COLD OPEN / C'est la première fois qu'aucun nouveau pilote n'éveille ma curiosité. Franchement, j'ai bien regardé tous les concepts, bien lu chaque critique, rien ne me tente. Il se peut que je donne sa chance à A To Z parce que Milotti et Feldman sont tous les deux attachants, mais je doute qu'une nouvelle romcom soit ce dont j'ai besoin. Non, c'est le vide complet et c'est peut-être mieux comme ça : cette saison sera consacrée aux séries vétérantes et il y a en a beaucoup à qui je vais devoir dire adieu. Au rayon nouveautés, je préfère rattraper le retard accumulé cet été et il y a par exemple The Knick sur ma liste, ainsi que la première saison de Transparent, enfin disponible via Amazon (et que je m'en vais binge-watcher dès que faire se peut). Bien sûr, s'il s'avère que Scorpion ou Madame Secretary sont des petits chef d'oeuvres dignes de mon attention, je compte sur vous pour me le signaler. Mais j'en doute et je n'ai plus autant de patience qu'à une époque. Voyons déjà si le retour de mes régulières est satisfaisant et démarrons la saison sans trop charger les valises.
Masters Of Sex S02E11 One For The Money, Two For The Show
Plus ça va, plus je me dis que cette deuxième saison appartient vraiment à Michael Sheen. Lizzy Kaplan n'est pas en reste bien sûr et reste l'étoile qui brille au dessus de tout mais la partition de son collègue est encore plus forte cette année. Après une puissante scène de dispute avec son frangin la semaine dernière (théâtrale juste comme il fallait), son passage devant les caméras de CBS permet d'avoir un Bill Masters vulnérable et protecteur de son travail, sa facette la plus intéressante. Quand Lester en arrive à lui dire ses quatre vérités, on sent que le médecin est face à une impasse et on nous a amené là avec un traitement en profondeur (en longueur dirons d'autres mais ce n'est pas la taille qui importe voyons).
Par contre, j'aurais presque aimé que l'épisode se concentre exclusivement sur cette intrusion du média (et donc du public) dans le cabinet des chercheurs. Ce fut clairement une problématique de la saison : l'éparpillement et le foisonnement des intrigues secondaires, parfois inégales. Je comprends tout à fait la volonté des scénaristes de développer l'univers qui entoure notre duo principal et ça me réjouit à l'occasion. De plus, je conçois aussi qu'en couplant des personnages secondaires comme Austin et Flo ou avant ça, Betty et Sarah Silverman, on veuille nous raconter des expériences sexuelles variés (plutôt que le faire systématiquement à travers les patients de Bill et Virginia, ce qui serait trop "formula show"). Mais la fin de saison est très proche et il me semblait clairement plus passionnant de suivre les premiers pas en psychologie de Virginia plutôt qu'un remake d'"Autant en Emporte le Vent" par Flo et Austin. Le retour de son mari est intéressant et sa discussion avec l'avocat permet de prendre un peu de recul sur un personnage que j'ai souvent placé sur un piédestal. Mais ça rajoute encore une couche d'intrigues alors que les principales (médecine et psychologie) mérite plus d'exploration. Au moins, on crève enfin l'abcès concernant l'adultère de Bill et ça permet à Libby de passer à la vitesse supérieure dans sa découverte de la communauté noire et de ses propres désirs.
On verra dans le season finale si une confrontation viendra bousculer notre "triangle amoureux" et si les (trop) multiples fils rouges de la saison aboutiront à une trajectoire cohérente. On peut en tout cas compter sur Sheen et Kaplan pour faire de l'excellent boulot.
New Girl S04E02 Dice / Quand j'entends la plupart des critiques américains qualifier le season premiere de retour en forme, je ne comprends pas. D'abord parce que moi, j'avais beaucoup aimé la troisième saison. Un peu brouillonne dans sa structure et parfois un peu trop dépendante de Jess et de Nick, elle n'avait jamais cessé d'être drôle ou intéressante à mes yeux. Et ensuite parce que l'épisode de la semaine dernière, je l'ai trouvé un peu fade. Pas de fous rires à signaler, un cast un peu endormi et des guest-star mal exploité. "Dice" est bien meilleur : le duo Jess/Schmidt fonctionne très bien, Nick et Coach sont très drôles quand ils sont défoncés et Cece et Winston s'ajoutent à l'ensemble sans les difficultés habituelles. Là pour le coup, j'ai beaucoup ri et j'ai retrouvé le rythme et la fougue habituelle d'une comédie qui, je l'espère, a encore quelques beaux jours devant elle (je dis "quelques" parce que je sais très bien qu'il est bien trop optimiste d'espérer trop et que comme ça, je serais encore plus agréablement surpris). Tenez vous bien : la semaine prochaine, Kaitlin Olson est de la fête !
