Je me suis toujours dit que passer une nuit blanche dans les locaux de Dunder Mifflin serait une bonne idée. Parce qu'on sait à quel point les nuits blanches sont étranges et qu'il peut tout y arriver. Les scénaristes avaient presque joué le jeu dans la quatrième saison : la nuit où Michael et Pam ont dû veillé tard pour terminer la pub de Dunder Mifflin ("Local Ad") ou bien lorsqu'ils se retrouvent enfermés dans les bureaux à cause d'une maladresse de Jim ("Night Out"). Mais oui, je me suis toujours dit qu'un épisode entier avec un titre comme "After Hours" serait une bonne idée. Comme la spécialité de cette huitième saison est de gâcher toute les bonnes idées, on se retrouve donc avec un truc bancal qui n'exploite pas du tout le potentiel d'une bonne vieille nuit blanche.
De toute façon, il est impossible d'avoir une véritable nuit blanche comme je les aime lorsque l'épisode doit être à quatre endroits à la fois. C'est déjà dur pour les scénaristes de se concentrer ou se focaliser sur quoi que ce soit en temps normal, alors quand les personnages sont autant éparpillés, entre Scranton et Tallahassee, c'est forcément bordélique et inabouti. Prenons donc l'intrigue Sabre pour commencer. Plutôt que de nous rendre le personnage de Catherine Tate sympathique, elle apparaît de nouveau comme un véritable boulet, surtout associé à Dwight et Packer, qui sont pas forcément ceux vers qui on se tourne pour apporter profondeur ou crédibilité à quelqu'un d'autre. Et pendant que ces trois-là se tournent autour sous l'oeil d'un Gabe qui se demande tout autant que nous ce qu'il fout encore là, Jim doit se débarasser d'un autre boulet : Cathy. Elle, son côté boulet est assumé. Les scénaristes nous disent en gros : rien ne peut nuire à la solidité du couple Jim et Pam mais on veut quand même donner un salaire à cette pauvre actrice, alors on a qu'à l'humilier dans la joie et la bonne humeur, en tout décontraction. Le résultat est étonnant puisque c'est la première fois que Jim m'a amusé cette saison. Et comme d'habitude, c'est Dwight qui vient donner toute l'énergie nécessaire et toute l'absurdité possible à ce qui finit par être la partie la plus drôle et enthousiasmante de l'épisode. Celle où Jim et Dwight humilient une pauvre fille. Nous en sommes là...
Pendant que Jim et Dwight nous font marrer avec des trucs bien gras, on se dit qu'à Scranton, le propos sera plus léger et que la sauce prendra de manière moins forcé. Et bah non. L'idée d'Andy est prometteuse et la nuit blanche avec tout le reste du cast réuni autour d'une table et une Kelly très en forme aurait pu vraiment décoller et nous rappeler le bon vieux temps. Surtout que le cold open était, j'ai pas honte de le dire, très drôle (merci Oscar). Non, au lieu de ça, la partie Scranton s'enferme dès les premières minutes dans un triangle amoureux dont tout le monde se balance. Pauvre Jerry Minor qui vient arrondir sa fin de mois en jouant le rival de Darryl. Et pauvre Darryl que j'ai toujours adoré et qui se retrouve cette année avec la storyline la moins passionnante du monde, avec une actrice qui a vraiment l'air de s'emmerder. Face à ce spectacle navrant, on a le droit à quelques bonnes répliques de la part d'Andy ou Kelly, mais c'est tout de même une belle perte de temps et un gros foutage de gueule. Reste Creed, toujours pas abîmé par le mauvais état de la série.
J'oubliais presque que pendant ce temps là, Ryan essaye d'exploiter la stupidité d'Erin avec toute la fourberie qu'on lui connaît. Décidément, le personnage sera tombé bien bas dans l'échelle de crédibilité et de sympathie. Du jeue intérimaire arrogant au nouveau boss opportuniste en passant par le hipster fumiste, B.J. Novak aura tout fait. Le voilà donc dans le rôle du connard de base. Et c'est pas drôle. Juste un moyen de nous rappeler que Erin est destiné à Andy, personne d'autre. BORING.
Encore une fois, les scénaristes ne manquent pas d'idées. Ils sont tout simplement incapable de les exécuter correctement et de tenir la distance sur vingt minutes. Alors les blagues s'étirent au maximum et le résultat est d'une lourdeur remarquable.
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