Il aura fallu être patient. Presque dix mois se sont écoulés entre le joyeux voyage à Hawaï qui clôturait une seconde saison exemplaire et ce retour qu'on n'espérait plus. Nous voilà donc de retour au Cul-de-Sac, une verre de vin à la main, comme si de rien n'était. Quel plaisir !
D'emblée, la couleur est annoncée pour ceux qui s'entêtent toujours à mépriser le show à cause de son mauvais titre : non, Cougar Town n'est pas une sitcom sur Courtney Cox qui couche avec des hommes plus jeunes qu'elle. C'était le cas lors de la première poignée d'épisodes mais c'était il y a plus de deux ans alors il va falloir vous en remettre. Maintenant, nous sommes là pour passer du bon temps avec une bande d'amis, sous le soleil de Californie, avec un cast qui s'en donne à coeur joie, dans un mélange de fous rires et de justesse qui ne semble jamais vouloir s'essoufler. Le tout imaginé par Bill Lawrence et son équipe de scénaristes adepte de l'auto-dérision, des personnages émouvants et des running-jokes qui font mouche et ne vieillissent même pas. Voilà, je disais ça pour ceux qui n'était pas encore convaincu.
Alors est-ce que ce retour est à la hauteur de la très longue attente ? OUI. C'était une très bonne idée d'attendre le season premiere pour avoir la demande en mariage, plutôt que de l'utiliser comme cliffangher à la saison précédente. Jules et Grayson bénéficient d'un traitement exemplaire : la série et leurs personnages ressortent grandis par la solidité du couple et le mariage semble alors la solution évidente. Quoi de plus fun qu'un mariage lorsqu'on a tout ses meilleurs amis décalés à proximité ? De la demande en mariage jouissive tapissée de papiers toilettes à la petite guerre entre Ellie et Laurie pour devenir demoiselle d'honneur en passant par Grayson qui va voir le père de sa dulcinée pour lui demander sa main (heureux de revoir Ken Jenkins), on a affaire à des situations vues et revues à la télévision, mais revisités avec un charme unique.
Bill Lawrence est un spécialiste du status-quo satisfaisant (et en a prouvé ses limites avec les dernières saisons de Scrubs). Les relations entre les personnages évoluent tout en douceur, les situations sont répétés à l'infini, mais la fraîcheur est toujours au rendez-vous. Il a raison : pourquoi changer une dynamique qui parvient à chaque fois à nous faire rire et à nous émouvoir ?
Ces deux épisodes sont parsemés de nouvelles blagues récurrentes, de dialogues qui vont à une telle vitesse qu'il faut revenir en arrière pour doublement se marrer et surtout, de moments doux amers comme il est bon de savourer à petites doses. L'écran vert de Travis ou les "fake deaths" sont de nouvelles trouvailles au potentiel fort, et j'imagine que suite à leurs fianciailles, le bar de Grayson peut être une nouvelle alternative à la maison de Jules. En fait, si je pouvais, je me contenterais de vous balancer la liste de tout ce qui m'a fait rire. Numéro 1 : BUSY PHILLIPS !
Maintenant, la question est de savoir comment vont évoluer les audiences de la série car, bien entendu, son futur en dépend (une grosse communauté de fan ne fait pas tout). Ces deux premiers épisodes ne sont pas un reboot du show, destiné à plaire à de nouveaux venus : les relations entre les personages sont simples à première vue mais cachent un historique qu'il est bon de maîtriser. Toutefois, ils peuvent tout à fait faire changer d'avis ceux qui prenait le titre au premier degré. Il suffit juste d'y croire et de savourer le tout au présent.
Décidément, le mardi est devenu ma soirée télé favorite : Parenthood m'offre joie et tristesse et Justified est un modèle de maîtrise scénaristique plus que jouissif. Et Cougar Town, enfin de retour, me fait rire non-stop et passer un excellent moment pendant vingt minutes.
Et si je devais choisir, je trouve que "Sunshine State" est un titre plutôt sympa, non ?
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