Catalogue d'été

Qu'est ce que j'ai fait pour les vacances ?

C'était pas l'été le plus excitant de ma vie mais il contenait un tas de choses excitantes : l'adoption de Bobby, mon chat. Travailler en juillet à Angers, ce que je ne conseille à personne qui est réfractaire à l'ennui. Partir en stop en Bulgarie et camper cinq jours sur une plage à la frontière de la Turquie avant d'aller visiter Vienne et de passer du bon temps à Paris. Essayer de devenir une meilleure personne avant de me taper une petite dépression au retour à la réalité et à la pluie. Avoir 24 ans.


Mais ce qui vous intéresse surtout, c'est ce que j'ai pu voir pendant les vacances. Et bien pas grand chose. J'avais volontairement limité mon planning de séries en prévision d'un été mouvementé et afin de pouvoir me concentrer sur d'autres activités. Avec mon périple bulgare et le disfonctionnement de mon ordinateur, j'ai même dû interrompre tout ça pendant presque un mois. Résultat : à part mon hommage à ER, vous n'avez pas grand chose à vous mettre sur la dent si vous visitez le blog régulièrement. Je vais donc tâcher de résumer quand même ce que j'ai pu retenir du peu de choses que j'ai vu, même si ça doit se faire succinctement car j'ai repris le travail et que je ne sais plus trop comment on parle de séries (encore une bonne raison de faire de la septième saison de mon blog la dernière).

FALLING SKIES (Saison 4)

C'est terrible mais, dès que j'ai récupéré mon PC, c'est Falling Skies sur lequel je me suis précipité. Le plaisir coupable me manquait et j'avais hâte de voir quelles nouvelles idioties le 2nd Mass allait me proposer. Je n'ai pas été déçu. Si le début de saison péchait parce qu'il était mou et idiot, la suite est bien plus jouissive car elle est idiote et pleine d'action.


Avec un épisode comme "Saturday Night Massacre", aussi bourrin que le laisse présager son titre, on se débarrasse de trois personnages récurrents (y compris Lourdes dont la connerie légendaire va me manquer) sans d'autre raisons que de faire le ménage. C'est dommage pour Robert Sean Leonard (même si son agent peut redevenir un peu sérieux) mais au moins, on s'ennuie pas. Pour le reste, c'est toujours les mêmes schémas scénaristiques depuis trois ans, dans des situations à peines différentes et avec un casting qui y croit toujours suffisamment pour que j'ai un peu d'affection pour cette bande de survivants. Prochaine étape : viser la Lune, littéralement, avec un Tom Mason à l'égo plus gros que jamais et des scénaristes qui ne reculent devant rien pour faire des allers-retours sur la ligne du status-quo et des grosses ficelles.

Non franchement, le divertissement est total. On a même un nouveau triangle amoureux (dont Maggie est une nouvelle fois au centre) et une Lexi qui réussit le pari d'être le pire personnage de la série. Hâte de voir le final (dont je vous parlerais probablement) et heureux d'avoir une cinquième saison qui sera la dernière (parce que faut pas déconner non plus, Noah Wyle ou pas).

MASTERS OF SEX (Saison 2)

Bon redevenons un peu sérieux. Je me disais vraiment que la diffusion estivale serait parfaite pour savourer Masters of Sex surtout qu'il y avait pas grand chose d'autre à se mettre sous la dent. Sauf que j'avais oublié que je serais absent un long moment et mon visionnage fut donc très chaotique. Des six épisodes diffusés pour le moment, j'en ai vu seulement quatre.


J'avais bizarrement eu du mal à me remettre dans le bain lors du season premiere, malgré le plaisir de retrouver tout ce beau monde et l'émotion provoqué par la conclusion de l'intrigue Beau Bridges/Allison Janney. Je me suis endormi devant le second non pas parce qu'il était nul mais parce que j'étais très fatigué. Mais alors le troisième, je m'en souviens : huis-clos dans une chambre d'hôtel avec une métaphore filé que Matthew Weiner aurait trouvé trop poussée mais qui restait tout de même très bien maitrisé, c'est une jolie pièce de théâtre où excelle Martin Sheen et Lizzy Caplan, où l'on perçoit plus que jamais toute la complexité du duo et son potentiel dramatique. Et puis j'ai vu le quatrième où le status quo change de nouveau et où, de plus en plus, les personnages secondaires se montrent passionnants, en particulier la superbe Julianne Nicholson. J'espère juste que Libby Masters ne deviendra pas trop rapidement une Betty Draper du pauvre (avec sa baby-sitter dans le rôle de Sally) et que je vais enfin pouvoir me poser tranquillement pour rattraper mon retard.

Allez, encore quelques épisodes et Masters of Sex obtiendra le record de qualité la plus constante pour une série de Showtime (il suffit de battre celui préétablie par Homeland, qui n'a pas excédé une saison et demie).

RECTIFY (Saison 2)

Si je n'ai pas pu me jeter sur Masters of Sex, c'est aussi car je voulais finir Rectify avant de reprendre le travail. Avoir l'esprit tranquille et apaisée pour savourer un drama toujours aussi puissant et avoir le loisir de rester sur mon nuage après chaque visionnage.


Ray McKinnon et son équipe parviennent à tenir la longueur d'une deuxième saison rallongée qui développe encore plus en profondeur le clan Holden. C'est toujours Daniel qui est le plus envoutant mais, peu à peu, tout le monde se révèle plus complexe et attachant que prévu, d'un Teddy Jr. auquel on finit par s'attacher à une Janet qui entre sans soucis dans la ligue "Ruth Fisher". Oui, je ne peux m'empêcher de penser à Six Feet Under en regardant Rectify, même si le ton est différent, il y a la même justesse dans le traitement des rapports familiaux et une vraie poésie quand est abordé la vie, la mort, la religion, la communication et l'absurdité. Le dernier épisode est très tendue et celui qui m'a le plus marqué cet été.

