ni trop chargé (ce qui arrivera plus régulièrement par la suite) : Tammy, Duke Silver, Mouse Rat, Jean-Ralphio, Pawnee à son plus loufoque et une belle récompense pour les shippers Ben-Leslie. Et avec la promesse d'un nouvel arc politique pour Leslie, c'est presque la fin d'une époque et le début d'une nouvelle. 


S04E01 I'm Leslie Knope / "I'm Ron Swanson and you're Leslie f***ing Knope." C'est avec la sagesse habituelle de Ron que débute cette quatrième saison où souffle d'emblée un vent de changement. Michael Schur et son équipe étaient fort à ce petit jeu : nous faire croire que tout évoluait en permanence pour mieux retomber systématiquement dans le status quo. C'est même ce qui ira à bout de ma patience plus tard mais, à l'époque, c'était juste excitant. Voir Ron en ermite dans la forêt, Tom se lancer dans un nouveau business et surtout, Leslie se lancer dans une campagne électorale encore pleine de promesses qui débute par un inoubliable discours. 

S04E03 Born & Raised / Encore un épisode qui apparaît peu dans les anthologies mais que je considérais à l'époque comme l'un des meilleurs de la série ! Même si je me suis un peu calmé depuis, je dois reconnaître qu'il a tout pour plaire et exploite à merveille l'univers de Pawnee (souvent au plus drôle quand la communauté s'emballe au sujet de presque rien). Il peut presque servir d'appât pour faire découvrir la série à un ami. Voilà ce que j'en disais en 2011, plein de naïveté et de candeur : "C'est parce que je veux découvrir tout cette univers et comment l'équipe de Leslie va intéragir avec eux que j'ai hâte chaque semaine de voir un nouvel épisode et que j'aime autant chaque épisode, chaque semaine. Et que je veux voir la série continuer pendant encore dix saisons." Sept saisons, c'est déjà pas mal finalement... 

S04E06 End of the World / La fin du monde à Pawnee, c'est une belle occasion d'observer ses habitants dans les situations les plus amusantes. Et de voir nos personnages favoris se confronter à leur propre mortalité et à leurs plus grandes frustrations. Comme d'habitude, c'est le duo Leslie/Ron qui emporte la palme de l'émotion mais, avec leur road-trip adorable, Andy et April ne sont pas loin derrière. Un épisode qui n'hésite pas à nous prendre par les bons sentiments parce que c'était aussi ça la force de Parks & Rec, à l'image de son héroïne : les bonnes intentions, la pureté des émotions et l'union des différences comme remède contre tous les problèmes. Ça semble simpliste dit comme ça, mais c'est devenu tellement rare une oeuvre sans cynisme qu'il fallait bien ça pour nous réchauffer systématiquement le coeur. 

S04E09 The Trial of Leslie Knope / C'est marrant car on garde une mauvaise image de la quatrième saison, celle où la série a perdu son équilibre. Mais on oublie que, malgré une deuxième partie très inégale et quelques maladresses dès le début, on y retrouve une belle poignée d'épisodes franchement réussis. Comme celui-ci où, une nouvelle fois, l'union fait la force. Et c'est réjouissant car à force de trop séparer les personnages dans le format habituel du trio d'intrigues, les scénaristes oublient parfois que c'est tous ensemble qu'ils nous font le plus rire. Ce procès est également l'occasion de faire avancer le couple Ben et Leslie qui stagnait depuis un moment et de faire le point sur les enjeux d'une campagne électorale qui semblait toujours être une excellente idée. 


S04E10 Citizen Knope / "Giving Christmas gifts is like a sport to me - finding or making the perfect something. It’s also like a sport to me because I always win. This year, though, my friends won. In fact, I got my ass handed to me." Quoi de mieux qu'un épisode de Noël pour que ressorte toute l'humanité de la série ? Si le travail d'employés municipaux est l'occasion d'avoir une joyeuse satire de l'Amérique et de la bureaucratie, Parks & Rec propose avant tout une ode à l'amitié. Et c'est sa principale différence avec The Office et pas mal d'autres comédies de la même période : ses personnages s'aiment beaucoup, malgré tout. Sans jamais que ce soit mielleux. La scène finale de "Citizen Knope" est l'exemple parfait de cette volonté à ne jamais céder au cynisme. 

