Quand on cherche une définition de Kafkaesque, on apprend qu'il s'agit de tout ce qui est caractéristique à l'oeuvre de Kafka. Autrement dit, quelque chose de marqué par une complexité désorientante, menaçante et sensible. Une définition qui est donc autant valable pour ce qui touche à l'oeuvre de l'écrivain qu'à la série de AMC. Breaking Bad c'est tout ça, et bien plus encore. Ce qui apparaît au début comme un épisode de transition bien ficelé, se dévoile comme une machine impitoyable qui rend encore plus fous les enjeux de la saison.
Tout commence par une scène d'introduction pleine d'ironie, rappelant un peu le clip des mexicains l'an dernier, qui voulaient la peau d'Heisenberg. Et bien il est toujours dans la merde le Heisenberg. Le cartel mexicain est mort et enterré, mais son patron Gustavo est plus inquiétant que jamais, surtout qu'il renouvelle son contrat. Il y aussi Skyler, qui le tient toujours par les couilles, et nous pond un superbe mensonge face à Marie, en inventant un génial prétexte à son divorce et à la fortune de son ex-mari, tout ça pour aider à la rééducation de ce pauvre Hank. Elle semble vouloir aider Walt, mais en réalité, elle lui montre ce dont elle est capable, qu'il ne faut pas la négliger. En effet, elle a eu un bon professeur de mensonge (une réplique aussi géniale que le "I Fuck Ted"). D'ailleurs, Ted se fait gentiment remercier par Skyler. Et vlan, Ted Beneke ! Et comme si ça ne suffisait pas, Walt a un autre ennemi, lui-même. Ses élans destructeurs, sa manière de foncer yeux fermés sur la route, c'était un suicide ou une évasion ?
Ah, et j'oubliais Jesse. Lui aussi il faut s'en méfier. Je me demandais en début de saison pourquoi il était aussi pressé de reprendre le business, alors qu'après tout ce qu'il avait vécu, à sa place, je me serais tiré loin de tout ça. Grâce à un superbe monologue (impressionnant Aaron Paul), on découvre que Jesse veut faire de son mieux, et ne laissera plus tomber. C'est pour cela qu'il a les dents longues et veut être traiter à égalité avec son partenaire. C'est pour cela qu'il manque d'accepter l'offre de Saul dans le dos de Walt, qu'il vole de la meth et relance son business avec les toujours aussi rafraichissants Badger et Skinny Pete. Lui aussi court à sa perte, et j'ai l'impression que la dernière ligne droite de la saison va tourner autour de sa chute. Walt risque d'être entrainé dans le gouffre et bien entendu, ça va mal finir...
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