Boardwalk Empire [Saisons 2 et 3]

Oui, je ne m'arrête plus. Plus tard, je me souviendrais de l'hiver 2014 comme de l'hiver Boardwalk Empire, comme je peux me souvenir aujourd'hui de l'hiver 2009 comme de l'hiver The Shield ou de l'hiver 2012 comme de l'hiver des Sopranos. Bref, mes grand rattrapages de "classiques" sont des moments forts, dont je me prive ou que je retarde à cause de préjugés un peu idiots, d'une peur que tout ça soit un peu surcoté et dur à encaisser. Mais comme je le disais en vous parlant de la première saison, Boardwalk Empire me plaît plus que de raison et c'est même devenu une obsession. Parce que c'est devenu encore mieux à partir de la deuxième saison, la troisième saison je vous en parle même pas et la quatrième, dont je n'ai vu que le season premiere à l'heure où je vous parle, débute très fort. Et comme la cinquième sera la dernière, c'est parfait, je vais pouvoir boucler la boucle sans trop tarder.


De toute façon, ça en devient maladif : pas un jour ne passe sans que je me fasse un épisode, sans que j'écoute de la musique des années 20 ou que je me ballade dans la rue en m'imaginant arpenter le remblai d'Atlantic City, en boitant un peu pour rendre hommage à feu Jimmy Darmody. Je connaissais son sort mais ça ne m'a pas empêché d'observer sa spirale infernale avec des frissons et je me souviendrais toujours de ce mercredi soir où je me suis couché très tard pour marathoner ses derniers instants et où je n'arrivais pas à dormir car la gueule de Michael Pitt me hantait. Ce sont souvent eux qui nous restent en tête le plus longuement, les figures tragiques, de Christopher Moltisanti à Whitney Ellsworth en passant par Curtis Lemansky. Mais c'est bien que l'aventure de Jimmy se soit conclu ainsi. D'abord parce que la montée dramatique était parfaitement maîtrisée (l'avant-dernier épisode à Princeton reste mon favori) et parce que ça a laissé de la place aux autres et à leurs histoires, tout aussi belles et marquantes.

L'histoire d'Owen et Margaret. L'histoire de Richard Harrow. L'histoire d'un Bobby Cannavale qui ne m'avait jamais bluffé comme ça, transformant le cabotinage en art. L'histoire d'Al Capone, de sa mandoline et de cette berceuse à son gamin. L'histoire de Chalky, qui a enfin trouvé sa place dans les autres histoires, contrairement à Van Alden même on aime bien sa tronche quand même. L'histoire de Nucky Thompson qui a vraiment commencé à me toucher à partir de la troisième saison, où Steve Buscemi a pu faire de son mieux et redevenir une figure centrale "charismatique" à sa manière. L'histoire d'Eli, qui est rapidement devenu l'un de mes personnages favoris au moment où il a passé la porte de cette prison. Et puis tous les autres, toute cette galerie de personnages secondaires mi-historiques mi-fictionnelles et même ce bon vieux Eddie. "Sunday Best", "The Milkmaid's Lot", "Two Imposters" et "Margate Sands", de grands et beaux et poétiques épisodes, des aboutissements, le plaisir retrouvé de binge-watcher une série en allant d'un moment de grâce scénaristiques et visuelles à l'autre. Blablabla, je n'ai rien à rajouter, je n'ai aucune analyse et aucun recul face à ça, je suis juste en immersion et les yeux grands ouverts.

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