Bilan Saison 1



J'ai mis du temps à me lancer car j'avais peur d'une enième satire avec un acteur principal fort, un pitch de base solide et que du vent autour. Mais j'avais oublié qu'Enlightened était diffusé sur HBO, pas sur Showtime et que les chances d'avoir une copie de Nurse Jackie, The Big C ou Californication étaient minces. Surtout que aux manettes, on retrouve Mike White, un ancien scénariste de Freaks & Geeks. Et que la série est unique en son genre et, autant le dire tout de suite, l'une des plus belles que j'ai vu cette année. 

Tout tourne autour de la quête de bonheur d'Amy, employée d'une multinationale qui revient d'un séjour zen avec l'envie de tout remettre en ordre dans sa vie, que ce soit ses relations au travail, son ex-mari junkie ou sa mère renfermée sur le passé. À partir de ce pitch simpliste, la série développe tout au long de dix épisodes au rythme particulièrement lent (un jour par épisode, à peu près, à la David Milch) un regard mélancolique sur le monde et nous offre une bouleversante leçon d'amour et d'espoir. Rarement une voix-off n'a été aussi bien utilisé, rarement la photographie n'a aussi bien souligné les changements d'émotions d'un personnage, jamais un épisode ne m'a autant tiré des larmes aux yeux que "The Weekend" ou "Consider Helen", dont je reviendrais lors de mon classement des meilleurs moments de l'année. Même si tout tourne autour d'Amy, le reste des personnages ne sont jamais caricaturaux et apportent tous leur touche à ce tableau impressioniste qui fait rire, pleurer et parfois, plâner tellement c'est beau à regarder. J'ai retrouvé ce bon vieux Luke Wilson dans un rôle surprenant et Timm Sharp qui a bien grandi depuis ses premiers pas dans Undeclared et j'ai découvert Mike White et Diane Ladd, deux acteurs terribles de justesse. Mais la palme revient bien sûr à Laura Dern, qui éblouit dans un rôle toujours à la limite du supportable, que l'on adore et déteste au même moment, et que l'on finit par encourager dans sa quête désespéré pour trouver un sens à sa vie. 


Dix épisodes qui se regardent comme un long-métrage qui aurait pu être écrit par Noah Baumbach (The Squid And The Whale, Greenberg) et vous plonge dans une belle introspection. Tel un pendant plus dramatique du travail de Louis C.K., Enlightened est un hymne à l'idéalisme et les cyniques peuvent passer leur chemin. HBO n'a pas encore décidé du sort de la série. J'aimerais retrouver tout ce monde attachant l'an prochain mais je me contenterais de ce que j'ai vu car je ne l'oublierais jamais. 

L'une des plus belles surprises de l'année.

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