1.09 Okinawa


Retour sur Sledge pour cette avant-dernière partie, concentré sur les terribles combats d'Okinawa. Un épisode qui nous interroge sur une question : jusqu'à quel point la guerre peut nous enlever toute sorte d'humanité, jusqu'à en arriver à ne voir en l'ennemi qu'un obstacle à abattre avant de pouvoir survivre, et rentrer chez soi. À travers l'expérience de Sledge et de son "ange gardien" Snafu, nous plongeons dans l'horreur, où tout n'est que sang, boue, fatigue et mort.

Rien ne nous est épargné. Pas une minute pour respirer. Des combats et des images très violentes. Et enfin, un supplément d'âme derrière la réalisation impeccable. Sans vraiment de recul, j'ai pourtant l'impression qu'il s'agit de l'épisode le plus fort de The Pacific. Sledge et Snafu sont les personnages que l'on suivi le plus, et nous sommes enfin en mesure de les comprendre, de vibrer avec eux. Plusieurs scènes sont poignantes et resteront en mémoire : les civils victimes du conflit, la mort de Hamm, le ticket de retour que l'on aperçoit en scrutant l'Océan. Mais surtout, la plus saississante d'entre elles, celle qui nous montre Sledge devant une femme mourante et refuse de l'achever. Son expérience l'a tellement endurci qu'il en avait oublié ses principes, le transformant en machine de guerre. Et dans le regard de cette femme, il retrouve sa part d'humanité. J'en avais les larmes aux yeux.

La nouvelle de la bombe atomique parvient aux survivants, trop heureux de pouvoir rentrer chez eux pour réfléchir aux conséquences de cette nouvelle arme. Pour eux, c'est juste un fait divers, qui annonce la fin proche de cette horrible guerre. Contrairement à Sledge qui n'a pas sombré dans l'ultime barbarie, dans la folie complète, la bombe atomique marque ce franchissement vers un stade inégalé de violence.

Aussi puissant dans ses scènes de combats que dans son étude psychologique des personnages et de la guerre, cet épisode parvient à faire tout ce que le reste de la série n'avait qu'effleurer : nous émouvoir, nous faire réfléchir. On regrette presque que ce soit bientôt la fin et on aurait aimé en savoir plus sur Sledge, sur Snafu et les autres. Peut-être qu'une voix-off avec des extraits du bouquin de Sledge aurait été encore plus efficace. En tout cas, c'est décidément la plus belle réussite de The Pacific, et un grand moment de télévision.

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