Voyons s'il s'agit toujours de ma saison favorite. Attention, je risque d'avoir pas mal de choses à en dire et quelques captures d'écran à partager.
Je disais l'autre jour que j'ai vu #ER pour la 1ère fois au milieu de la S5. Ce n'est qu'à partir des rediffs de la S6 que j'ai commencé à la suivre véritablement et c'est surtout pour ça que je l'aime autant, malgré tout ses défauts.Avec notamment un casting qui commence à tourner beaucoup, un virement trop radical dans le drama plus spectaculaire et un humour qui disparaît peu à peu, remplacé par une ambiance moins réaliste et plus sombre.Malgré tout, cette saison est ma madeleine de Proust télévisuelle ultime. Et j'espère que cet enième rewatch va à la fois m'apporter quelques surprises et ne pas la faire trop baisser dans mon estime.
Rien que sur l'affiche du season premiere, ils ont du mal à mettre tout le cast principal.
Déjà, un peu de trivia avant de commencer : - Paul McCrane et Goran Višnjić sont les 1ers hommes à rejoindre le cast principal depuis le pilote. On sent qu'il faut remplacer Clooney à tout prix. - Višnjić est le 1er acteur croate à rejoindre le cast principal d'une série US.
La première apparition de Luka est tellement cheesy et hurle tellement “meet the new George Clooney” qu'on a du mal à imaginer tout le travail qui sera fait sur le personnage lors des neuf saisons suivantes…
Quinze minutes dans le season premiere et il y a déjà eu un accident de voiture, une intervention chirurgicale sanglante en salle de trauma, une alarme incendie, deux nouveaux personnages et Randi qui frappe un patient. Le nouveau rythme est lancé.
“Leave It To Weaver” est efficace : 1ère partie à toute vitesse pour ouvrir le bal en fanfare, 2ème partie qui lance les intrigues de la saison. J'aime quand on explore les machinations politiques du County et j'adore l'attitude et le look de Carol enceinte.
J'ai moins aimé : - Comment est préparé le départ de Jeannie : adoption, demande en mariage… ça va beaucoup trop vite… - Rebecca de Morney m'ennuie - Cleo ne fait pas grande impression et ça ne va pas s'arranger…
Et on accueille Dave Malucci, prototype des futurs internes arrogants que seront Pratt, Gates et compagnie. D'ailleurs, avant Palladino, c'est John Stamos qu avait auditionné pour le rôle. On l'a échappé belle même si c'était reculer pour mieux sauter…
Cela dit, je ne suis pas un anti-Malucci. Comme je le disais, j'ai découvert la série avec ces épisodes et, tout comme Luka, Abby et Jing-Mei, il fait partie de la génération avec laquelle j'ai fait mes 1er pas au County. Mais comme Cleo, c'est une occasion manquée.
J'aimais tellement mieux la Rachel #1 plutôt que Hallee Hirsch (même si je comprends le recours à une actrice plus expérimenté pour l'arc de la S8, je suis toujours convaincu qu'il y a eu une erreur de casting).
Anthony Edwards ne sachant pas trop s'il veut partir ou rester, voilà en tout cas le début de la période sombre de Mark où il sera confronté pendant trois saisons à la mort, que ce soit celle des patients, de sa famille ou de lui-même. :’(
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“Once again, male surgeons decide. But no Robert, I’m not going to torture a woman for another two weeks just so some man can have his groin patched.” (6.03) Elizabeth est la meilleure (juste derrière Carol qui est la meilleure devant Elizabeth)
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La VF d'Urgences a beau être l'une des meilleures sur le marché, elle nous aura privé de l'accent de Goran Višnjić, encore très présent et adorable en ce début de saison.
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Des coups de feu aux urgences dans le 6.03. Ce sera loin d'être les derniers. Il faudra attendre le 9.03 pour avoir des détecteurs de métaux. Et le 12.22 pour avoir une fusillade blockbuster. Je sais pas si c'est plus sûr de bosser au County ou au Seattle Grace.
En tout cas, Urgences en profitait (presque) toujours pour critiquer le second amendement et le manque de budget des hôpitaux publics.
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“Sins of the Father” réussit mieux que les 2 éps. précédents le jonglage avec les petits nouveaux, le rythme différent et le nombre très dense d'intrigues. Il se paye en plus le luxe d'avoir Alan Alda (alors que je suis en train de découvrir lentement et sûrement #MASH).
