Je me suis levé tôt ce matin, plus tôt que d'habitude. Le ciel était bien sombre, bien nuageux, bien dégueulasse pour un mois de juin. J'ai allumé mon ordinateur et j'ai appris la mort de James Gandolfini. Il m'a fallu plusieurs secondes pour réaliser ça et toute la journée pour l'accepter. J'ai eu beaucoup de mal à me concentrer au boulot, et j'ai passé de longs moments à lire de beaux hommages et des belles retrospéctives de la carrière du monsieur. David Chase avait réussi à garder le mystère entier pendant longtemps mais voilà, aujourd'hui on le sait, Tony Soprano est mort.
James Gandolfini, je ne le connais pas depuis longtemps. Je savais qui il était depuis que j'ai commencé à m'intéresser aux séries mais j'ai attendu 2011 pour enfin visionner les Sopranos. Et le type peu souriant et affable des photos promos n'avait rien à voir avec le type que je pouvais enfin voir bouger sur mon écran. Toutes mes appréhensions concernant l'oeuvre de David Chase ont disparus très vite grâce à l'interprêtation de son acteur principal. Grâce à sa manière de sourire très pure et enfantine. Grâce à la sincérité qu'il dégageait et rendait Tony, même dans ses pires moments, extrêmement attachant. Dès qu'il foutait une claque dans le dos de quelqu'un, on pouvait la sentir en nous. Dès qu'il lançait un regard noir, il nous arrivait directement. Et dès que ses yeux se plissaient dans un sourire, il incarnait la simplicité et l'enfance. Un grand type plein d'amour. Rarement j'avais vu un acteur aussi à l'aise dans un rôle et aussi touchant dans sa performance. On sentait qu'il ne trichait pas, on sentait qu'il était vrai. Et comme l'explique Matt Zoller dans la superbe éloge funèbre dont je vous ai mis le lien plus haut, il était Tony Soprano et la raison que ce personnage transcendait l'écran et s'inflitrait autant dans notre inconscient. Il était un ami.
Je découvre aujourd'hui sans aucune surprise à quel point il était respecté par ses collègues et ses amis. À quel point cet impression de voir un type généreux et honnête était fondée. À quel point sa disparition à l'âge de 51 ans dans une chambre d'hôtel italienne à la fin de ce printemps pourri et de cet été qui ne veut pas commencer est tragique et me hante plus que je ne l'aurais imaginé. Car je connais Gandolfini depuis peu et on pourrait même dire que je ne le connais pas. Mais son regard, son sourire et sa manière de crever l'écran m'est très familière et je ne peux me l'ôter de l'esprit en ce jour bien triste.
Il y a deux semaines, j'ai enchaîné le visionnage de deux films, par hasard. Dans le premier, Gandolfini y jouait un mafieux épuisé et alcoolique. Dans le second, il y jouait un père de famille bourru et conservateur mais dôté d'un coeur énorme et atteint d'un cancer incurable. Dans Killing Them Softly et dans Not Fade Away, il m'a beaucoup ému et je me faisais une joie de le retrouver un jour à l'écran. Je vais devoir me contenter désormais de me refaire une intégrale des Sopranos. Qui est l'une des plus belles oeuvre qu'un des plus grands comédiens de la télévision peut laisser derrière lui.
Adieu James Gandolfini. On ne se connaissait pas mais tu m'as apporté beaucoup d'émotions et tu as sublimé chacun de tes personnages avec un coeur gros comme ça. Tu étais géant. Tu vas nous manquer mais il sera impossible de t'oublier.
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