J’avais eu du mal avec la première saison de Wilfred, probablement parce que je la regardais souvent à trois heures du matin en étant joliment défoncé lors de mon été espagnole. Et que je l’associais avec Louie, puisqu’elle était diffusée juste après sur la même chaîne. Ne jamais rien comparer à Louie. Cela dit, j’ai trouvé rien de mieux à faire que de lancer la deuxième saison en revenant du tournage de Billy et c’est souvent comme ça que la fin de l’été te réserve de bonnes surprises, lors des rattrapages intensifs où tu choisis des trucs par défaut, des trucs qui ne tuent pas simplement le temps mais finissent par le rendre agréable.
C’était plus que le cas avec Firefly, ma nouvelle obsession (va vraiment falloir que je trouve le courage d’écrire un hommage mais je m’en suis pas remis). C’était le cas avec une deuxième saison d’Awkward divertissante. C’est toujours le cas avec mon intégrale de Frasier qui continue et arrive à la septième saison (le début des ennuis, selon les connaisseurs). Et je dois avouer que la deuxième saison de Wilfred m’a également fait passer un bon moment. Elle était même plutôt excellente.
D’abord, je rappelle que je n’ai jamais vu la version australienne, donc ne venez pas m’emmerder avec ça (même si bizarrement, on en entend peu parler). Quand j’ai vu le season premiere, je me suis vaguement rappelé d’un cliffangher datant de l’an dernier, et puis Robin Williams est apparu et l’épisode est devenu complètement barré. J’ai vu Rob Riggle, Steven Webber, Allison Mack. Je me suis rappelé qu’Elijah Wood, je lui dois tout de même le respect parce que c’est Frodo Baggins bordel. Je me suis dis que visuellement, cette série est belle à pleurer. Et que oui, cet australien déguisé en chien, il est tout de même excellent. Alors ça y est, j’étais embarqué dans cette deuxième saison avec beaucoup plus d’enthousiasme que la première.
Il y a eu donc de beaux efforts cette année pour faire autre chose que de rabacher la même chose : un type déguisé en chien qui se comporte à la fois comme un type et comme un chien face à un Elijah Wood incrédule, c’est rigolo. Nous sommes passés à la vitesse supérieure : non seulement c’est drôle, mais en plus, ça raconte quelque chose. Des émotions. Et les leçons de morale incluse dans chaque épisode ne sont plus juste un concept un peu couillon, mais un fil rouge qui nous permet de s’investir dans les états d’âmes de Ryan, dans sa quête d’amour, de reconnaissance, qui nous permet d’être émus par sa solitude et ses regrets.
Bien sûr, je suis mauvaise langue, parce que tout ça était déjà présent l’an dernier, mais 1) j’étais stone et fatigué et 2) ce n’était jamais vraiment approfondi. Là, les scénaristes n’hésitent pas à finir certains épisodes sur des notes vraiment mélancoliques. À mesure que Ryan se montre plus sincère envers son entourage, la série devient plus sincère. Wilfred (le chien) en ressort encore plus riche car il est non seulement très drôle mais devient également énigmatique et touchant. Du temps est également accordé aux personnages secondaires pour enrichir l’univers du show et former une belle continuité, que ce soit une Allison Mack dont je suis retombé amoureux (la première fois, j’avais douze ans et je regardais Smallville, sue me) ou Mary Steeburgen (la femme de Ted Danson, que je connais grâce à Larry David et Jonathan Ames) dans le rôle de la mère de Ryan, dans un épisode très réussi. Mon favori reste « Truth », j’avais jamais vu un truc aussi unique sur mon petit écran, un truc bien barré et pourtant vachement émouvant, triste même. « Questions » arrive pas loin derrière et le season finale avait de la gueule aussi, même si le cliffangher final était un tantinet forcé.
Je ne sais pas trop ce que je veux que Wilfred me raconte. Je ne sais pas si je veux qu’on réponde à mes questions ou si je veux que les réponses soient sans cesse repousser à plus tard. Je m’en fous en fait car je regarde ça sans vouloir en attendre quelque chose, car je sais que ainsi, je serais agréablement surpris. Je serais là et je serais impliqué l’an prochain, pour continuer de voir Ryan grandir aux côtés de Wilfred, son double, son chien, peu importe, je serais là. Sobre et les yeux grands ouverts.
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