3.01 Valar Dohaeris


ATTENTION : Mes chroniques vont contenir des SPOILERS concernant la première saison et la suite de l'intrigue. J'ai presque fini la lecture de "A Storm of Swords" alors je m'adresse en particulier à ceux qui en sont au même point voir plus. Cela dit, je vais faire gaffe dans la mesure du possible. Et je vous conseille d'en faire autant dans les commentaires. Ne m'obligez pas à vous amener de force place de Baelor. Merci.

Ceux qui ont lus mes reviews de la deuxième saison le savent : je ne vais pas apporter grand-chose au schmilblick. Chaque année, le phénomène Game of Thrones prend de l'ampleur et il est quasiment impossible de dire quelque chose de nouveau à son sujet, même en publiant sa chronique au lendemain de la diffusion. Mais ce n'est pas pour ça que je vais m'empêcher d'en parler car l'envie est trop forte et c'est tellement facile de s'amuser à apprécier ou non le travail d'adaptation. Et "A Storm of Swords" étant pour le moment le bouquin le plus riche et le plus génial de George R.R. Martin, les scénaristes vont avoir du boulot. Tellement qu'ils ont préférés découper le bouquin en deux afin de ne pas avoir à balancer trop de choses dans un espace trop réduit. 

Une bonne idée qui n'empêche pourtant pas, comme le prouve ce season premiere, les problématiques habituelles : en nous trimbalant à droite et à gauche pour tenter de suivre le plus de personnages possibles (et même en mettant Arya, Bran, Jaime et Brienne sur le banc de touche), il est toujours très difficile de raconter pour chacun quelque chose de satisfaisant. Le résultat, c'est toujours quelque chose d'assez bordélique et inégal, surtout dans une introduction qui a pour mission de nous rappeler qui est qui, qui fait qui, qui est où et pourquoi, tout en relançant chacun vers de nouvelles aventures. Je ne comprends toujours pas comment ceux qui n'ont pas lu le bouquin réussissent à suivre tellement plus on avance, plus ça se complique. Cela dit, "Valar Dohaeris" s'en sort pas trop mal, toujours grâce à un cast exemplaire, un budget encore plus bling et quelques bonnes trouvailles. 

Commencer dans le Nord est par exemple une bonne idée. Bien que le budget n'était pas suffisant pour nous montrer dans le détail la bataille du Poing et capitaliser sur l'apparition des Autres sur laquelle la deuxième saison s'était terminée, on a au moins une résolution rapide histoire de pas faire trop traîner les choses. Oui, Sam s'en sort bien et voilà la Garde de Nuit qui repart vers le Mur. On verra les zombies plus tard, d'accord ? Paf, générique et tout le monde est content. 

Ensuite, on retrouve Jon Snow et sa copine, et la rencontre tant attendue avec le chef des sauvageons (qui était normalement prévue pour l'an dernier) arrive enfin. Même si on aurait espéré que Kit Harington allait prendre des cours intensifs de jeu entre les deux saisons, on ne va pas cracher sur le plaisir de voir Ciaran Hinds (le César de Rome) camper un Mance Rayder impeccable. Et paf, direction Port-Réal, parce que l'heure tourne...

Et comme d'habitude, ce sont les Lannisters qui ont le droit à la part du lion. Les scénaristes prennent tout le temps nécessaire et écrivent de beaux et longs dialogues pour nous montrer les états d'âmes de Tyrion, les coups de putes de Cersei et Tywin, pour introduire les talents de Margearys (superbe), les manigances de Littlefinger vis-à-vis de Sansa et même les coucheries de Bronn. Manquait plus que Varys et le tableau était complet. Ce sont les seuls parties de l'épisode où on a le temps de vraiment se replonger dans le bain avant qu'on nous renvoie ailleurs. Et les intrigues de Port-Réal sont tellement alambiquées et passionnantes qu'il n'en fallait pas moins de toute façon. 


Alors que je m'attendais à m'envoler pour Vivesaigues, nous voilà de retour à Harrenhal pour nous rappeler que Robb est un roi en colère, que sa mère a fait une connerie et que la guerre, c'est pas rigolo. C'est à peu près tout. Et même si je comprends que c'est important pour nous replacer dans le contexte, j'aurais quand même préféré suivre Arya ou Jaime. Au moins, on ne s'attarde pas trop sur la romance entre Robb et son infirmière... À contrario, je suis plutôt satisfait du traitement de la partie Davos. Plutôt que de l'enfermer dans un cachot directement, on nous rappelle intelligemment les enjeux du personnage et on nous le confronte sans plus attendre avec Stannis et Mélisandre. C'est ce genre de raccourcis que j'apprécie, bien plus que d'acopiner l'insupportable Roz avec l'insupportable Shae...

En parlant de raccourcis... Bienvenue à Astapor ! Maintenant que le pénible séjour à Quarth est derrière nous, Daenerys va enfin pouvoir reprendre la place qu'elle mérite dans le récit. Alors on fait péter le budget pour s'amuser avec les dragons et nous présenter les Immaculés. Le grand embrasement n'aura pas lieu mais à la place, et en guise de cliffhanger, on fait un immense bond en avant en faisant revenir Barristan Selmy. Je suis le premier surpris mais je comprends tout à fait la décision des scénaristes qui ont bien compris que concernant Daenerys, la patience a ses limites. Bien joué.


Voilà, je vous avait prévenu, il ne s'agit que de réactions à chaud qui n'apporteront pas grand chose au débat. Et j'ai beau pinailler, c'est tout de même difficile de faire plus divertissant. Le plaisir est là et en attendant que les choses sérieuses commencent, c'est déjà ça.

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