D'abord, une bonne nouvelle : Treme aura une troisième saison ! Malgré des audiences en baisse et beaucoup d'autres projets ambitieux, HBO a décidé de lui accorder un sursis grâce à sa qualité. Et du coup, HBO remonte direct dans mon estime. Je suis prêt à revenir à la Nouvelle-Orléans pendant encore de nombreuses saisons.
Surtout si les épisodes sont aussi réussis que celui-ci. Certains vont se plaindre parce que les choses ne vont pas assez vite, d'autres parce qu'il y a trop de personnages et que ça va trop vite. Bon. Moi, je me suis laissé porter, comme d'habitude, par la musique et il y avait un rythme délicieux tout au long de ces cinquante minutes que j'ai à peine vu passés. Ce n'est pas toujours le cas mais ici, chacune des intrigues m'a intéressés. Bien sûr, le viol de Ladonna est le moment le plus tristement mémorable. Plutôt que de nous le montrer ou de créer un suspense artificiel, les scénaristes ne perdent pas de temps et s'intéressent plutôt au traumatisme qui suit l'agression. Pauvre Ladonna. Elle qui voulait développer son commerce et rester à la Nouvelle-Orléans, voilà qu'elle pourrait être forcé de retourner vivre avec son mari et de quitter son bar. Khandi Alexander est parfaite, rien d'étonnant à ce sujet. J'ai toujours en tête ses cris et ses larmes dans un épisode mémorable de la septième saison d'Urgences, où Benton lui apprenait la mort de son fils dans la salle d'attente du County. Ici, les choses sont joués plus en finesse et c'est tout aussi triste à voir.
Mais on peut compter sur Antoine Baptiste pour alléger l'atmosphère. Bien qu'il ne soit pas un grand chanteur et un grand meneur d'hommes, le voilà en train de répéter tant bien que mal avec une bande de musiciens qu'il n'arrive pas à contrôler. C'est fun, entraînant et ça colle bien au personnage. J'ai hâte de voir le groupe malmener Sonny dans le prochain épisode. D'abord parce qu'il m'agace toujours un peu. Ensuite, parce qu'Antoine et Sonny est le genre de combinaisons improbables qui serait raffraichissantes. Je suis également ravi de voir Janette revenir chez elle. Le prétexte est bien trouvé, sa courte scène avec Davis fait plaisir et le fait qu'elle ne peut avoir de rendez-vous pourrait bien la forcer à rester. C'est un retour à la case départ mais j'aime tellement Kim Dickens que je me contente juste de l'avoir dans le coin. Contrairement à Annie qui est bien mignonne mais ne sert pas à grand chose dans cet épisode à part habiller la magnifique scène d'intro de son violon. J'espère que son regard devant la photo de Sonny n'annonce pas une nouvelle romance à la con entre les deux musiciens. Si j'aimerais voir Janette et Davis se remettre ensemble, Sonny et Annie n'ont plus rien à nous offrir tous les deux. Séparément, c'est encore à vérifier.
Le reste était plus routinier mais plaisant : Robert qui est toujours aussi morose mais retrouve un peu d'espoir suite à son rendez-vous, Hidalgo qui se tape les plus jolis femmes de la ville en exploitant son monde, Toni enquête sur une mort suspecte avec l'aide de Terry, sa fille marche dans les pas de son regretté père et Delmond vire son manager et découvre les joies d'Internet. Les intrigues avancent doucement et sûrement et intègre à merveille des passages musicaux filmés avec grâce, comme le caméo de Steve Earle ou les répétitions d'Antoine et de son amie.
La semaine prochaine, on passera Noël à la Nouvelle-Orléans et grâce à HBO, on peut encore y rester pendant longtemps et savourer cette fresque de plus en plus prenante.
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