Je crois que mon épisode favori de Girls, c'est "The Return". Dans le sixième épisode de la série, on suivait pour la première fois Hannah auprès de sa famille et c'était un portrait extrêmement juste de ce qu'on pouvait ressentir en rentrant chez soi, dans sa chambre d'enfant, loin de l'université et d'une ville trop grande pour soi. Lena Dunham nous refait le coup avec "Flo". Qu'on doit à plutôt Bruce Eric Kaplan, scénariste de l'épisod3.e et responsable de très beaux épisodes de Six Feet Under comme "The Invisible Woman" ou "The Silence". Et je crois que c'est mon épisode favori de cette troisième saison.
Il suit plus ou moins le même schéma en isolant Hannah du reste du casting et en mêlant la mort, la famille et la romance (a-t-on besoin d'autres thèmes de toute façon ?). D'ailleurs, ça m'a permis de réaliser que j'éprouve peu d'intérêt pour qui que ce soit cette saison, excepté Hannah et Adam (et Ray). J'ai réalisé que Dunham avait mis plus de temps que d'habitude à trouver son équilibre, à nous offrir des épisodes vraiment forts et pas juste divertissant. J'avais aimé la ballade dans les bois en début de saison et l'engueulade dans la maison au bord de la mer. Mais ça ne m'avait pas autant marqué que cet épisode, beaucoup plus maîtrisé, frappant un peu plus juste dans ma tronche.
C'est peut-être parce que j'ai perdu pas mal de membres de ma famille ces derniers temps. Peut-être parce que ma grand-mère n'est pas en grande forme. Peut-être parce que ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant identifié à Hannah (quoi que l'intrigue avec son nouveau travail me le permet aussi) et que le casting de sa famille était excellent (c'est tellement chouette d'avoir Deirdre Loveoy et Becky Ann Baker à l'écran). À chaque fois que Duham pourrait complètement me lasser à force de manquer d'un minimum de discipline scénaristique, elle a une fulgurance qui me réconcilie avec elle et qui me fait dire que je vaut vraiment pas mieux. À chaque fois qu'on pourrait croire avoir fait le tour d'Adam Driver, il revient à la charge avec une prestation pleine de fraîcheur et vole la vedette à tout le monde. Et à chaque fois que je me pense complétement détaché émotionnellement des personnages de Girls, une scène, aussi simple soit-elle, me rappelle pourquoi je suis tout ce petit monde et en particulier son couple central.
Et qui est capable de réciter de telles répliques avec autant de rythme et de drôlerie et que ça me parle autant et me fasse autant rire (même si je pense que la plupart des haters ont détestés et feraient mieux de regarder autre chose franchement). "If you hate me so much, then why would you want to hang out with me?". Bonne question et je sais maintenant comment y répondre car je n'ai jamais détesté Dunham, elle m'énerve juste quand elle fait moyen alors qu'elle peut faire ça. Et honnêtement, alors qu'elle m'ennuyait récemment, sa relation avec Adam redevient belle et attachante. Elle redevient le coeur de la série. Et cette dernière scène. Est-ce qu'elle me touche parce que je l'ai vécue exactement pareil ou parce qu'elle est la conclusion parfaite à un épisode particulièrement émouvant ?
En fait, ce qui me fait me sentir aussi proche d'Hannah, c'est que je me dis que, comme moi, elle traverse ce genre d'événements incontournables de la vie en se demandant comment elle va les retranscrire un jour à l'écrit. Lena Dunham doit penser comme ça aussi. Et on doit beaucoup lui reprocher aussi. Et je comprends ça et je suis un peu dégoûté parce qu'avec cet épisode, on m'a volé sans le savoir un futur épisode de ZIM. Je ne vais pas crier au plagiat, je vais juste me complaire dans une certaine parenté éloigné avec Girls qui peut encore émouvoir, même au milieu d'une saison plus bordélique que jamais. Tant mieux, vraiment.
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