J'aurais l'occasion de reparler du Dr Lawrence, de l'importance que son arc a eu pour moi. Pour l'instant, je dirais juste que son introduction est parfaite, une belle adaptation du classique “vieux briscard qui impressionne les jeunots tout en cachant un lourd secret”.
Et même si Rebecca deMorney n'est pas une actrice que j'apprécie vraiment, son arc n'est pas seulement une romance ennuyeuse avec Carter: c'est aussi une vraie sensibilisation au cancer du sein, de son dépistage à son acceptation, sur ses conséquences physiques et psychologiques.
Quand je me prends à rêver d'un John Wells Universe, je me dis que le Doc Magoo’s en face du County a été racheté et est devenu le resto de Fiona dans #Shameless. Et que Frank a été le Dr Morgenstern avant de devenir alcoolique.
L'avantage d'un perso arrogant comme Malucci, c'est le plaisir qu'on prend à voir un vétéran comme Benton ou Greene le remettre à sa place. Ce qui aura beaucoup moins d'impact quand un Pratt remettra à sa place un Tony Gates. Mais bon, on en reparlera en temps voulu.
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Du Shakespeare.
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Le 6.04 fait du très bon boulot pour nous rendre intéressants et plus complexes les nouveaux Malucci et Finch. Dommage que ce travail sera abandonné par la suite. Sinon, on a beaucoup de Lizzie et un arc autour du Dr Lawrence toujours aussi bien écrit et incarné par Alan Alda.
“How you’re feeling, Mr. Campbell?” “NOT GREAT LUCY”!!!!!!
Tellement puissant ce ralenti sur Alan Alda alors que de multiples blessés lourds débarquent aux urgences et que le Dr Lawrence a un moment d'absence.
Et alors que je regarde le superbe “Truth and Consequences”, j'en profite pour vous dire à quel point l'arc du Dr Lawrence a été important pour moi. Déjà, c'est le premier que j'ai suivi dans #ER et ça a scellé mon lien avec la série.
Quand mon grand-père a été diagnostiqué Alzheimer, je me suis rattaché à ces épisodes et à la dignité d'Alan Alda. Tout comme l'intrigue de Don Cheadle dans la S9 m'a préparé inconsciemment lorsque ma grand-mère fut diagnostiqué Parkinson.
Je pense que tous les fans de la série ont un patient ou un arc qui a eu un impact, fort ou non, inconscient ou non, sur leur vie ou celle de leurs proches. Pour cette raison, Alan Alda reste toujours pour moi la guest-star qui m'aura le plus marqué en 15 saisons.
Alors que je le suis dans #MASH aujourd'hui et que j'ai pu le voir dans #HoraceandPete, j'ai encore plus d'admiration pour sa performance. Et maintenant que j'ai été confronté à un proche victime d’Alzheimer, j'ai plus d'admiration pour le travail des scénaristes lors de cet arc.
La sixième saison est bâtie autour de 3 grands épisodes, mes favoris. Voici le premier (je vous laisse deviner les deux autres, sachant qu'il y en a également trois autres qui seraient dans mon top 20) Il a également le plus beau titre d'une saison qui a beaucoup de jolis titres.
Inspiré d'un poème de W.Berry et non de W. Blake comme le suggère le Dr Lawrence: “I come into the peace of wild things Who do not tax their lives with forethought of grief. And or a time, I rest in the grace of the world, and am free"
Bon, c'est un peu abusé et ça le deviendra hélas de plus en plus : il y a eu en six épisodes aux urgences : - Une fusillade - Deux explosions - Sept vitre brisées
J'aime autant le 6.06 pour : - Des cas médicaux très émouvants, que ce soit le vieux couple qui se dit adieu ou Carter qui fait une fraude à l'assurance pour aider le père sans le sou d'un jeune diabétique. - Le monologue de Peter "this is my son”, l'une de ses plus belles scènes
- Le contraste petite fête du personnel/scène tragique qui est un grand classique de la série - Le retour discret du score “Doug/Carol” nous préparent au départ de celle-ci - Le départ discret mais touchant de Jeannie
Et bien sûr cette longue scène de confrontation entre Kerry et son mentor. Alda est bouleversant mais c'est aussi une grande performance de Laura Innes, encore une. Et ce que John Wells pouvait écrire de mieux sur le sujet.
Pour en revenir à Jeannie, je salue son beau parcours dans la série et toute la réflexion autour du VIH, jamais bâclée ni didactique, toujours à niveau de personnage. Elle aura peut-être été trop souvent détaché du reste des intrigues mais aura eu une belle amitié avec Kerry.
