Bilan Saison 2


Si la première saison m'avait convaincu seulement dans le dernier tiers, quand les choses ont commencés à se mêler intelligemment et que les personnages ont gagnés en profondeur, cette deuxième saison m'a passionné dès le premier épisode et (presque) jusqu'à la dernière minute. 

En s'émancipant de l'héritage trop lourd des Sopranos et de la Strike Team, les Sons of Anarchy ont pu développer leur univers avec un grand sens de la maîtrise, un développement bien pensé de quasiment tous les personnages et un sens du toutéliage remarquable. C'est simple, je n'avais pas vu autant de suspense devant mon écran depuis la cinquième saison de The Shield ou la troisième saison de Breaking Bad. Le combat entre Sam Crow et Ethan Zobelle est passionnant, plein de rebondissements répartis sur des épisodes solides, tout en prenant le temps d'explorer chaque relation entre personnages, que ce soit le combat oedipien entre Jax et Clay, la rédemption de Gemma après son agression (Katey Segal mérite un Emmy !) ou bien le deuil difficile de Opie. Bobby est génial en pacificateur, Tig est un fou furieux drôlement attachant et Chibs prend de l'ampleur, pour mon plus grand plaisir. Enfin, le gang agit comme une vraie famille, une famille qui se déchire pour mieux se soutenir lorsque tout va mal. 

Et mon dieu ce que les choses vont mal. Le club a le droit à toutes les emmerdes possibles, qui ne cessent de s'enchaîner de manière impitoyable. La liste des ennemis s'allonge, les alliés changent de camp et on tombe presque jamais dans la manichéisme car même la mort du pire des salauds (Weston) prend aux tripes. Beau travail encore une fois pour intégrer la loi dans cette série où l'éthique est discutable, grâce au magnifique personnage d'Unser et à Hale, de plus en plus torturé entre ses principes et ses actions pour le club. Et Ally Walker est toujours dans les parages pour jouer la pire des salopes avec brio, tout comme Adam Arkin, complètement à contre-emploi et impeccable.

Le seul problème finalement, c'est le dernier quart d'heure de la saison, où tout part en vrille. Il y a deux façons de voir cette succession de cliffangher qui débarquent après un épisode très solide et toute en subtilité scénaristiques. Certains vont crier au scandale, proclamer que la série a "sauté le requin" et abandonné tout réalisme, en se foutant de la gueule du spectateur qui s'attendait à au moins une résolution. Zobelle avait le temps de mourir, Sack n'aurait pas du mourir aussi facilement et la folie de Cameron est over-ze-top. Moi j'ai trouvé ça surprenant, couillu et parfait pour lancer une troisième saison avec de grandes attentes. Adam Arkin est toujours dans le coin pour plus tard, les Sons ont une nouvelle mission et j'ai adoré voir Gemma partir en exile avec Unser. Je n'ai aucune idée d'où la suite va nous mener (en Irlande ?), et même si je sais que les scénaristes ne tueront pas bébé Abel, la tension est à son comble. Alors oui, c'était un peu too much mais c'était une conclusion explosif à une saison qui a réalisé un quasi sans fautes.

Vite la suite, que je vais chroniquer épisodes par épisodes dès la semaine qui vient.

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