Parenthood S06E01 Vegas / Une ultime saison qui s'inaugure avec quelque chose de plutôt classique, replaçant chaque personnage dans son contexte et lançant quelques pistes intéressantes pour la dernière ligne droite : un Zeek vieillissant, une Sarah qui pourrait bien redevenir mère (de substitution), sa fille qui va probablement le devenir également pour de vrai, Adam et Kristina qui passent à la vitesse supérieure dans l'éducation de Max en lui ouvrant sa propre école et un couple Julia et Joel qui n'est plus vraiment un couple. On se remet dans le bain facilement et Mae Whitman sort le grand jeu pour nous émouvoir d'entrée de jeu avec une grossesse qui m'inquiétait l'an dernier mais qui pourrait bien se révéler une belle source de scènes poignantes. Surtout si, au même moment, la vie de Zeek est à son crépuscule : je ne souhaite la mort de personne mais le décès du patriarche serait un beau moyen de réunir toute la famille autour d'un deuil. Le season finale de Parenthood sera-t-il un pastiche du season premiere de Six Feet Under ? Jason Katims a déjà annoncé la disparition d'un personnage important alors on peut, tristement, l'espérer.
Le retour de Betsy Brandt est le bienvenue surtout quand on a pu voir son excellent travail dans Masters of Sex, j'aimerais juste que la gamine de Hank soit un peu moins caricaturale dans sa crise d'adolescence qui rappelle trop l'Amber des débuts, en beaucoup moins attachante. La présence d'Haddie est une excellente nouvelle, faire d'elle la confidente de sa cousine également. Si je suis encore sceptique concernant cette académie ouverte miraculeusement par Sainte Kristina, le résultat sera forcément réussi s'il se concentre avant tout sur le ressenti de Max. Quand à Joel et Julia, je suis ravi de voir que les scénaristes n'ont pas choisi la facilité en les réconciliant trop rapidement. Dommage que Crosby n'ai pas grand chose à faire mais on a pu compter sur lui, et sur Sarah, pour agrémenter l'épisode de touches légères et spontanés, qui sont toujours la force d'une série qui va énormément me manquer quand elle sera terminée et, je n'en doute pas, beaucoup me faire pleurer. Si tout va bien et que le temps me le permet, je vous offrirais des reviews plus complètes durant la saison.
The League S06E04 When Rafi Met Randy / L'an dernier, le quasi spin-off "Rafi And Dirty Randy" s'était imposé comme le truc le plus dingue jamais vu à la télévision. En tentant de renouveler l'expérience, Jason Mantzoukas et Seth Rogen font forcément moins bien mais réussissent quand même à bien nous amuser avec un épisode bien rempli en conneries et répliques débiles. Ce sequel est un prequel, se concentrant sur la rencontre entre les deux compères au sein d'un asile psychiatrique. L'occasion bien entendu de parodier "Vol au Dessus d'un Nid de Coucou" mais surtout de rameuter un tas de guest-stars (Steve Little, David Krumholtz et même Lizzy Caplan) pour un festival de gags dégueulasses et dégainés à la cool, à la frontière de l'improvisation entre potes. Comme je ne regarde The League que par habitude et pour les grimances de Nick Kroll, c'est de nouveau une bonne surprise et j'en viens presque à souhaiter que ce rendez-vous annuel se transforme en spin-off.
Saturday Night Live S40E01 Chris Pratt-Ariana Grande
L'an dernier, j'ai dû voir à peu près quatre SNL en entier. Mon intérêt pour le show avait fortement diminué suite aux départs successifs d'Armisen, Hader, Sudeikis et Samberg et à mon manque d'intérêt pour le nouveau cast. Seuls Moynihan, Kenan et McKinnon et quelques hosts sympathiques (Lena Dunham ou Louis C.K.) réveillaient en moi un minimum de curiosité. À l'aube de la 40ème saison, je ne m'attendais pas à une révolution (surtout que les saisons anniversaires sont souvent plus tournés vers le passé que l'avenir) mais il était clair que les changements seraient au rendez-vous : nouvelle formule du Weekend Update, nouvelles têtes prometteuses (Michael Che aperçu dans le Daily Show et le jeune Pete Davidson) et un générique remodelé sans l'inimitable voix de Don Pardo, qui a rendu l'âme cet été.
