WAITING ROOM / Le 19 septembre prochain, ER aura vingt ans. Ce sera en tout cas la date anniversaire de la diffusion, en 1994, du pilote de la série sur NBC. Ne vous inquiétez pas, j'ai un tas de collègues qui ont prévu des rétrospectives bien documentées, de vrais dossiers de journalistes avec des infos que même Wikipédia a pas. Moi, pour célébrer ça, je vais faire comme d'habitude : de la bouillie très personnelle, pleine de fautes d'orthographes et de conjugaisons, un hommage qui en fait trop et en même temps pas assez. Une mini saga de l'été qui débute sur le tard et n'est même pas sur de durer. Tout ce que je sais, c'est que des souvenirs liés à ER, j'en ai un paquet. Il y a en a déjà pas mal que j'ai pu vous raconter, surtout lors de la diffusion du series finale. Vous le savez, ER est (avec Friends qui aura le même age) la fondation de mon amour pour la télévision. Alors bon anniversaire, vieille branche.
ADMISSIONS / Jerry, qui est de garde ce soir ? C'est la rubrique où je parle d'un médecin du County et je penses que l'idéal, c'est de commencer par mon favori. Aujourd'hui occupé à cultiver sa barbe et chasser les aliens sur TNT, Noah Wyle était un gosse quand il apparaît dans le pilote pour incarner John Carter. Même si on nous invite d'emblée à passer par lui et son regard naïf pour découvrir les urgences, je pense pas que le public se doutait à l'époque qu'il deviendrait un personnage clé, limite fil rouge, de la série, du début jusqu'à la fin (avec une pause au milieu). Et je viens déjà de citer deux raisons pour lesquelles Carter est mon chouchou : il est la mémoire de la série et son fil rouge. Si l'on regarde n'importe quel épisode des onze premières saisons, on pourra toujours retrouver notre Carter à différentes étapes de son apprentissage et de sa vie personnelle. C'est lui qui fait le lien entre les autres membres du cast et ceux qui ne furent pas aussi fidèles au poste que lui. Au départ, c'était le job de Mark Greene, mais sur le long terme, ce dernier l'avait prédit, c'est tout de même John qui a donné le ton.
Bien sûr, je suis peu objectif concernant mon héros. Faut dire que j'ai grandi avec lui et que j'avais pas un esprit critique fortement aiguisé (toujours pas d'ailleurs) entre huit et dix-huit ans, quand il était mon modèle absolu. J'ai par exemple beaucoup apprécié son intrigue d'addiction aux anti-douleurs et le traumatisme lié à la mort de Lucy, sa jeune élève. Beaucoup aimé aussi sa relation avec Abby, particulièrement leur amitié et même leur couple (qui sera pourtant bien ruiné par une neuvième saison pas tendre pour eux). Une même saison qui se termine par "Kisangani", le premier séjour africain de Carter, où il se révèle de nouveau même si, rien ne sera plus comme avant.
Oui, c'est à partir de là que John commence à avoir le regard ailleurs et que Kem nous tape gentiment sur le système. Mais ce sera un plaisir de le revoir au moment où la série tirait sa révérence, un plaisir de le revoir jouer au basket sur le parking des ambulances, prendre sous son aile Rachel Green et reprendre possession des lieux où il a grandi. Au final, malgré quelques passages à vide (la période Kem donc qui aura quand mêle livré un "Midnight" bouleversant ou bien sa relation "amoureuse" avec Susan Lewis, pour ne citer que deux exemples), Carter reste le personnage emblématique de la série. Et il fait également partie de mon duo favori des premières saisons : celui qu'il forme avec son mentor, Peter Benton. La mémoire, la passation de savoir, le temps qui passe.
Trois thèmes qui font qu'ER est encore pour moi une référence et dont, au vu de sa longévité au sein du cast, Carter était le garant.
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SALLE DE RÉANIMATION / C'est dans une salle de réa (la 2, c'était ma favorite) que j'examinerais à chaque fois une saison au hasard (pas dans l'ordre, sinon je m'ennuierais). Et le tirage au sort a désigné pour débuter... la onzième saison. Mon dieu.
Oui, je dis mon dieu parce que c'est pas l'idéal pour débuter vu que c'est loin d'être une saison idéal (mais pas la pire non plus). On évoquait Carter juste avant et, comme c'est sa dernière au sein du casting principal, je m'attendais à l'époque à un traitement beaucoup plus réussi de mon héros et du chemin qui allait le mener loin de Chicago. Au lieu de ça, malgré des débuts prometteurs, la saison s'éparpille rapidement autour d'un Carter qui ne donne plus trop le ton et semble déjà ailleurs (Noah Wyle était plus forcément trop à fond dedans visiblement) et le résultat est très inégal.
