Après une mise en place savoureuse, Mad Men passe la vitesse supérieure et nous livre l'un de ses plus poignants épisodes.
On croyait que Don était au bout du rouleau, sans famille, dépassé par son travail, abonné aux prostitués SM et à l'alcool. Mais ce qui pouvait lui arriver de pire, c'est de perdre la seule personne qui le connaît vraiment, avec qui il peut être lui même, Dick Whitman. Cette personne, c'est Anna Draper, la veuve du Don original, un rayon de fraicheur qui attend notre héros en Californie, dans sa maison ensoleillé. De Don qui conduit sur les routes en décapotable au retour d'Anna, on nous renvoie à la fin de la deuxième saison, qui comptait déjà parmi mes moments favoris de la série. Parce que c'est là qu'on voit Don le plus vulnérable et authentique. Parce que sa relation avec Anna est la plus belle du show, la plus touchante. Même s'il manque de retomber dans ses travers en flirtant avec sa "nièce" et même s'il est forcé de fuir de nouveau ses responsabilités, Don est bouleversant lorsqu'il doit se séparer d'Anna, condamné à mourir d'un cancer. J'ai de nouveau lâché ma larme devant Mad Men, sans savoir que l'épisode allait encore nous amener plus loin...
Arrivé au début de la troisième saison, Lane n'avait pas au début fait grande impression sur moi. Mais au fil du temps, les scénaristes avaient su nous dépeindre l'anglais avec finesse et on avait apercu sa vulnérabilité et son importance au sein du groupe. J'avais été ravi de le voir embarquer dans l'aventure Sterling Cooper Draper Pryce et enfin, le voilà au centre d'une intrigue, en compagnie d'un homme qu'il n'a pas toujours supporté, Don Draper. Le duo fonctionne à merveille. Voir ses deux divorcés, loin de leur famille, se saouler et courir les bars de New York le soir du Nouvel An était fantastique. On a un morceau de "The House of the Rising Sun", l'un de mes morceaux des sixties favoris, on a un Jared Harris bluffant de drôlerie et de sensibilité, on a Godzilla. Oui, c'était un grand moment, qui retombe dans une profonde mélancolie avec Don, de nouveau seul, à l'aube de 1965.
Enfin, Joan, mon amoureuse, a elle aussi du mal à trouver quelqu'un qui la comprend vraiment, avec qui elle peut exister. Son mari est toujours aussi peu respectueux, trop égoïste et ses tentatives pour le garder auprès de lui, quitte à se couper un doigt pour se faire remarquer, ont échoués. Va-t-il périr au Vietnam ? En tout cas, il semble clair que Joan ne va pas tarder à réclamer dans la vie privée cette image de femme forte et indépendante qu'elle incarne à l'agence.
Un grand épisode, poignant, drôle, maîtrisé du début à la fin. Un dernier regard tournée vers 1964, une année sombre, et 1965 qui commence sans touche d'optimisme.
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