Porté par Chris Pratt, devenu le nouveau chouchou de l'Amérique depuis "Guardians of the Galaxy", ce season premiere est honorable mais on sent clairement une fragilité ambiante et de graves problèmes de rythmes. Les choses les plus drôles ne se passaient pas en direct (la sitcom absurde de Mooney et Bennett, le teaser Marvel) et, sur le plateau, c'était comme si on assistait à une répétition générale parfois un peu embarrassante à regarder. Chris Pratt faisait le job avec l'enthousiasme d'un gamin (même si j'en ai vraiment marre des monologues en chansons), Aidy Bryant portait la plupart des sketches sur ses épaules (notamment celui du flirt par hip-hop interposé, mon préféré) et pour le reste, c'était inégal au possible. Le Weekend Update était particulièrement long et tandis que Colin Jost me tape franchement sur les nerfs, Michael Che n'est pas encore tout à fait rodé à l'exercice. Leur plagiait de "Really with Seth & Amy" ne valait le coup que grâce au groove de Kenan. Seul point positif : le morceau de stand-up de Davidson qui, avec sa gueule de jeune Adam Sandler (la première fois qu'un membre du cast est plus jeune que moi !) avait une belle énergie et spontanéité, tout ce qui manque à l'équipe actuellement.
Sons of Anarchy S07E03 Playing With Monsters
On va enfin être débarrassé du fardeau annuel qu'est devenu le visionnage de Sons of Anarchy. C'est toujours pareil : les épisodes sont trop longs, la surenchère de violence gratuite m'ennuie, Jax aggrave son cas sans améliorer son accent et je suis partagé entre une profonde fatigue face au récit boursouflé de Kurt Sutter et une envie de m'infliger ça pour voir comment ça va se terminer. Au moins cette année, on sait que la fin approche et cette dernière ligne droite se regarde comme une délivrance. Une délivrance que j'aimerais voir passer à la vitesse supérieure pour que, en plus de grincer des dents, je sois un minimum divertit. Pour l'instant, tout ça est mou : il y a bien un effort pour créer une tension autour du désir de vengeance de notre biker veuf, mais c'est écrit à la truelle et en convoquant un millier d'ennemis dans un bal confus où je ne sais plus trop bien qui est qui. Sans véritable repère émotionnel, je me raccroche donc à des personnages comme Nero (Jimmy Smiths fait toujours aussi bien le job), Unser ou Wendy et regarde ma montre quand on me propose l'état d'âme d'un Juice torturé (si seulement l'acteur avait les moyens de nous vendre ça correctement), les horreurs d'une Gemma irrécupérable ou les manigance d'un Samcro où tout le monde bascule définitivement dans le côté obscur.
À mon amis, Sutter devrait aller encore plus loin et rendre tout le monde encore plus affreux et méchant, pour que la série se termine en bain de sang divertissant. S'il veut essayer de rendre hommage à la psychologie des personnages, c'est louable, mais il l'a tellement massacré ces dernières années que c'est presque une mission impossible et que ça risque d'être chiant. "Playing With Monsters" n'est pas mauvais : il est juste chiant. Qui a encore envie de croire qu'une nouvelle shérif va faire la différence (malgré son duo assez cool avec Chibs) ? Qui peut encore croire à la rédemption de Gemma ou à la survie de Juice ? Allez Kurt, lâches-toi : tu n'es pas Vince Gilligan, tu n'es pas Shawn Ryan, ne perds pas trop de temps à essayer de faire du toutéliage avec le monstrueux bordel qu'est devenu ta série. Sois fidèle au titre du show et balances-nous de l'anarchie bien débile, qu'on s'amuse un peu.
The Good Wife S06E01 The Line / Comment faire mieux que la cinquième saison ? Une question à laquelle on répond en nous prenant par surprise dès la fabuleuse scène d'intro qui détourne complètement notre attention des enjeux de l'épisode précédent (l'arrivée de Diane chez Florrick/Agos et la proposition d'Eli à Alicia) pour se concentrer sur un nouvel arc qui donne la part belle à un Cary qui a trop souvent été sur le banc de touche. De quoi nous tenir en haleine pendant un season premiere joliment rythmé et où le duo Alicia/Diane fait plaisir à voir, nous faisant presque oublier l'absence de Will. Même du côté d'Eli, on ne s'ennuie pas grâce au retour de sa fille qui vient apporter un vent de légereté à des intrigues politiques pas toujours très inventives. Pour le moment, l'ami Polmar n'est pas trop sur le devant de la scène mais son petit duel avec Alicia est prometteur. Alors de quoi se plaindre ? Et bien peut-être du fait qu'à force de faire dans la surenchère de nouvelles intrigues fortes, la série se mélange un peu les pinceaux et finisse par épuiser. Parce que oui, quand est-ce qu'on va souffler ? En demandant à The Good Wife de ne pas nous en offrir trop, je lui en demande sûrement trop et, de toute façon, il est beaucoup trop tôt pour juger la direction prise par cette sixième saison. Même quand le divertissement est bon, je veux juste éviter de crier au génie avant de voir comment les scénaristes vont se débrouiller pour trouver un équilibre et ne pas être tenté par une avalanche de rebondissements : les personnages avant tout, c'est tout ce que je demande !
On se revoit bientôt pour parler de Transparent !
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