De nouvelles touches de peinture jetés délicatement sur la toile, des couleurs plus sombres sur un ensemble chargé de tension. On a l'impression d'avoir déjà vu le tableau avant mais si on y regarde de plus près, il y a de nouvelles craquelures, des détails inédits, de nouvelles émotions.
Cet épisode méritait bien une métaphore picturale parce que ce qui frappe avant tout, c'est la beauté de la réalisation : la puissante intro dans l'église, Steve Earle qui gratouille sa guitare sur la plage, Terry qui marche d'un pas lourd vers une scène de crime, Sofia qui prend la place de son père sur le bâteau, la foule qui se rejoint à une intersection, le bar de Ladonna vide et triste. De belles images, une photographie superbe, c'est vraiment la force de "Slip Away", encore plus que lors des épisodes précédents. Pour ce qui est des intrigues, l'évolution est toujours aussi lente mais mène avec subtilité vers une ambiance plus sombre, vers une désilusion : Robert qui veut quitter la ville, Ladonna qui abandonne son bar, les cadavres qui s'accumulent et la police impuissante. Et puis à la fin, cette note d'espoir, cette prise de conscience, cette révolte.
Pendant ce temps, les exilés se retrouvent à New York et tandis que Del devient obsedé par la musique de ses origines, Janette a du mal à retrouver le plaisir de la cuisine dans la Grosse Pomme. De son côté, Annie tente d'écrire une chanson mais finit par plagier Dylan tandis que Davis obtient un beau contrat par l'intermédiaire de sa tante, dans une scène légère qui fait du bien. Quand à Hidalgo, il observe et se prépare à exploiter son monde.
La série s'ancre carrément dans la réalité avec cet épisode qui ressemble parfois à un documentaire mais qui ne perd pourtant pas contact avec ses personnages et leur émotions. Et la musique grâce à Antoine et son "Slip Away" plein d'énergie.
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