Et même si Alda vole un peu la vedette de son au revoir (le 1er d'une longue série de départs cette saison), il est filmé dans la grande tradition des départs d'Urgences et aura le droit à un bel épilogue dans la saison 14. So long, Jeannie !
Et je termine mon ode à cet épisode en vous montrant à nouveau à quel point la météo de Chicago fait partie de l'ADN de la série et à quel point les différents réalisateurs savent l'utiliser pour créer une atmosphère.
Il est tellement dur de succéder au 6.06 que j'avais oublié à quel point le 6.07 était bon. Corday qui doit sauver la vie d'un violeur tandis que Kerry et Luka ne peuvent sauver sa victime, l'ultime diagnostic du Dr Lawrence et une structure ultra-solide sans temps morts.
C'est malin ce dialogue entre Lawrence et Mark qui prépare ce dernier à devoir gérer les derniers jours de son père. Tout comme celui de Kerry engageant Luka. C'est lui qui lui dira au revoir des années plus tard.
Bon, je ne change pas d'avis sur Cleo. Elle est bien son histoire d'ado alcoolique joué par un jeune Emile Hirsch mais, rien à faire, la pédiatre manque terriblement de personnalité. Elle fait son job, point barre mais nous, on ne reçoit rien.
Et ça pourrait être une personnalité ça, la pédiatre qui est juste là pour bien faire son taf et ne demande rien à personne. Mais c'est dommage d'en rester là, surtout quand on a tellement de personnages complexes et en constante évolution autour.
Est-ce un problème de casting ? D'écriture ? Sûrement un peu des deux. J'avais eu le même problème avec Michael Michele dans “Homicide”. J'attends un peu de voir si mon avis changera en revoyant la suite, mais pour l'instant, elle m'ennuie. D'autres avis sur le cas Cleo Finch ?
Allons-y pour “Great Expectations”. Pas du Dickens mais un mélange de Thanksgiving familial et d'accouchement à risques que NBC savait promouvoir avec ce genre d'affiche. Julianna Margulies donne tout ce qu'elle a et une autre infirmière fait une entrée discrète dans la légende.
“Salut les boloss, faisons sortir ce bébé en vitesse que je puisse rejoindre le cast principal et devenir la star de la série et me marier avec le mec qui flirte avec toi”…
Je ne revois pas “How the Finch Stole Xmas” car je l'ai revu à Noël dernier. Sachez juste que Carter joue le Père Noël pour contourner le 2ème amendement, Kerry se fait vomir dessus par un Père Noël, Alex Kingston est superbe, Lucy humanise Romano et Luka/Carol sont adorables.
Ah et, même si elle a son nom dans le titre de l'épisode, Cleo manque à nouveau une occasion de laisser une forte impression alors qu'on lui sert une bonne portion de l'épisode sur un plateau. Non, à nouveau, c'est Lizzie qui se taille la part du lion. Et Lucy. Lucy…
Passons donc à “Family Matters” qui, fait assez rare dans une série, fait réapparaître un perso récurrent de la S1 et la réutilise en l'incluant direct au cast principal (tout en changeant son prénom) alors que le cast est déjà ultra-chargé. Welcome (again) Jing-Mei Chen !
Même si elle aura une meilleure partition que Dave et Cleo, les scénaristes peineront à faire d'elle un personnage mémorable, malgré 7 années en tout au County. Là, c'est vraiment un souci d'écriture car Ming-Na est géniale (on en reparlera).
Bravo d'avoir diversifié le cast en embauchant une afro-américaine, une chinoise, un italo-arménien et un croate mais dommage de ne pas avoir su donner partition égale à chacun d'entre eux (au jeu des nouveaux, Goran Vijsnic l'emporte largement, ainsi que Maura Tierney).
En attendant Frank et en l'absence de Jerry (Jerry me manque), on doit se payer un défilé de nouveaux réceptionnistes pas très drôles et pas très mémorables, comme Andrew (vous vous souvenez d'Andrew ?). Alors qu'il suffirait d'avoir Randi à chaque épisode.
Foreshadowing involontaire n°20958 : le patient de Luka (un jeune qui prend soin de son frère handicapé mental sans l'aide des services sociaux) ressemble à une répétition générale pour l'arc de Pratt et son frangin dans la S9.
J'avais oublié que c'est face à Kerry que Luka évoque pour la première fois la perte de sa famille durant la guerre. Leur relation et son évolution tout au long de la série est vraiment sous-estimée et précieuse (c'est souvent le cas des persos qui croisent la route de Weaver).
