5.03 What Jesus Said

Alors que je craignais qu'ils ne soient d'aucun intérêt, les flashbacks sur l'enfance de Nucky deviennent presque ma partie favorite de ce début de saison. Non pas que le reste soit nul, mais je retrouve avec ce retour dans le passé une douce mélancolie et la poésie que Richard Harrow aurait pu facilement emporter dans sa tombe. Le propos est mince et pas toujours très subtile (c'est le chemin d'apprentissage d'un anti-héros tout à fait classique et prévisible), certains y voient un besoin des scénaristes à courts d'idées de remplir l'écran : moi j'y vois du Terrence Malick simpliste et profondément triste. Le jeune Noah Lyons est excellent et je lui souhaite une belle carrière. Pour le reste, ce troisième épisode est pour l'instant le plus faible de la saison. Mis à part la partie Young Nucky, il est divisé en deux parties : mettre en place l'échiquier (les tentatives voués à l'échec de Nucky pour retrouver de sa superbe, le retour de Margaret et le duel Lucky/Narcisse) ou s'attarder sans trop de succès (tout ce qui concerne Chalky).


La présence de Joe Kennedy est intéressante, il apporte un nouveau regard sur l'entreprise de Nucky et un ancrage historique qui prend plein de libertés et apporte de belles longues scènes de dialogues (et puis retrouver Atlantic City et même ce bon vieux Doyle fait plaisir). Les flashbacks ont aussi servi à ça : replacer le personnage de Buscemi au centre du show. C'est une bonne idée, surtout avec des scènes aussi réussis que sa conversation téléphonique "musicale" avec Sally ou l'apparition du fantôme Margaret. Enfin Kelly McDonald va avoir de la matière, sa rencontre avec la veuve Rothstein était prometteuse et une bonne astuce pour la relier au reste. 

Ce qui se passe à New York est moins convaincant : une fois passé le plaisir de revoir Jeffrey Wright, on a une mise en place du conflit très classique : premier entretien tendu puis règlement de comptes violent. Espérons que cela évolue de manière plus subtile. Et puis il y a donc Chalky qui est presque dans son propre spin-off : voir le personnage complètement aliéné de celui qu'il fut avant la mort de sa fille, pourquoi pas. Mettre en place son désir de vengeance et la violence qui sommeille en lui, pourquoi pas. Mais le faire de manière aussi peu inventive et prévisible, dans des scènes qui trainent en longueur sans vraiment parvenir à créer de tension (et avec un Michael K. Williams légèrement dans le surjeu), c'est problématique.

J'espère quoi ? Que les flashbacks continuent à m'apporter autant d'émotion, que Nucky continuent de redevenir une figure passionnante avec Margaret à ses côtés et que les différentes intrigues traînent moins que d'habitude à devenir une somme excitante. Car il ne reste plus que cinq épisodes hélas.

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