Bilan des Saisons 2 à 5


Voilà, j'ai terminé mon visionnage des cinq premières saisons d'Entourage. Il m'a fallu un mois seulement tant ces épisodes se dégustent rapidement, comme de légers bonbons sucrées. Avec Entourage, on se prend pas la tête, pas besoin de trop réfléchir, de trop s'investir. Il suffit de s'installer devant les aventures de Vince et sa bande, et de se détendre. Je n'aime pas Entourage pour la qualité de ses scénarios, pour sa qualité visuelle ou son originalité, puisque rien de tout ça n'est comparable à ce que la chaîne cablée nous a habitué jusque là. Non, je regarde Entourage pour passer un bon moment et me divertir. Lors de la deuxième saison, j'étais encore sous le charme, convaincu que la série avait un grand potentiel. Mais j'ai vite compris que tout cela tournait un peu en rond, que les personnages avaient une légère tendance à s'auto-caricaturer (Mister Gold en particulier) et que le potentiel de la série ne sera jamais exploité à fond. Tant pis. Prenons la série comme elle est et amusons nous !

Commençons par les personnages. Comme je l'avais prédit suite à la première saison, ce n'est pas Vincent Chase le héros de la série, mais bien Eric Murphy, son manager et meilleur ami. C'est le plus attachant et le plus proche du public, puisque c'est par lui, par ses yeux innoçents, que nous ait présenté le monde perverti d'Hollywood. Même si le personnage est agaçant parfois à force d'être trop coincé, il est indispensable. Tout comme Vincent Chase, mais celui-ci est trop transparant pour être réellement attachant. Changeant sans arrêt de personnalité, ne sachant pas prendre de décision et refusant d'évoluer, c'est le point faible d'Entourage. Même lorsqu'il traverse une période de doute après l'échec de "Medellin", il est fatiguant et on se dit même qu'il est un mauvais acteur (peu expressif en tout cas). Il n'a que son physique pour lui.

Heureusement, la série ne tourne pas essentiellement autour de lui et ce sont ceux qui l'entourent et qui gérent sa carrière qui nous intéressent. Eric donc, mais également la bande de bras cassés formé par Drama et Turtle. Les deux personnages qui apportent légéreté aux épisodes, même si on rit souvent jaune. Ils étaient amusant au début, mais à force on se lasse. Les acteurs sont limités, en particulier celui qui interprête Johnny, et les situations sont souvent assez navrantes. Soit ça passe et on s'amuse beaucoup, soit ça casse et on est gêné devant tant de pauvreté scénaristique (en particulier lors de la quatrième saison). Drama, on aime ou on aime pas. Mais c'est un personnage original et à la personnalité tellement marqué qu'il peut autant nous agacer que nous délecter de ses répliques bien à lui et de ses expressions favorites ("Victory !!!"). Il a une théorie sur tout, mais parle plus qu'il n'agit réellement. Cela dit, Turtle et Drama ont beau avoir leur défauts, ils sont essentiels dans la série car il forme avec Vinnie et E un quatuor véritablement attachant. Les meilleures scènes sont celles qui réunissent les quatre compères et Entourage apparaît avant tout être une série sur bandes de potes qui passent du bon temps (et nous avec). Les intrigues séparés sont beaucoup moins convaincantes.


Autour de la bande de potes, on a toute une série de personnages qui participent à la cohérence de la série. L'agent Ari Gold en tête. La star du show. Porté par un Jeremy Piven qui oscille toujours entre le surjeu et l'enthousiasme contagieux, c'est une boule de nerfs qui hérite des meilleurs répliques et qui donne à chaque épisode son petit show habituel. Alors soit c'est absolument génial et on est plié en deux, soit on a envie de lui mettre une camisole de force et de l'enfermer à vie dans une pièce sans issue. Ari Gold joue dans les extrêmes et même si il a du mal à évoluer au bout de cinq saisons, il est toujours indispensable pour mieux comprendre les coulisses du business hollywoodien. Après une délicieuse Samaire Amstrong en première saison, Ari Gold a hérité du toujours enthousiaste homosexuelle asiatique Lloyd comme assistant personnel. Et le duo fonctionne très bien, même si l'acteur qui joue Lloyd est dans la caricature la plus complète. C'est toujours un plaisir de voir ces deux là échanger des répliques, et de voir comment une complicité s'est créer entre eux. Pareil pour Ari et sa femme, même si je préfère quand Ari évolue dans le monde de son travail, plutôt que sa vie privée. La série n'est jamais aussi bonne que quand elle se concentre sur Hollywood plutôt que sur la vie amoureuse des personnages. Toutes les filles de passage et les guest superflues n'apportent rien de neuf à l'ensemble. Seul les personnages secondaires comme Shauna, Dana Gordon, Josh Weinstein, Bob ou bien sûr le réalisateur Billy Walsh sont convaincants et nécessaires à l'équilibre du show.


Les cinq saisons sont inégales, alternent entre le jouissif et le navrant, mais toujours avec un certain panache et un bon sens du rythme qui permet de ne jamais s'ennuyer, même dans les passages à vides et les épisodes les plus prévisibles. Le mot d'ordre c'est d'être cool. A l'image de la BO, du paysage et des personnages. Qu'importe si la saison 4 est vraiment pas terrible, si les films de Vincent sont vraiment mauvais (Medellin qui massacre l'histoire de Pablo Escobar, Aquaman qui ridiculise le travail de James Cameron ou bien Five Towns, la série de Drama). Qu'importe si Ari Gold en fait des caisses, ne boudons pas notre plaisir. Ce que je préfère dans Entourage, c'est ces moments ou les personnages sont complices, qu'on sent la passion et l'amitié qui les relie. Il y a eu de très bons épisodes et de très bons moments tout au long de ces cinq saisons (les meilleures sont la première et la dernière) et je serais au rendez vous devant la sixième et ultime saison pour retrouver Entourage. Parce que c'est le meilleure des guilty pleasure !

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