Heureux et impatient concernant la troisième saison fraichement commandée par Sundance Channel. 

WILFRED (Saison 4)

Et alors que les trois séries précédentes s'affirment comme mes rendez-vous de l'été, voilà que s'achève celui qui était incontournable pour moi depuis 2011. Depuis que j'ai regardé son pilote à l'époque où je vivais à Barcelone, l'été où Falling Skies débutait également et où Treme et Louie étaient encore diffusés en juillet-août. Je me souviens avoir mis du temps avant de vraiment m'enthousiasmer pour les aventures de Ryan et Wilfred et que c'est à partir de la saison suivante, et d'un season premiere superbe accueillant Robin Williams (RIP) que j'avais été conquis pour de bon. Inégale, la série fut tout de même unique en son genre et a traité pendant quatre saisons de la dépression avec pas mal d'humour (pas toujours très fin je vous l'accorde) et de sensibilité (ce final nous a d'ailleurs rappelé que Wilfred pouvait nous émouvoir).


Si la quatrième saison n'est pas toujours très réussi (se concentrer sur l'origine de Wilfred n'était pas franchement ce qui m'intéressait le plus et la mythologie y prenait trop de place), sa dernière poignée d'épisodes est assez couillu. En concluant les principales intrigues de la série très rapidement, les scénaristes se laissent le loisir de faire dériver leur propos vers une allégorie du bonheur, avec un Ryan qui repart de zéro pour mieux trouver la paix. On a de touchantes tranches de solitude, une recette simpliste mais efficace à la quête du bonheur et surtout, une belle ode à l'amitié. C'est parfois un peu confus mais ça, ce fut toujours le problème d'une série qui était parfois trop embarrassé par son concept pour vraiment pouvoir évoluer et je pense que c'est le moment idéal pour qu'elle s'arrête.

N'empêche, elle me manquera. Avec son générique apaisant, c'était devenu un rituel sympathique et qui ne manquait pas d'idées et de poésie. So long, Wilfred...

YOU'RE THE WORST (Saison 1)

Et la relève des comédies estivales de FX est peu concluante à mon goût. Je n'ai pas encore visionné Married mais une très mauvaise critique de Sepinwall m'en avait dissuadé (à vous de me dire si c'est devenu bien par la suite parce que le cast est quand même cool). Et j'avais donné sa chance à You're The Worst car le pitch assez mince me semblait pourtant prometteur en ces temps où la comédie romantique un peu nulle revient à la mode.


La rencontre entre ces "deux mauvaises personnes" était sympathique et je garde un bon souvenir du pilote. Décontracté, avec des scènes de sexes décomplexés et un duo principal assez rapidement attachant. Mais quatre épisodes plus tard, je pense déjà à jeter l'éponge. Pourquoi ? À vrai dire, je m'ennuie beaucoup. Passé la première impression d'une série avec un ton bien à elle et une étude de personnage originale, on se retrouve avec un show très classique. Presque une comédie de network avec les mêmes problèmes : de la moral, des personnages secondaires existant bien trop souvent à la périphérie et les situations de travail (du côté de Gretchen en tout cas) semblent appartenir à un autre show. Je ne sais plus trop ce que veut me raconter la série et je ne suis pas encore assez attaché à son univers et ses personnages pour me contenter d'un "hang-out". Peut-être que j'aurais dû lui laisser plus de temps mais il faut croire que, plus je vieillis, moins je suis patient.

Attendre janvier pour retrouver le gang d'Its Always Sunny in Philadelphia sera d'ailleurs très long...

***

Et alors que la rentrée approche, voilà une sorte de classement des séries que je vais retrouver selon la manière dont j'envisage nos retrouvailles...

Celles que j'attends avec impatience : La saison 2014-2015 sera l'année où la majorité des séries qui survivaient encore de mon âge d'or perso vont s'arrêter : Mad Men, Parks & Rec, Justified, Cougar Town et pour ouvrir le bal, Boardwalk Empire. Celle-là, je l'attends avec impatience. Même chose pour l'ultime saison de Parenthood et pour le retour de IASIP en janvier. Le comeback de The Comeback en novembre. Sans oublier The Good Wife. Et Transparent, la série qu'Amazon mettra à disposition le 10 septembre et dont le pilote m'avait envouté... 


Celles que j'attends avec bienveillance : Là, il s'agit de séries que je serais content de retrouver mais pas au point d'avoir l'eau à la bouche et un petit coeur de fan qui bat. Non, juste quelques comédies sympathiques : Brooklyn 99, New Girl, The League et même Mom. Juste car j'aime bien le duo principal, je donnerais aussi sa chance à la comédie romantique A To Z. Sur le câble, je peux également citer Girls et je jetterais bien un oeil à The Affair avec Dominic West et Maura Tierney. 

Celles que j'attends à peine : Et puis voilà toutes les séries que je vais regarder par habitude sans vraiment y croire, sans avoir de grandes attentes (c'est comme ça que l'on peut être surpris finalement) : Homeland et sa quatrième réinvention, la fin de The Newsroom et de Sons of Anarchy, ainsi que Nurse Jackie, plus tard dans l'année. 

En attendant, que faire de cet été indien ? J'ai repris mon intégrale de Cheers, je vais voir si Manhattan et Halt & Catch Fire valent le détour et peut-être Married également. 

À suivre.

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