Le 6.10 met sur la touche les anciens et offre une intrigue à chaque petit nouveau en essayant très (trop) fort de les imposer. C'est réussi pour Luka, un peu moins pour Deb (l'intrigue de la jeune lesbienne est bâclée), moyen pour Dave (redite du 6.04) et boring pour Cleo.
C'était bien d'essayer cela dit mais on n'ajoute pas 6 nouveaux regulars sans rendre plus inégale une formule aussi solide. Sans surprises, c'est Elizabeth qui s'en sort le mieux.
“The Domino Heart” m'a brisé le coeur car il m'a rappelé pourquoi j'aime Lucy et ce que Lucy pourrait devenir. Il plante joliment et cruellement les graines d'une tragédie. Dur de ne pas trembler devant cet échange :
Voir Lucy partager un moment de complicité avec Luka et gagner le respect de Romano, c'est aussi ce qui rendra “All in the Family” encore plus percutant.
Je me suis pris à rêver d'un futur où Lucy serait devenu chirurgienne avec Lizzie pour mentor. Le parcours inverse de Carter et une Neela avant l'heure.
En dehors de Lucy, l'épisode est correct mais, comme le précédent, peine un peu à rendre intéressant les nouveaux et ajoute tranquillement des nuances aux intrigues en cours (la maternité de Carol, Elizabeth et le violeur, Mark et son père). Le calme avant la tempête.
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- Les gars, on a rajouté quatre nouveaux cette année ce qui nous fait un cast principal avec douze personnages. C'est beaucoup. On fait quoi ? - On en rajoute un. - Sérieusement ? - Oui mais pas n'importe qui. Promis, on en fera quelque chose de celui-ci.
Même à 13 ans, on aurait dû se méfier de Shia Labeouf (cela dit, il livre ici la meilleure performance de sa carrière) :
Mise à jour du dossier Cleo : encore une fois, on lui offre un patient intéressant et même une partie de basket avec Mark pour l'humaniser mais rien à faire, Cleo reste un personnage sans saveur. Et maintenant qu'Abby a débarqué, la concurrence est encore plus rude.
Malgré tout, “Abbey Road” (lol) est une bonne introduction pour Abby et se termine par un jolie scène de passage de relais entre elle et l'ancienne étudiante vedette, Lucy (snif).
On est prêts ou on est pas prêts ?
Après tout, c'est juste un bon petit épisode de Saint Valentin, qui débute par un mambo et qui est plein de gâteau et de petits cœurs ! Tout devrait bien se passer, haha !!!
Bon, plus sérieusement : on connaît tous la scène final mais est-ce qu'on se souvient des 40 minutes la précédant ? De la rencontre très réussi entre David Greene et Isabelle Corday, de Romano qui opère son chien, d'Abby qui fait ses preuves et Luka et Carol mignons ?
C'est aussi ça qui est bien avec “Be Still My Heart”. Même sans le cliffangher, c'est un très bon épisode d'Urgences. Avec le cliffangher, c'est un épisode de télé légendaire. Superbement réalisé par Laura Innes.
Saluons aussi le travail très subtil et très marquant de Mark Krumholtz. Je suis toujours heureux de le revoir à la télé depuis (il était très attachant récemment dans #TheDeuce) mais il restera toujours pour moi Paul Sobricki.
Il est aussi très émouvant de revoir cet épisode car on a, dans son tout premier rôle, un jeune Anton Yelchin qui perd ses parents… dans un accident de la route. C'était déjà très émouvant à l'époque mais maintenant, je vous raconte pas… :’(
Quand j'ai vu l'épisode à l'époque, je connaissais son issu et ce qui m'a le plus traumatisé, c'est cet orphelin joué par Yelchin qui entre en salle de trauma et s'approche des corps de ses parents. La mise en scène est incroyable.
Racontez moi comment vous avez découvert et vécu ce cliffangher. Moi, c'était lors d'une rediff un après-midi sur France 2. J'étais plus ou moins au courant que ça allait arriver mais n'empêche, à 13 ans, je n'avais jamais eu autant envie de regarder l'épisode suivant.
Aujourd'hui, plus besoin d'attendre. Souhaitez-moi bon courage, je pars en apnée.
Question suspense, il y a Hitchock et puis il y a la longue séquence d'intro de cet épisode.