S04E11 The Comeback Kid / Quand débute 2012, j'ai toujours l'intention de voter Leslie Knope et cette histoire de campagne électorale m'enthousiasme toujours beaucoup. Je m'amuse même à faire des rapprochements entre l'ambition nouvelle de Parks & Rec et celle de The West Wing. Et pour cause : les scénaristes n'ont pas encore trop vacillé sous la pression d'un tel arc narratif et c'est encore une intrigue pleine de fraîcheur et de promesses comme le prouve cet épisode très drôle où, une nouvelle fois, l'union fait la force. L'ascension de ce podium sur une patinoire est un moment de bravoure qui reste l'un de mes plus gros fous rires, resté mémorable grâce à ce morceau qui passe en boucle. J'étais loin de me douter que ce lancement de campagne maladroit était annonciateur d'une campagne maladroite. À noter aussi qu'on assiste à la naissance d'une belle relation dans cet épisode : Ben et les calzones. Certains y verront aussi le moment où le personnage perd de son intérêt alors que de mon côté, je n'ai jamais eu de souci avec Adam Scott. 

S04E19 Live Ammo / Avec "Live Ammo", le parallèle avec The West Wing est revendiqué mais il est un peu tard. Car le traitement de la campagne électorale est une belle déception : un adversaire volontairement incompétent face à notre Leslie, des enjeux bien trop ambitieux par rapport à une ville à taille humaine comme Pawnee, une satire politique pas très fine et, finalement, pas mal d'ennui. Surtout qu'à côté de ça, la deuxième moitié de saison enchaîne les maladresses : le couple Tom/Ann qui n'apportent rien ni à l'un ni à l'autre, Andy est en roue libre, Chris n'est plus vraiment humain et même Ron est devenu plus caricatural que véritablement drôle. Reste donc cet épisode qui ravit le fan de Sorkin, avec la présence d'un Bradley Whitford qui aurait pu être mieux exploité mais qu'il est tout de même cool de voir face à Amy Poehler. Cette dernière écrira d'ailleurs le débat qui aura lieu dans l'épisode suivant mais qui ne m'intéressera pas plus qu'une fin de saison trop prévisible. 

S05E08 Ron & Diane / Personne ne viendra me contredire : la cinquième saison est la plus faible de la série. Ce n'était pas pour autant un échec : la routine qui s'installe, c'est un peu normal et si on peut reprocher aux scénaristes un peu de parasse, on peut aussi continuer à être diverti par Pawnee et son univers, devenu aussi confortable que celui de Springfield. Ce n'est pas parce que la formule est bien huilée que la formule est mauvaise, elle est juste un peu moins excitante. Le conseil municipal permet une sorte de formula show plutôt efficace et le status quo général est plus redondant que vraiment médiocre. Si on avait sûrement pas besoin de passer autant de temps avec un antagoniste aussi idiot que le conseiller Jamm, cette saison regorge de petites fulgurances et d'épisodes qui sont, avec le recul, foncièrement sympathiques. Ce "Ron & Diane" par exemple, qui permet d'ouvrir un nouveau chapitre dans la vie de notre ami Swanson et de s'intéresser de plus près à la charmante petite famille de ce pauvre Jerry/Garry/Larry. J'aurais aussi pu choisir "Women In Garbage" centré sur la jolie relation Leslie/April, "Article Two" ou "Jerry's Retirement", de charmants épisodes qui se revoient très bien sans pour autant marquer la mémoire collectif parce qu'à l'époque, on était tous devenu un peu blasé vis-à-vis de Parks & Rec. 


