J'aimerais bien parfois assister à l'écriture de Sunny, voir comment naissent les pitchs des épisodes : "tiens, et si Charlie vomissait du sang sur une prostituée ?", "tiens, et on avait un flash-back du passé de Frank en Colombie en train d'halluciner sous coke"... Ou dans le cas de cet épisode : "et tiens, si on foutait le gang dans la maison d'inconnus à la recherche d'un vase ?". C'est un peu le même processus que celui qui pousse le gang à toujours se lancer dans les pires aventures. Quelqu'un propose une idée idiote, les autres le suivent et à partir de là, c'est l'escalade. Dennis le résume très bien dans la scène d'ouverture qui résume très bien l'intégralité de la série.
Plutôt que de nous montrer pour la millième fois la genèse d'un plan foireux, on attaque directement au coeur du problème avec Dennis et Dee coincés dans un placard alors que Mac et Charlie font de la surveillance dans un van. Deux bonnes combinaisons, que ce soit les deux jumeaux qui s'en foutent plein la gueule et débattent au sujet des vendeurs de cuir en Arizona (tout ça en chuchotant et c'est bizarrement encore plus drôle), ou bien le combat absurde pour avoir une chips (Fat Mac commence à être vraiment bien exploité) et le contrôle du talkie-walkie. De son côté, Frank est en mode Indiana Jones, agitant son fouet comme il le fait d'habitude avec son colt, et finissant noyé dans un océan de peluche. Le dénouement est sans surprises : il suffit de sortir par la porte d'entrée. Enfin, si, la surprise, c'est que la famille à l'accent du Sud a en fait les yeux bridés. Bien sûr, on se fend la gueule du début à la fin et les répliques vont tellement vite qu'il faut parfois se retenir de rire pour pouvoir tout entendre. Mention spéciale à Glenn Howerton, le véritable héros de la saison, qui parvient à délivrer ses répliques avec une rapidité et une intensité remarquable : "Dee, I am not getting hogtied over your lack of grace."
Un épisode qui fait du méta sans le vouloir (ou peut-être que si) en nous exposant étape après étape les caractéristiques d'un épisode de Sunny : une idée idiote qui rend tout le monde enthousiaste, Dee qui s'incruste, Frank en roue libre, une partie du groupe qui perd sa concentration et se désintéresse de l'enjeu, une fin précipité et absurde. Bref, l'art de transformer un plan foireux en pet foireux. Et de rendre ça toujours aussi drôle, même après sept saisons !
Commentaires
Enregistrer un commentaire