4.08 The Summer Man


Don Draper est un personnage que nous commençons à connaître très bien. Son passé, son goût pour les femmes, ses habitudes, ses réactions. Il est le plus complexe des protagonistes de la série, mais également celui dont on se sent le plus proche. Mais pour la première, nous découvrons l'homme de l'intérieur, à travers une voix-off extraite de son journal intime et à travers une caméra subjective inédite dans la série. Même si le concept n'est pas toujours abouti, il offre de très belles scènes d'introspection et un Jon Hamm sublime.

Utiliser ce procédé au moment où Don décide de changer, de devenir un homme meilleur, est une très bonne idée. Nous le voyons apercevoir le monde différemment, sentir le plaisir éphémère d'un début d'été et penser à l'avenir, à ce qu'il aimerait faire. C'est très émouvant, jamais superflu et c'est juste dommage que ses scènes apparaissent toujours un peu sans prévenir, comme déconnecté du reste de l'épisode. Il aurait fallu un peu plus approfondissement et un épisode moins dense pour atteindre quelque chose d'encore plus fort. Il reste tout de même de belles images nous prouvant qu'il suffit de quelques plans de Jon Hamm fumant une cigarette dans la rue pour nous captiver (avec en bonus "Satisfaction" des Stones).

C'est bien également de refaire un point sur sa relation avec Betty. Celle-ci semble regretter un peu son ancienne vie et s'éloigne déjà d'Henry. Leurs deux rencontres, la première au restaurant et la seconde à l'anniversaire de Gene, nous montrent un lien toujours très fort. Je ne suis pas entièrement convaincue par la relation de Don avec le docteur Faye Miller. À vrai dire, le personnage ne m'intéresse pas trop et leurs confidences sur fond de psychanalyse manquent parfois de subtilité (un fait rare pour la série). Mais j'attends de voir ce que cela peut donner, et si Don va vraiment changer.

Pour mon plus grand plaisir, Joan prend également de la place dans cet épisode et entre en guerre contre Joey et tous ces hommes qui ne la respectent pas. Au début de la série, elle avait le dessus sur les autres femmes de l'agence et maintenant, elle doit s'affirmer pour exister. On comprend sa frustration et sa colère face à Peggy, dans la superbe scène de l’ascenseur, car cette dernière a fait le chemin inverse et n'a plus besoin de s'affirmer face à ses collègues masculins. Le départ du mari pour le Vietnam n'arrange rien et les intrusions de cette guerre dans le récit sont très bien amenés. Ah, Joan, ne désespère pas, moi je suis là pour toi...

Les autres personnages sont plus en retrait et même si pour l'instant ça ne me dérange pas de voir Don monopoliser le temps d'antenne, j'ai hâte de retrouver Roger et surtout Pete dans les prochains épisodes. Le sans-faute continue pour Mad Men avec un épisode au rythme singulier qui, malgré quelques maladresses, est toujours aussi captivant.

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