DylanesqueTV S07E07

Je suis à un tournant là. Tout comme vous, celui du printemps. Et puis en plus, celui du chômage. Ne vous inquiétez pas, j'ai un tas de projets, le premier étant de prendre mon temps et de savourer le retour du beau temps. Le retour de Mad Men aussi, dont la dernière ligne droite sera à l'honneur sur le blog en avril. Je vous solliciterais d'ailleurs pour qu'on écrive tous ensemble une bonne grosse rétrospective (vous pouvez déjà lire la passionnante interview de Matthew Weiner par Sepinwall). En attendant, savourons des choses aussi bien que Better Call Saul et Kimmy Schmidt, pinaillons sur The Good Wife et Girls et surtout, remettons en question l'existence de Community. Les fans toujours valeureux, n'hésitez pas à venir défendre votre bifteck dans les commentaires. Dan Harmon, si tu veux qu'on aille boire un coup et célébrer ensemble notre chômage qui approche, tu sais où me trouver. 


Better Call Saul S01E08 Rico

Ce qui m'intéresse le plus pour l'instant, c'est voir Saul être un avocat et sa relation avec son frangin. Avec cet épisode, on m'a bien gâté. Cette histoire de fraude à l'hospice est le cadre idéal pour que la série ne s'éparpille pas trop (c'est rare d'avoir un épisode aussi concentré sur son sujet sans pour autant être ennuyeux ou prévisible) et pour questionner à nouveau l'éthique du futur Saul Goodman. Certes, l'enjeu manque un peu d'originalité : Jimmy qui breake bad et devient Saul, c'est une redite de Walt qui devient Heisenberg en plus léger. Mais l'univers instauré tout au long de la saison et la bonne volonté d'Odenkirk font que le plaisir est quand même là et qu'on se fout pas totalement de notre gueule.

Après, je suis tellement peu exigeant que je me serais contenté de voir l'avocat jouer au bingo avec des petits vieux pendant toute une saison ! L'évolution de sa carrière m'intéresse en tout cas plus que le passé pas très inventif de Mike. Jonathan Banks assurait grave dans l'épisode qui lui était consacré mais c'était écrit à la truelle. J'espère donc qu'on va pas le voir bosser auprès de Gus Fring de sitôt et qu'il va plutôt continuer à être l'imperturbable sidekick de Saul. Il y a suffisamment de bonnes idées en l'air et de relations à explorer pour avoir de quoi finir la saison sans aucun fan-service et sans trop de redite. Et avec un personnage aussi touchant que Chuck McGill, il y a aussi de quoi être ému. 


The Last Man On Earth S01E05 Dunk The Skunk 

J'avais adoré le pilote. Sa liberté, sa créativité, ses innombrables possibilités, sa photographie et un ton doux-amer très prometteur. Hélas, j'ai vite déchanté. Déjà, quand on nous introduit la dernière femme de la Terre, j'en ai voulu aux scénaristes de ne pas avoir les couilles de passer plus de temps avec la solitude de Phil. Comme Kristen Schaal m'est sympathique (à petites doses), j'ai attendu de voir comment ce duo allait fonctionner. Sauf que confronté à d'autres personnages, c'est une nature d'enfoiré qui ressort de Phil. Au vu de l'implication de Will Forte, ça peut être drôle à l'occasion mais personnellement, c'est pas du tout la direction que voulait que prenne la série. Parce que là, et en particulier avec une January Jones toujours aussi peu à l'aise dans un univers comique (souvenez vous de son terrible SNL), on tombe dans une comédie bien grasse et finalement assez classique (triangle amoureux, quiproquos, etc) alors qu'il y a moyen de faire tellement plus. Certes, les enjeux sont différent d'une sitcom traditionnel et faire de Phil un enfoiré sexiste est finalement assez réaliste, mais j'en ai déjà marre de voir ces situations se répéter. Moi j'avais envie qu'on me parle de solitude, de folie, de relations et même de voyage car la Terre est encore plus vaste quand elle est inoccupée. Au lieu de ça, on a une série sur un mec qui doit repeupler la planète et doit choisir entre une fille pas à son goût/relou et une fille magnifique/trop belle pour être vrai. C'est stupide et très paresseux. L'arrivée du deuxième dernier homme sur Terre me laisse dubitatif et peut-être qu'il vaudrait mieux que j'arrête car, malgré quelques sourires ici ou là, ce n'est clairement pas la série que je voulais voir et je suis très frustré. Tant pis, d'autres apprécieront. En tout cas, n'hésitez pas à voir au moins le pilote, il est vraiment réjouissant. 


Unbreakable Kimmy Schmidt [Saison 1]

Une excellente surprise ! Enfin pas tellement une surprise quand on voit le beau monde devant et derrière la caméra pour ce projet qui aurait sûrement jamais pu se développer aussi bien sur NBC et qui, heureusement, fut racheté par Netflix. Le binge-watching est une façon tout à fait viable de s'enfiler les aventures de Kimmy Schmidt surtout si on déprime un dimanche et qu'on veut retrouver le sourire immédiatement. Ellie Kemper avait rarement été utilisé à sa juste valeur dans The Office et elle se révèle tout à fait capable d'être une tête d'affiche convaincante et pleine d'énergie. Tandis que revoir Jane Krakowski dans un rôle proche du Maroney 2.0. est forcément un plaisir, Tituss Burgess est une belle révélation. Un peu comme Tracy Morgan (oui, les comparaisons à 30 Rock sont inévitables tant on sent la patte de Tina Fey partout), il a un timing comique bien à lui et il faut un certain temps pour s'y acclimater. Mais quand c'est le cas, il vole souvent la vedette à ses camarades. La série, elle, ne perd pas de temps à trouver son ton avec un pilote très réussi et une qualité plutôt homogène tout au long des treize épisodes suivants. Tina Fey fait du très bon Tina Fey : références pop-culture sous forme de one-liners à la pelle, guest-star de luxe à contre-emploi (Jon Hamm doit vraiment se trouver une comédie après Mad Men), satire du monde du spectacle, de l'Amérique moyenne et des nouvelles technologies (même si le robot était clairement relou). Bref, ça se regarde avec l'assurance de rire sans arrêt et de passer un excellent moment avec le générique imprimé dans le crâne pour toujours. 

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