BILLY - S02E20 Juillet 1881 par billylaserie
Résumé : Longeant le Pacifique, Sal et Tom reviennent sur leurs pas dans l'espoir de retrouver Billy. La fatigue se fait rapidement sentir mais cela n'atteint pas l'enthousiasme du jeune vagabond et les bavardages de son compagnon mexicain...
Commentaires : Ce que Tom représente est plutôt simple à comprendre : la jeunesse est éternelle. À chaque génération, son lot d’idéalisme et de fraîcheur. Si Billy est sur le déclin, un Tom peut prendre la relève. Et d’autres suivront. Mais j’ai aussi voulu assombrir ce message en faisant de Tom une victime : alors qu’il attend que Billy revienne le sauver, alors que contrairement à Sal, il croit encore que quelque chose de bon va arriver et que des jours paisibles les attendent, il est tué froidement. Comme un jeune soldat qu’on envoie au front, il meurt un sourire aux lèvres (et pour ce plan et la réaction de Sal, je me suis inspiré d'un plan de Band Of Brothers). Un « Dormeur du Val » version western. De nouveau un personnage qui participe à l’élaboration de mon thème favori : le passage à l’âge adulte. Sauf que Tom restera jeune pour toujours.
En introduisant le personnage de Tom, j’ai également voulu offrir de nouvelles couleurs à Sal. En deuxième saison, le mexicain est séparé de Billy, son plus vieil ami et celui qui a toujours été au centre de son existence. Avec Tom, il retrouve de nouveau un gamin plein d’insouciance dont il peut servir de compagnon de route et de figure fraternelle. Tom lui rappelle le Billy des débuts ("Juillet 1881" est un peu le remake d'"En Route") et le plonge dans une véritable mélancolie, loin de son indifférence de façade habituelle.
Pour les passionnés d'Histoire qui se demandent à quel point tout cela est proche de la réalité, je dois rappeler que mon travail d'adaptation est très libre. En vérité, Tom est tombé aux côtés de Charlie lors de la capture de Billy par Garrett. Si j'avais vraiment voulu respecter les faits, j'aurais donc tué les deux personnages lors du mariage. Et Sal n'aurait pas existé. Alors je préfère ma version... Et rassurez-vous, les poissons-alligators existaient bien à l'époque, j'ai vérifié !
En tout cas, la fin approche. Et alors que nous voilà en juillet 1881, le bilan est terrible : les Frères Coe, Henry, Charlie et Tom ont quittés l'aventure, Sarah a disparu dans la nature. Seul reste Billy et Sal, le duo d'origine. Et Pat Garrett qui est probablement à leurs trousses et qui, vous l'aurez deviné, n'est pas étranger au sort de ce pauvre Tom. On peut en tout cas applaudir l'effort d'Aurélien, notre réalisateur, qui sera passé devant la caméra pour offrir ses jeunes traits au vagabond, avec toute la candeur et la fraîcheur nécessaire, rendant cette dernière scène encore plus tragique.
Anecdotes : Je rappelle d'abord pour ceux qui ne connaissent pas notre planning de tournage par coeur que ce fut lors de la dernière semaine d'août que nous sommes allés s'installer dans un camping vendéen pour filmer au bord de l'Atlantique. Et comme le reste de l'équipe n'était pas encore venu nous rejoindre, nous avions commencé par cet épisode. Aurélien et moi étant devant la caméra, c'est Jean-Baptiste (alias Garrett) qui a repris sa casquette de réalisateur pour nous suivre dans les forêts de pins, les dunes et les plages de mon enfance, où je passais des heures à jouer au cow-boy et où je me retrouvais des années plus tard, avec un peu plus de poil au mento et un somptueux poncho.
Un rêve de gosse donc, qui s'est réalisé en toute simplicité et lors d'une journée paisible et sans véritables obstacles. La météo était de notre côté pour une fois et le vent nous a laissé en paix. C'était amusant de croiser des vacanciers avec nos accoutrements, encore plus lorsqu'Aurélien avait la tronche pleine de coulis de fruits rouges. Oui, je vous rappelle que c'était notre recette magique pour préparer du faux sang et que comme d'habitude, c'est moi qui me suis amusé à barbouiller cette mixture sucrée sur le comédien. On a pu profiter d'un beau coucher de soleil, capturer l'Océan dans toute sa splendeur et la seule difficulté était de jouer contre la montre car si l'obscurité était tombé trop vite, il aurait fallu reporter le tout au lendemain et notre planning serré ne le permettait pas vraiment.
Terminons par une anecdote que je ne crois pas vous avoir déjà raconté : dans le script d'origine, Sal et Tom ne voyagaient pas seul, un chien les accompagnait. Un chien que j'avais appelé Jefferson et qui aurait dû faire sa première apparition à côté de Buckley, le vagabond de l'épisode "Ezekiah". Il aurait ensuite suivi Henry jusqu'au Mexique où Tom l'aurait adopté comme sidekick. Et c'est en voyant Jefferson détaler dans la nature que Sal aurait dû comprendre que quelque chose n'allait pas et trouver son camarade mort dans les dunes. Sauf qu'on a dû abandonner l'idée du chien pour des raisons logistiques. Ce n'est pas trop grave mais cela a entraîné quelques coupures, en particulier dans cet épisode. Alors en exclusivité, voilà une scène coupée qui devait ouvrir "Juillet 1881" :
Tom : Tu crois qu’il survivra ?
Sal : Qui ?
Tom : Jefferson.
Sal : Qui ?
Tom : Le chien.
Sal : Ah… Je pense qu’il a plus de chances de survivre sans nous. Il finira bien par tomber sur une bande de chiens errants, il sera heureux, t’inquiète pas pour lui…
Tom : Et nous, tu crois qu’on va survivre ?
Sal sourit. Il sort une fiole de téquila de sa poche et la tend à Tom.
Musique : Kaki King et ses doux arpèges mélancoliques accompagnent notre marche dans les forêts de pins tandis que le traditionnel "Amazing Grace", interprêté ici par le guitariste John Fahey, vient terminer l'épisode sur une note tragique.
La semaine prochaine : La nuit n'est pas encore tombée, mais elle ne va plus tarder.
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