Le contraste entre Mark/Lizzie qui chantent Billy Joel au karaoké et la tragédie aux urgences est une astuce récurrent et souvent efficace dans #ER. On retrouvera ce contexte très souvent en S9 notamment (Luka découvrant les victimes du Doc Magoo’s au son des Beach Boys).
L'un des fils rouge de la cinquième saison, c'est Kerry qui lutte pour avoir une scie sternale aux urgences. C'est elle qui va devoir l'utiliser sur Lucy alors que ses collègues retiennent leur souffle.
Il y a une alternance chaos/moments de silence qui rend la tension encore plus dingue. Kerry qui a besoin de prendre l'air… Benton, Lizzie et Anspaugh qui se nettoient les mains sans dire un mot avant d'opérer…
Chaque personnage est servi par le script. Chacun des 13 membres du cast principal a son moment d'émotion qui fait sens. Et chacun de ces personnages aura toujours mon affection juste parce qu'il était sur le front dans “All in the Family”.
C'est particulièrement vrai pour Romano, dont c'est le plus bel épisode. Une parfaite utilisation du personnage. Mis à part quelques moments par la suite, cette facette du perso ne sera pas assez explorée. Et sa disparition ridicule un gâchis totale.
Mais c'est aussi le cas pour les nouveaux qui, en étant présents lors de la tragédie, scellent leur destin avec le County. Même Cleo a son plus beau moment, quand elle a la lourde tâche de faire respecter la priorité à un Benton omnibulé par Carter.
Alors je le redis : les idées de cet épisode sont aussi parfaites que leurs exécutions. Il n'y a pas une seconde à jeter. C'est mon épisode favori d'Urgences. Et si un jour je dois faire un classement de mes plus grandes émotions télévisuelles, il sera dans le top 10.
Reposes en paix Lucy.
Je n'ai jamais autant apprécié la présence de Kellie Martin que lors de ce rewatch, en particulier dans “The Good Fight” et “The Domino Heart”. Elle aura été très brièvement l'héritière de Carter et une figure de renaissance.
Avec un cast aussi nombreux, il fallait faire des sacrifices et, comme Kellie Martin voulait partir, c'était le plus beau (même si douloureux) moyen de le faire. Et mine de rien, elle aura su marquer toute une génération de téléspectateurs.
#ER essayera plusieurs fois de nous refaire “All in the Family”, avec plus ou moins de succès (je pense à “21 Guns” et “Life After Death”) et jamais autant d'impact. Je suis sûr que #GreysAnatomy essaye régulièrement à sa façon.
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Carol Hathaway, collection hiver 2000 [6.15]
Même si j'aurais préféré dans de meilleures circonstances, ça m'avait manqué de voir une scène avec ces deux-là. Et quand ils seront réunis dans l'ultime saison, le contexte sera finalement assez similaire (même si plus détendu).
“Under Control” nous propose un grand classique d'Urgences, peut-être son meilleur : Mark Greene devant gérer une garde interminable où il enchaîne les patients, apprend des tours aux étudiants et jongle avec sa vie familiale. Ça faisait longtemps et ça fait un bien fou.
Sa relation avec son père est l'une des plus belles et juste que j'ai pu voir à la télé. Je m'y retrouve beaucoup en tout cas et, on va pas se mentir, quand ils regardent de vieilles diapos et qu'on entend les accords du “Bookends” de Simon & Garfunkel, j'ai versé une larme.
Je dois être le seul mais j'aime beaucoup le duo Chen/Malucci. Ils ont une vraie alchimie et un respect mutuel qui évoluera discrètement. Ça aurait été une jolie romance (ça l'a été dans une vieille fanfiction que j'avais écrite). Au lieu de ça, on aura Chen/Pratt…
Le saviez-vous ? Maura Tierney fut et reste mon crush ultime. Ne vous étonnez donc pas si je poste parfois dans ce thread des captures d'écran gratuite d'Abby.
Si Trump n'existait pas, Romano aurait fini Président je pense.
Petits îlots à mi-chemin entre deux sommets, “Viable Options” et “Match Made in Heaven” font un remarquable travail de character-building (en particulier sur Mark, Carter, Carol et Luka) tout en offrant des cas médicaux très touchants à défaut d'être orginaux.
La VF se lâche mais ça a le mérité d'être poétique.
“The Longest Year” ne gâche pas un centime de son budget extérieur et propose de belles séquences dans les rues de Chicago autour de trois récits de traumatisme. On dirait un épisode écrit et réalisé par Richard Linklater.