Avoir un Carter dépressif suite à la perte de Kem et de leur bébé mort-né, c'était cool (oui, c'est cruel, mais j'aime beaucoup le Carter dépressif). Le voir jouer les vieux beaux avec la nouvelle assistante sociale interprété mollement par Mädchen Amick, ça l'était moins. Ce qui m'a le plus attristé finalement, c'est de le voir aussi peu interagir avec sa vieille pote Abby, son vieux rival Luka et sa vieille patronne Weaver (pour ne citer qu'eux) et être quasiment isolé dans des intrigues pas toujours passionnantes pour une bonne partie de la saison. Il n'y a que lors du retour de Monsieur Rubadoux (patient historique de Carter dont il avait négligé la femme à l'époque de la deuxième saison) que la nostalgie s'active enfin. Tout ça pour être gâché par une bluette parisienne complètement raté et un final décevant, s'achevant sur une note d'humour malvenue où Carter se la joue Mark Green avec un Morris complètement bourré (bon, le cas Morris s'améliorera par la suite, on en reparlera).
Le reste est pas forcément mieux. Beaucoup trop d'attention est porté au couple soporifique Luka/Sam et au gamin insupportable de celle-ci (dont l'acteur vient de changer de visage et qui va encore nous pourrir la vie un bon moment, volant la vedette au départ de Carter et, la saison suivante, à celui de Susan). Pratt est toujours un bon vieux boulet et je crois même qu'il passe à la vitesse supérieure cette année là. Le départ d'Elizabeth est lui aussi tristement décevant même si Alex Kingston parvient à nous tirer quelques larmes tandis que celui de Jing-Meï m'avait laissé assez indifférent.
Tandis que Neela commence la saison à jouer les caissières d'épicerie, elle signe sa dernière bonne saison avant que ses intrigues amoureuses prennent complètement le pas sur la chirurgie (ah, la douzième saison...). Ses retrouvailles avec Michael Gallant permettront en tout cas à Parminder Nagra d'offrir son meilleur. Et d'ailleurs, voilà que débarque Ray, un nouveau personnage fade à mourir qui est probablement celui qui m'aura laissé le moins d'impression de toute l'histoire de la série. Shane West, je suis navré, mais "médecin rockeur et arrogant amoureux de Neela qui finira par se faire amputer", c'est un peu maigre pour justifier ta présence au County.
Ceux qui s'en sortent le mieux ? Abby, bien entendu, qui illumine une bonne partie de la saison avec sa nouvelle coupe de cheveux, sa soif de réussite et son humour. Débarrassé de pas mal de soucis et de vieux démons (même si on a peur quand elle se fait kidnapper dans "Skin"), elle se concentre sur sa carrière et la partie hospitalière de la série tourne principalement autour d'elle et d'une Maura Tierney impeccable. Les maigres romances (Jake Scanlon, ça vous dit quelque chose ?) ne viennent pas parasiter le reste et la Abby étudiante en médecine est, je crois, ma Abby préféré. Et puis il y a Kerry Weaver qui, même si elle bien trop effacée, nous offre l'un des plus bels épisodes de la saison : celui où elle retrouve enfin sa mère biologique et doit affronter le regard de celle-ci sur son homosexualité.
ER parvient encore à réussir des choses en changeant sa formule, que ce soit avec ce Kerry-centric ou avec un "Time of Death" offrant une putain de performance à Ray Liotta. Ou en nous offrant un voyage en Irak en compagnie de Gallant. Moins convaincu par l'épisode concept avec Cynthia Nixon en mère de famille paralysée, qui n'est jamais vraiment exploité à fond.
Sélection S11 / "Just As I Am", "Time Of Death", "Here And There".
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PARKING DES AMBULANCES / Comme tous ceux qui sont parti du County (vivant), je termine ma course sur ce fameux parking où résonne les ambulances et tous les souvenirs de parties de basket entre collègues et d'adieux émouvants. Car ce que j'aimerais vous proposer avec cette rubrique, ce sont des anecdotes personnelles sur ma relation avec ER au fil du temps.
Et comme c'est le premier "numéro", commençons par le premier souvenir. D'abord celui de ma mère qui m'interdit de regarder l'écran quand est diffusé Urgences sur France 2, le dimanche soir. Il faudra attendre que je sois un peu plus vieux (quasiment neuf ans si je me souviens bien) et que la même chaîne se mette à rediffuser des épisodes en début de soirée pour que j'y jette enfin un œil, sans que l’hémoglobine ne me le fasse trop tourner (l’œil). Le premier épisode que je me souviens clairement avoir regardé en comprenant ce qu'il se passait à l'écran, c'était "Choosing Joï", le treizième épisode de la cinquième saison, celui qui mettait en place le départ imminent de Doug Ross. Et c'est justement à partir du double épisode mouvementé où Clooney tire sa révérence que je suis devenu accro. À suivre...
Pour une biographie complète de Carter et des discussions tout à fait indulgentes sur la série entière, je vous invite à aller visiter le forum que j'avais imaginé à l'époque et qui était bien actif. Bon, c'est parfois honteux car j'était très jeune et obsessionnel mais c'est attendrissant quelque part. Et de bonnes archives finalement. À vous de lui redonner vie si l'envie y est toujours.
Et si vous souhaitez participer à cette nouvelle lubie (que j'aimerais déclarer hebdomadaire mais ce serait sûrement vous mentir au vu de mon emploi du temps), n'hésitez pas.
La prochaine fois, on parlera de mon personnage féminin favori et d'une saison très sombre où il neige beaucoup.
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