S05E14 Leslie And Ben / Et dans la catégorie "bon moment de la moyenne cinquième saison", le mariage de Leslie et Ben est plutôt un régal. Ce n'est pas dans la romance que les scénaristes furent les plus inspirés tout au long de la série mais ce couple tient franchement la route et, très important, n'a jamais canalisé ou affadit le personnage de Leslie. Voilà de nouveau une hymne à l'amitié où beaucoup de têtes connus de Pawnee sont de la fête et si on relit ma critique de l'époque, ce mariage m'a même donné de quoi défendre la série face à la vague de bashing plus ou moins justifiée selon les épisodes. 

S06E01-02 London / Partir à Londres alors que la série avait besoin de se recentrer sur l'essentiel, c'était risqué. Au final, malgré quelques errances scénaristiques du côté d'Andy et April (ceux ont le plus souffert de la routine s'installant au fil du temps), ce voyage est un très bon moment. En particulier quand il se concentre sur l'ambition de Leslie et la paternité de Ron. C'est l'ouverture d'une sixième saison qui ne va pas révolutionner l'eau chaude mais être une transition très honorable et pleines de trouvailles vers une fin annoncée. 

S06E13 Ann and Chris / Bien qu'il arrive tardivement au vu de l'inutilité chronique du duo, le départ d'Ann et Chris est joliment géré et rempli d'émotions. C'est un peu un moment "début de la fin" qui nous fait réaliser le poids des années et nous remplit de nostalgie, bien avant une septième saison qui enfoncera le clou. L'occasion aussi de boucler la boucle du pilote avec un retour devant le fameux "trou" qui est à l'origine du récit et de la belle amitié entre Leslie et Ann. La scène finale réunit les "survivants" (la série aura finalement souffert de peu de changements de casting) et une caméra non documentaire (qu'on avait complètement oublié), tous tournés vers une voiture qui quitte Pawnee, tous tournés vers la dernière ligne droite. 


S06E17 Galentine's Day / Et cette dernière ligne droite est franchement excitante. La deuxième partie de saison est ce que le show a produit de plus maîtrisé depuis très longtemps et le départ de Chris et Ann a permis de mettre en avant Jerry et Donna, qui méritaient bien ça et se révèlent tout à fait dignes de leur promotion. Préparer un bon gros festival à Pawnee est un arc narratif que l'on a déjà vu et revu, mais les scénaristes parviennent à rendre ça frais et l'on retrouve un vrai plaisir à déambuler dans la ville, surtout depuis qu'on sait qu'on devra bientôt la quitter. Même le recyclage du Galentine's Day est bien exécuté et ce sera également le cas de "Flu Season 2". 

S06E21-22 Moving Up / Allez, je m'auto-cite pour résumer cette sixième saison, se concluant par un double épisode très inventif et surprenant : "La dernière partie de saison prend bien le temps de dessiner une ultime trajectoire intéressante pour tout le monde, que ce soit un nouveau travail pour Leslie, une vie de famille pour Ron ou un investissement enfin gratifiant pour Tom. En mêlant ces storylines bien définies avec un arc permettant à chaque citoyen de Pawnee de venir faire un coucou et à quelques guest-star rares d'apparaître (du leader de Wilco à l'excellent Bo Burnham), Parks & Rec a trouvé la formule idéale pour ses vieux jours. Et parvient à exploiter une saison complète sans avoir trop d'épisodes "bouche-trous" comme ce fut le cas l'an dernier, sans avoir à revenir sans arrêt au status quo quand les personnages évoluent trop vite. Un bon équilibre donc, qui nous permet de retrouver un Pawnee à taille humaine et une Leslie aussi ambitieuse qu'attachante."