Il établit très clairement que Luka et Abby sont les nouveaux chouchous des scénaristes et ne fait plus vraiment d'effort sur Malucci (relégué en comic relief) ou Cleo (relégué en love interest de Benton). Pas évident pour Michael Michele de briller face à Khandi Alexander.
C'est peut-être parce que je vieilli et mon père aussi mais jamais l'arc autour de David Greene ne m'avait autant ému. J'ai fini en larmes. Le retour de “Bookends” par Simon & Garfunkel n'a rien arrangé. C'est écrit avec tant de justesse et John Cullum est si bon dans ce rôle.
Après avoir revu les 6 premières saisons, je sais définitivement quel est mon personnage favori du cast original. Et je vais lui (re)dire au revoir dans un épisode qui est :
- l'un de mes favoris de la série
- l'épisode de départ le plus réussi
- une scène d'intro magnifique
Putain DarkCarter, j'essaye d'arrêter de fumer, tu vas pas t'y mettre…
En un plan qui fait écho au pilote, Abby est consacrée comme future star de la série. C'est peut-être anodin à l'époque mais prémonitoire.
C'est aussi le premier fondu entre le cold open et le générique avec une variante plus douce de la musique, ce qui deviendra récurrent pour les intros plus tristes/dramatiques. “Such Sweet Sorrow” est le chef d'oeuvre de John Wells.
En plus d'essayer à tout prix de remplacer Doug avec plein de nouveaux, les scénaristes galèrent à remplacer Jerry et font défiler les réceptionnistes. C'est finalement à la dernière minute que Frank Martin fera son apparition (après une apparition dans le pilote).
À ressortir en cas de besoin :
Bon, j’ai quand même deux soucis avec ma Madeleine de Proust: - La musique sur le montage final gâche tout. Il aurait suffi de réutiliser le superbe thème “Doug/Carol” présent depuis le pilote. - Toute cette histoire d'âme soeur est un peu gnangnan et c'est dommage de réduire Carol à sa relation.
Je ne remets pas en cause la sincérité de son amour pour Doug et l'aspect phare du couple pour tous les fans de la série. Mais peut-être que la voir partir mère célibataire plutôt que de la réconcilier aussi vite avec celui qui l'a abandonné, ça aurait été plus fort.
Bien sûr, mon petit coeur de fan s'emballe avec le monologue de son patient et les retrouvailles à Seattle. Et “Such Sweet Sorrow” reste un épisode très marquant dans la mythologie de la série et superbement réalisé.
Disons que l'au revoir à Carol était la saison toute entière.
Et qu'au delà de sa relation avec Doug, on se souviendra de Carol comme d'une infirmière exemplaire et d'un personnage complexe qui aurait dû mourir dès le pilote mais est devenue l'âme des premières saisons. Julianna Margulies a su la rendre touchante, drôle et irremplaçable.
Et maintenant, “Les Désarrois du Jeune Carter”.
La reine mère de toute les scènes d’“intervention” que j'ai pu voir. Elle me fout encore des frissons. Comme d'habitude lors de ces moments clés, Urgences utilise sa mémoire et des années de character-building pour frapper fort.
Noah Wyle se montre vraiment à la hauteur. Et quel émotion de le voir ainsi confronté par ces deux mentors. Dans le genre scène culte, la confrontation avec Benton se pose là.
Et c'est avec épisode que Jack Orman prend le relais de Lydia Woodward et que la série se retrouve à un tournant. On a déjà les prémices de dark Luka et d'une tonalité plus sombre à venir. Carol et Lydia ont emportés un peu de lumière avec elles.
Pour répondre à la question posé en en-tête de ce thread, oui, la saison 6 était à la hauteur de mes souvenirs et toujours ma favorite tant elle regorge de moments clés et a une structure exemplaire.
3 parties montés autour de 3 épisodes majeurs (6.06, 6.14, 6.21) avec deux figures paternelles qui s'éteignent (Lawrence/David Greene), une relève qui se cherche (et finit par se trouver avec Abby) et de l'innocence détruite à jamais (Lucy, Carter).
Bien sûr, mon top 3 est évident mais il faut redonner leurs lettres de noblesses à des épisodes comme “Truth & Consequences”, “The Domino Heart” ou “That Fastest Year”, l'au revoir poétique de Lydia Woodward.
Bref, il faut (re)découvrir ce qui reste, à juste titre, l'un de mes premiers et meilleur souvenir de télévision américaine. Le temps passe plus vite que nos rêves alors n'attendez pas.
Si vous ne le faîtes pas pour moi, faites le pour Maura.
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