Il était temps de recentrer les enjeux de la série sur ce cher vieux Raylan. Les conflits et alliances incessantes entre les figures charismatique de la pègre d'Harlan sont passionnantes, certes, mais il fallait vraiment que Raylan y prenne part pour que la saison soit véritablement lancée. Et quoi de mieux qu'un nouveau caprice de la part de Winona pour enclencher la manœuvre ? Après tout, on est au milieu de la saison, c'est son moment préféré pour se faire remarquer...
Notre poor lonesome cowboy a le droit de se faire rejeter une enième fois par la femme de son coeur, qui fout le camp sans demander son reste. Je ne veux en aucun cas faire le procès de Winona, qui a toutes les bonnes raisons au monde pour agir de la sorte. Si elle avait vraiment subtilisé l'argent, je l'aurais détesté mais ce n'est visiblement pas le cas (comme nous le confirme une scène finale d'un intérêt et d'un goût très douteux). Non, ce qui m'embête un peu, c'est les scénarises, qui n'ont rien racontés de nouveau sur le couple depuis la première saison et recycle sous toutes les formes les mêmes intrigues dès que l'on arrive au creux de la saison. Et si on se débarassait de ce passage obligé, il n'y aurait même pas de creux de saison, alors c'est vraiment idiot. Soit on garde le couple heureux, soit on met leurs problèmes de côté, soit on les explore avec plus de profondeur, mais explorer sans véritable subtilité une relation qui fait du surplace, non merci. Raylan, je t'adore et je suis sûr que je t'aimerais aussi si tu joue les amoureux transis. Tu es toujours cool, drôle et Olyphant sait délivrer une réplique comme personne. Mais ce genre de romance bien redondante n'a plus sa place dans la série, pas avec l'ambition qu'elle a en ce moment. Pour la défense de cette intrigue assez décevante, je citerais tout de même la scène avec Art (il est difficile de se louper avec Art) qui sait bien comment réconforter son marshall : un petit whisky et un simple : "Well... shit" ! Et j'oubliais presque la trop courte apparition de Stephen Root, qui est toujours cruellement sous-exploité à la télévision. Finalement, on peut toujours se dire, que l'on aime Winona ou pas, que son personnage est désormais à l'écart pour le reste de la saison et en sécurité (si un tel mot est valable dans l'univers de la série).
Heureusement, il n'y a pas que la romance qui occupe Raylan. Le réseau de médicaments qui sévit sous ses yeux finit enfin par attirer son attention. À travers une figure du passé, cette pauvre jeune femme que j'avais sincèrement oubliée, ainsi que le cousin éloigné de Tom Cruise, jouant ici un pauvre type qui se fait joliment réprimander par notre cowboy (décidément, après Jeremy Davies, c'est au tour du cast de Lost de se reconvertir au Kentucky). Toujours pas de confrontation direct avec Quarles ou Limehouse, mais un Raylan enfin impliqué dans les intrigues majeures de la saison. Mieux vaut tard que jamais. Sa petite enquête nous de plus offerte un tas de bonnes répliques, une joute verbale assez jouissive avec son brigand de paternel et une altercation avec l'employeur de ce dernier, Boyd Crowder. Même Tim a eu le droit à sa ligne de dialogue mensuelle.
Si Raylan est singulièrement replacé au coeur du récit, les méchants ne sont pas en reste et leur menace plâne tout au long de l'épisode. À chacune de ses apparitions, Limehouse perd peu à peu ses allures de cliché ambulant, son côté cartoonesque, et gagne un peu de profondeur, comme le prouve ici son entretien avec son lieutenant, où on découvre un homme pas si éloigné de Mags Bennett, qui veut tout autant protéger ses interêts que sa communauté. Ce n'est pas le cas de Quarles qui, lui, s'affirme comme un bad guy dans la tradition des films d'actions (western en particulier) avec comme seul objectif s'enrichir par tous les moyens, sur le dos des pauvres camés de la région, et de tuer tous ceux qui s'opposeront à lui. Même cette enflure de Wynn Duffy apparaît comme un saint à ses côtés. Heureusement, pour ne pas tomber trop à côté de la plaque dans un monde assez réaliste, Neal McDonough lui insuffle une véritable personnalité, une folie et suffisamment de coolitude pour que l'on oublie ses traits assez grossiers et que l'on savoure chacune de ses apparitions.
Et contrairement à certains, je trouve toujours les stratégies de Boyd passionnantes. D'abord, parce que Goggins continue de faire un superbe boulot avec chacune de ses répliques, volant la vedette à tout le monde. Ensuite, parce qu'on a toujours affaire à un personnage beaucoup plus complexe que Quarles ou Limehouse et qu'il est intéressant de le voir jouer dans la même cour que ces derniers. Malgré toutes ses limites, malgré toutes ses faiblesses, il est le seul bad guy que l'on suit depuis le pilote, et qui parvient à maintenir un lien entre Raylan et tout le reste de l'action. Même si cela a pu sembler un peu forcé par le passé, inclure Boyd à tout prix dans le récit ne semble plus être un problème pour les scénaristes et je suis ravi de le voir impliquer dans la guerre qui se prépare. Surtout lorsque Ava continue d'être aussi adorable, dans la manière où elle est à la fois une camarade parfaite pour notre cher hors-la-loi et un atout non négligeable pour Raylan et la justice.
"When the Guns Come Out" est tout de même une légère déception. Vraiment légère. Il a tous les éléments d'un bon épisode mais la sauce ne prend pas. Car tout s'enchaîne trop vite en arrière-plan et quelques parasites enlèvent un peu de fluidité à une saison qui accumule les promesses sans vraiment les accomplir. Je ne dis pas que la période d'installation est trop longue, je dis juste que les enjeux sont désormais suffisamment clair, les pions suffisamment en place, pour que la guerre puisse commencer. Genre, dans le prochain épisode...
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Je m'excuse d'avance pour le peu d'articles cette semaine : mon ordinateur est en réparation. En attendant, n'hésitez pas à continuer de faire tourner l'info concernant BILLY, mon projet de web-série. Merci !
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