On peut pleurer autant qu’on veut le fait que Community ne reviendra que plus tard dans l’année et que The Office se termine bientôt. On peut faire les louanges de Parks & Rec, New Girl, espérer que Go On, The Mindy Project et toute ces nouveautés finiront par fonctionner. On peut crier au génie face à Louie, applaudir l’originalité de Wilfred ou adorer les dialogues Veep. On peut trouver un charme désuet à Modern Family ou How I Met Your Mother. Mais il ne faut pas oublier que la comédie la plus drôle du monde, et ce depuis déjà huit saisons, c’est It’s Always Sunny In Philadelphia.
Toujours dans l’ombre, la série de FX continue de faire des merveilles et plutôt que de s’épuiser, devient meilleur avec l’âge. Ce retour était clairement celui (avec Parenthood dans un tout autre registre) que j’attendais le plus en cette rentrée. Et si ce season premiere n’est pas un classique instantané, il est fort plaisant de retrouver le Gang dans de nouvelles aventures. Il semble que le mot d’ordre à chaque début de saison, c’est d’aller plus loin dans la noirceur. Après de sordides divorces et une prostituée mourante, on attaque l’année avec des choses encore plus sympathiques : un débat sur l’euthanasie, une diarrhée canine et une démonstration de l’art nazi.
Quand je dis l’art nazi, je parle bien entendu de peinture, celle d’un berger allemand qui est au cœur d’une nouvelle quête imaginé par un Mac amaigri et obsédé par Ryan Gosling (et le retour de l’inoubliable pardessus) et un Charlie toujours aussi rêveur et idiot (avec un joli appareil dentaire). Pendant ce temps, Dennis et Dee s’interrogent sur la morale parce qu’on sait bien qu’ils sont les mieux placés pour cela, surtout lorsqu’on découvre qu’ils ont fait partie d’une sorte de jeunesse hitlérienne à l’américaine. Quand à Frank, il se retrouve coincé dans des fenêtres, dans des boites en carton et développe de nouvelles formes bactéries à base de vieilles soupes périmés qui font le délice de Charlie. Cricket passe dire bonjour et vivre avec une horde de chiens et l’Avocat vient narguer la bande. Nous sommes en terrain connu, familier et ça fait un bien fou.
Donc oui, c’est sombrement dégueulasse, joyeusement idiot et même si ça manque parfois un peu de rythme et que ça repose plus que d’habitude sur des caricatures, ça n’empêche pas de se taper les habituelles fous rires que seul la série peut provoquer, même après huit ans de bons et loyaux services. Elle pourrait de toute façon durer huit ans de plus et toujours fonctionner, à mon avis. C’est beau en tout cas de la voir utilisé sa propre mythologie, comme elle avait pu le faire avec succès l’an dernier lors du high school reunion final. Espérons juste qu’elle parvienne encore à innover et aller encore plus loin avec trois fois rien.
Moi, tu me les mets dans une pièce, tu les laisses débiter des conneries avec prétention et nonchalance, et je passerais toujours un putain de bon temps.
Commentaires
Enregistrer un commentaire