S07E04 Leslie & Ron / L'un des meilleurs épisodes de la série, tout simplement : "Comme son titre l'indique, c'est un pur hommage à la relation central de la série, à ce ying/yang sur lequel les scénaristes ont toujours su se reposer pour retrouver un peu d'équilibre. On peut toujours compter sur ces deux là pour les moments les plus drôles ou les plus émouvants de la série alors quand on les enferme malgré eux dans un huis-clos sensé les réconcilier, c'est l'occasion parfaite pour nous offrir un best-of Ron/Leslie, sans avoir recours à un clip-show. On revisite l'histoire de la série avec de sympathiques clins d’œils, on comble les trous entre 2014 et 2017 avec malice et on se rappelle à quel point on a pu aimer Parks & Rec quand elle était au top. Cet épisode était au top. Il m'a fait rire et même pleurer parce que c'est pas tous les jours qu'on voit Nick Offerman pleurer. Michael Schur nous a pondu un script merveilleux où ses deux acteurs se sont éclatés comme des gamins, avec sûrement l'émotion de la fin de tournage approchant en prime. On ressent tout ça et on se retrouve devant des potes, plus seulement des personnages vieillissants."


S07E10 The Johnny Karate Super Awesome Musical Explosion Show / "Cette ultime saison accumule tout ce qu'une bonne dernière ligne droite doit accumuler selon moi : nostalgie, inventivité et un récit qui a sa propre existence et n'est pas seulement un moyen de tout boucler. Comme l'a prouvé le coloré "Johnny Karate", on n'a peur de rien pour nous en mettre plein la vue et dire au revoir aux personnages avec un regain d'humanité que la série avait un chouïlla perdu à force de caricature paresseuse. C'est une belle récompense, un gâteau avec plein de cerises dessus qui fait tout autant rire que pleurer. Même les personnages que j'ai toujours le moins aimé remontent à fond dans mon estime, qu'il s'agisse d'une April moins relou ou d'un Tom plus attendrissant. Le défilé habituel des habitants de Pawnee a une saveur particulière alors qu'on approche de la fin et c'est si bien dosé que, d'ici la dernière minute, je crois que le moins figurant de la série aura refait une apparition justifiée. Il ne reste plus maintenant qu'à boucler la boucle tout en ouvrant la boucle, autre procédé que tout bon series finale se doit d'accomplir."

S07E12-13 One Last Ride / Et, comme prévu, ce final était celui que la série méritait : plein de nostalgie et d'inventivité, aussi prévisible que touchant. Si le concept des flash-forwards semble au départ quelque peu maladroit (malgré son clin d’œil au générique), il permet une structure cohérente où chaque personnage a le droit à son adieu en bonne et due forme. Certains étaient plus drôle que d'autres (Leslie et Ben que je voyais déjà la Maison Blanche mais qui est plus modeste et amusant), c'était parfois gentiment convenu (pourquoi donner une envie d'enfants à April tout à coup ?) mais souvent très émouvant (Ron sur son canoë reste la plus belle et apaisée image de cette conclusion).

En se tournant aussi bien sur le passé (le mignon retour de Chris et Ann) que le futur, "One Last Ride" est à l'image de la septième saison : une réussite qui offre une fin digne à une série qui avait un coeur gros comme ça. On sent l'amour que se porte l'équipe et il nous est transmis de plein fouet sans verser trop dans le larmoyant, avec juste la dose de scène poignantes dont on avait besoin (bien sûr, c'est celle que partagent Leslie et Ron sur leur banc qui m'a le plus ému). J'ai déjà suffisamment enfoncé de portes ouvertes dans cette rétrospective alors je n'en dirais pas plus si ce n'est que me voilà très satisfait de ce final. Pas triste, juste soulagé et heureux de voir Parks & Rec se terminer sur une aussi bonne note !


Parce que merde, c'est l'une des dernières séries dont je peux dire "j'en étais fan". Fan dans le sens où tu as dix-huit ans et tu traîne sur des forums pour te spoiler, suivre l'actualité du casting, écrire des fanfictions, tout ça. Fan comme j'ai pu l'être de The Office et des trois autres séries qui vont m'abandonner très bientôt, Cougar Town, Justified et surtout Mad Men. 

Aussi bien personnellement que devant mon écran, c'est la fin d'une époque et quitter Pawnee en est tout un symbole. Leslie Knope et ses camarades resteront pour longtemps dans mon coeur et je conseille la série à tous ceux qui en ont un.

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