7.09 New Business


Nous montrer qu'il est difficile de changer et que la vie est un éternellement recommencement pour Don Draper, la série l'a déjà fait de nombreuses fois. Jamais elle ne l'avait fait de manière aussi peu inspirée que dans cet épisode au titre ironique qui, soyons honnête, m'a semblé une belle perte de temps.

Oui, il est difficile pour Don d'appendre de ses erreurs et de s'en détacher : que l'on croise Betty, Sylvia et Megan alors qu'il se rapproche de Diana, ce n'est pas un hasard. Oui, même quand il tâche d'être honnête, il reste un menteur vieillissant. Oui, Don est en train de voir tout ce qui lui appartient ou lui a appartenu disparaître : Rachel Menken la semaine dernière et maintenant son deuxième mariage, son argent et ses meubles. Alors qu'on approche de la fin et que la vie de notre héros prend un aspect crépusculaire, je comprends le besoin des scénaristes d'enfoncer le clou. Mais il y avait peut-être moyen de nous raconter ça avec moins de paresse ? Il est très difficile de s'intéresser à sa relation avec Diana tant celle-ci semble être un symbole plus qu'un personnage. Chaque scène qu'ils partagent a un sentiment de déjà-vu qui a un sens au niveau du récit mais est exécuté mollement. Je juge peut-être un peu tôt cette intrigue (qui semble déjà se conclure) mais avec un Don qui veut combler le vide de son existence (et maintenant de son appartement) en se prenant d'un amour éphémère pour une femme aussi fragile que complexe, je ne vois rien de nouveau à l'horizon. Et ça ne me dérange pas qu'on m'explique que Don continue son naufrage sans vraiment évoluer, j'aimerais juste que l'on me l'explique d'une manière nouvelle, surtout au moment où il reste si peu de temps à Weiner pour nous offrir des variations intéressantes sur le même thème. Cette variation m'a ennuyé. 

Et si je n'ai jamais eu de véritables problèmes avec Megan, il va falloir que Weiner réalise à un moment qu'elle n'apporte plus grand chose ni à Don ni à la série. Leur dernière entrevue dans "Waterloo" était à mon sens une belle conclusion à leur relation, une fin douce-amère qui n'appelait pas forcément à revenir sur les détails de leur divorce. Je me serais aussi passé de revoir la famille Calvet et leur québécois assez ignoble à entendre pour un francophone ("Je suppose que les disques phonographiques sont à toi ?"). Avec une galerie aussi grande de personnages dont il est parfois aussi difficile de suivre la trace que s'ils étaient éparpillés dans Westeros (Joan et Ted aux abonnés absents cette semaine, Cutler kelleyrisé pour le moment), ma patience est limité pour un nouveau focus sur Megan où l'on n'apprend rien de neuf. Roger et Harry viennent jouer les comics reliefs chacun à leur tour avec la mère et la fille mais à part nous redire que le choix de Don dans "Tomorrowland" était une erreur, rien de neuf. Et cette erreur, on en observe les conséquences depuis déjà deux saisons et demies alors même si les scénaristes ressentaient le besoin de conclure ce mariage avec la signature d'un chèque, j'aurais aimé me séparer de Megan avant qu'elle ne semble devenue totalement obsolète. Encore une fois, le problème n'est pas dans le propos, il est dans la répétition pas très utile et pas très inspiré du propos. La sixième saison avait tellement fait du bon boulot pour traiter de toutes les thématiques de cet épisode et la septième semblait vouloir explorer d'autres choses, c'est donc vraiment dommage. 


Quand à la venue de la photographe qui ouvre l'horizon de Stan tout en lui créant une rivalité enfantine avec Peggy, je ne sais pas trop quoi en penser. Consacrer un peu plus de temps à Stan est une très bonne idée mais là aussi, l'intrigue mène un peu nulle part et ne nous apprend pas grand chose ni sur lui ni sur Peggy. Au moins, leurs scènes ont le mérite de ne pas trop sentir la redite et d'avoir une Mimi Rogers très à l'aise dans son rôle. On ne peut pas en dire autant de Pete en tenue de golfeur qui m'a bien fait rire même si j'aurais sûrement pris plus de bon temps sur le green avec lui et Don qu'avec le reste. 

Bon, comme ça fait longtemps que Mad Men ne m'avait pas déçu (à vrai dire, je me souviens plus quand c'était la dernière fois), je n'en tiendrais pas trop rigueur à Matthew Weiner. Mais comme il lui reste seulement cinq épisodes pour poursuivre (et conclure ?) son récit, j'espère que c'était la dernière fois qu'il me faisait ce coup-là. La série est exigeante, permettez moi de l'être aussi.

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